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Pourquoi Google vient de créer sa propre unité de temps
©AFP

A une seconde près

Une seconde intercalaire sera ajoutée au 31 décembre pour se caler sur la rotation irrégulière de la Terre. Un véritable casse-tête pour les ordinateurs.

Cette année 2016 risque de s'éterniser… d'une seconde supplémentaire. Le 31 décembre prochain, le temps va ainsi s'écouler de façon surprenante : après 23h59m59s suivra 23h59m60s ! Une légère rallonge décidée par le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence pour que le Temps universel coordonné (UTC), utilisé dans le monde entier, s'aligne avec le temps universel (UT) qui est déterminé par l'orientation de la Terre par rapport aux étoiles. En l'occurrence, la rotation de la Terre est loin d'être régulière pour des raisons multiples : effet de marée de la Lune, impact du soleil, séismes, fonte des glaces… Notre planète est agitée tout au long de sa vie et sa rotation a tendance à ralentir.

Évidemment, le phénomène est minime mais il faut régulièrement ajouter ou retrancher une seconde supplémentaire pour coordonner ce temps universel à celui UTC qui est l'œuvre des horloges atomiques. Celles-ci se basent sur la fréquence du rayonnement électromagnétique d'un électron lorsqu'il passe d'un niveau d'énergie à un autre. Cette technique est d'une fiabilité extraordinaire puisqu'on estime que le décalage d'une seconde ne se réalise que tous les 300 millions d'années. La Terre est plus versatile. Ainsi, une seconde intercalaire a été ajoutée en juin 2012, juin 2015 et donc le 31 décembre prochain.  


Une horloge atomique américaine

Si pour le commun des mortels, ce changement ne devrait pas avoir de répercussions notables, c'est une autre affaire pour la technologie informatique. "Les grands systèmes de navigation par satellites, les systèmes de synchronisation des grands réseaux d'ordinateurs devront prendre en compte cette modification sous peine d'encourir des bugs", expliquait à France Info Daniel Gambis, directeur du Service de la rotation de la Terre.

Pour éviter cela, Google a décidé de créer sa propre unité de temps, qui va se charger de faire passer la pilule plus facilement à ses machines, appelée Google's Network Time Protocol. "Au lieu d'ajouter une seconde supplémentaire à la fin de la journée, nous allons faire fonctionner les horloges 0,0014% plus lentement sur les dix heures avant et dix heures après le saut seconde", a détaillé Michael Shields, responsable technique chez Google, sur son blog. "De cette façon, le 31 décembre ressemblera à n'importe quel autre jour". Le but de la technique est d'éviter les crashs subis par de nombreux opérateurs (comme Reddit ou LinkedIn en 2012) lors de ses ajouts de secondes intercalaires. Et elle pourrait donc bien être reprise par d'autres entreprises.

Une solution, plus simple, serait tout simplement de supprimer cette seconde intercalaire qui impacte de plus en plus les systèmes informatiques et que des pays comme la France ou les États-Unis jugent trop complexe. Une première idée serait, par exemple, d'ajouter directement une heure intercalaire, en 2600. Pour le moment, la Grande-Bretagne tient à ce système et le débat est au statu quo, au moins jusqu'en 2023, lorsque se déroulera la prochaine World Radiocommunication Conference. En attendant, pour obtenir l'heure précise (et le décalage entre l'UTC et votre ordinateur), rendez-vous sur le site Times.is.

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