Pourquoi l'alimentation insectivore pourrait bien être le régime préférentiel des astronautes qui partiront sur Mars<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce régime à base de vers, de sauterelles et autres criquets pourrait se révéler particulièrement adapté dans le cadre d'une installation humaine sur Mars.
Ce régime à base de vers, de sauterelles et autres criquets pourrait se révéler particulièrement adapté dans le cadre d'une installation humaine sur Mars.
©Pixabay

Miam

Alors que la consommation d'insectes devrait s'imposer prochainement comme le modèle d'alimentation carnée alternatif à la viande animale du 21ème siècle, les avantages de ces élevages d'insectes pourraient se révéler capitaux dans le cadre d'une mission habitée sur Mars.

Les insectes ont beaucoup de choses à nous offrir. Alors que le monde fait face au défi énergétique, l'alimentation insectivore se présente comme une alternative sérieuse au gourmand élevage animal, occupant 30% du territoire mondial (dépourvu de glace), responsable de 15% des gaz à effet de serre d'origine humaine, et consommant 8% de notre eau potable. Et d'autant plus quand les scientifiques estiment que la consommation de viande devrait augmenter de 60% d'ici 2050. Mieux encore : ce régime à base de vers, de sauterelles et autres criquets pourrait se révéler particulièrement adapté dans le cadre d'une installation humaine sur Mars.  

Élevage d'insectes

L'entreprise israélo-polonaise HiProMine, dont le PDG Damian Jozefiak a été contacté par le site Quartz, a ouvert la voie à une potentielle exploitation de cet élevage d'un nouveau genre sur Mars. "Notre idée est assez simple : nous nourrissons des insectes avec des déchets organiques et les transformons en une gamme de produits variés, utiles et viables", résume Damian Jozefiak, également professeur de biologie à l'Université de Poznan, en Pologne.

Fin 2015, l'équipe de scientifiques a mis au point une sorte de ferme à insectes à Robakowo, au sud de Poznan. Une trentaine de locaux renferment autant d'espèces d'insectes différents, qui sont par la suite nourris en déchets de toutes sortes, tels que des fruits et légumes pourris, des abats de poissons, du purin animal et même humain. "Tous ces insectes ont leurs spécificités propres, et peuvent être élevés dans différents environnements chimiques", indique Damian Jozefiak. Les insectes finissent par pulluler dans ces serres miniatures. Il est même possible de modifier leur teneur en graisse ou en protéine selon la nourriture qu'on leur donne. Tous ces facteurs de développement (humidité, chaleur, ventilation) sont réglés minutieusement par des robots.

Avantages multiples

Une fois "récoltés", ces insectes pourront ainsi servir à l'élaboration de produits de cosmétique grâce à leur gras, ou à l'alimentation du bétail et des hommes grâce à leurs protéines. Une exploitation telle que celle-ci compile plusieurs avantages : elle requiert moins d'espace, moins d'eau, consomme moins d'énergie, produit bien moins d'émissions de gaz à effet de serre, et s'accompagne de cycles de production très rapides. En bref : de la viande en plus grande quantité, pour un investissement énergétique moins important. Une question de pratique sur Terre, mais une question de vie ou de mort sur Mars, où aucun gaspillage n'est tolérable à plusieurs millions de kilomètres de la Terre. "En théorie, cet élevage pourrait même fonctionner en Antarctique" illustre Jozefiak. Noemi Malska, la directrice des opérations ajoute : "Et même sur Mars ou la Lune !"

Pour concrétiser ces idées, HiProMine est inscrite dans le projet M.A.R.S. de la Polsa, l'agence spatiale polonaise : une expérience grandeur nature visant à expérimenter, à l'image du programme HI-SEAS (Hawai Space Exploration Analog and Simulation) mené entre autres par le Français Cyprien Verseux durant un an sur l'île d'Hawai, la vie sur la planète rouge dans des conditions les plus réalistes possibles. La seule problématique à laquelle HiProMine n'a pas encore répondu : le comportement des insectes dans un environnement sans gravité. Noemi Malska est en tout cas confiante : "Nous allons bientôt voir ce qu'il en est. Je peux dire que Matt Damon (l'acteur du rôle principal du film de science-fiction Seul sur Mars dont nous avons parlé, ndlr) n'aurait pas besoin de s'embêter à faire pousser des pommes de terre s'il avait des insectes sous la main".

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