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Pourquoi les marchés boursiers sont saisis à nouveau par le doute
©REUTERS / Russell Boyce

Edito

L’arrivée à son terme de la campagne électorale aux Etats-Unis tétanise les places financières. Une situation aggravée par le rebond des cours du pétrole et la hausse programmée des taux d'intérêts outre-Atlantique.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’arrivée à son terme de la campagne électorale aux Etats-Unis tétanise les places financières. En effet, l’Amérique reste le premier marché du monde et jamais consultation du peuple ne s’est déroulée dans un climat aussi incertain, car les règles traditionnelles de la compétition n’ont pas été respectées. L’agressivité de Donald Trump, son imprévisibilité, les anathèmes qu’il ne cesse de proférer entraînent un véritable désarroi sur les marchés qui ont horreur par-dessus tout de l’imprévu. A quelques jours du vote, Wall Street a ainsi enregistré un recul des cours des actions, tandis que l’or, la valeur refuge par excellence, a connu une hausse de vingt pour cent de puis le début de l’année. En fonction du résultat des urnes, des mouvements erratiques pourraient bien se produire et les banques centrales seront vigilantes pour tenter d’éviter les débordements.

Cela dit, les succès du candidat républicain dans les sondages témoignent aussi de l’insatisfaction croissante d’une partie de l’opinion face à l’évolution de la conjoncture mondiale qui explique aussi  la montée des populismes. La croissance est aujourd’hui le parent pauvre de l’économie internationale. On est loin des trois pour cent qui étaient la norme aux Etats-Unis, alors que le FMI pronostique seulement 1,6% d’amélioration cette année. En Europe, le Brexit accroît le malaise. En Chine, le ralentissement est à la manœuvre, tandis que le Japon continue de s’enfoncer doucement en  raison d’une diminution lente mais régulière de sa population. En France même, le gouvernement vient d’admettre que le produit intérieur brut ne pourrait atteindre la progression de 1,5% annoncée et qu’il faudrait sans doute se contenter de 1,2% dans la meilleure hypothèse, ce qui ne peut qu’accroître le malaise sur le montant des dépenses publiques et les dérives de la dette.

De son côté, le baromètre pétrolier s’affole à nouveau. La hausse des cours avait engendré un boom aux Etats-Unis sur la prospection du gaz de schiste et la création de plus de deux cent mille emplois dans un premier temps. Mais la surproduction de pétrole qui en a résulté a provoqué ensuite une chute des prix qui s’est traduit par une multiplication  des faillites pour les entreprises nouvellement  créées outre Atlantique en faisant disparaitre 170 000 emplois dans ce secteur, avec une diminution des investissements. Par ailleurs, les rivalités entre les producteurs du Moyen-Orient prouvent que la stabilisation des cours autour de 50 dollars reste une hypothèse fragile démentie par les faits ces jours derniers.

Un troisième facteur risque de pénaliser les actions dans les semaines à venir : une hausse des taux d’intérêt outre-Atlantique qui devrait intervenir lors de la prochaine réunion  du comité monétaire de la Fed le 14 Décembre. Celle-ci serait de l’ordre de 0,25% et elle a été soigneusement préparée par un relèvement  graduel et très modéré du loyer de l’argent depuis quelque temps. Il s’agit pour les autorités monétaires de restaurer le marché obligataire, alors que tout avait été fait jusqu’ici  pour encourager  les actions. Le millésime 2016 risque ainsi de ne pas justifier cette année les espoirs qu’avaient placés en lui les épargnants d’autant que depuis le début de l’année, les indices sont plutôt en légère baisse sur la  plupart des marchés.    

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