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Salon de l’étudiant : 61% des étudiants veulent intégrer une grande entreprise… Mais comment s’y prendre (et comment financer ses études) ?
©Reuters Pictures

Guide pratique

La majorité des étudiants, attirée par les perspectives d'évolution et une mobilité facilitée, veut entrer dans une grande entreprise à la sortie de ses études. Mais la concurrence est grande. Stage dans l'entreprise visée, optimisation de la candidature et création d'un réseau permettent aux jeunes de maximiser leurs chances.

Boris Ménard

Boris Ménard

Boris Ménard est chargé d'études au Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Il est spécialiste de l'analyse des trajectoires scolaires et de l'insertion des sortants de l'enseignement supérieur, et membre du Groupe de Travail sur l'Enseignement Supérieur (GTES).

Ses dernières publications : Les jeunes diplômés de bac+5 s’estiment-ils compétents pour occuper leurs emplois? (C Calmand, J., Giret, J.-F., Lemistre, P. & Ménard, B., in Bref, Céreq, n°340, 4p., 2015) et Faire des études supérieures… Et après? (C Calmand, J., Ménard, B. & Mora, V. in Notes Emploi Formation, Céreq, n°52, 60p., 2015). 

 

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Atlantico : Selon un sondage IFOP pour le Figaro, une majorité (61%) d'étudiants annonce souhaiter entrer dans une grande entreprise à la sortie de ses études. D'un point de vue très pratique, quels sont les conseils qu'il est possible de donner à ces étudiants ? Comment entrer dans une grande entreprise au premier emploi ?

Boris Ménard : Il est très important d'anticiper sa première embauche. Cela peut passer par un stage dans l'entreprise visée, par exemple. Cependant, ce n'est pas toujours possible. Une bonne alternative consiste à envoyer une candidature spontanée aux employeurs, qui sont généralement assez réceptifs aux preuves de motivation. Dans tous les cas, l'anticipation est la clef. Les grandes entreprises ont régulièrement un pool d'emplois à pourvoir. Pour avoir mené plusieurs entretiens avec des grandes entreprises, les stages sont un moyen important pour elles de faire du sourcing et d'anticiper leurs futurs recrutements. 

Les méthodes de préparation sont multiples et ne se limitent pas aux seuls stages et aux seules candidatures spontanées. Avoir ou créer un réseau peut constituer un atout considérable, particulièrement dans la mesure où cela permet d'avoir des informations auxquelles n'ont pas forcément accès d'autres candidats. Tout ce qui est de l'ordre du réseau professionnel facilite ce premier recrutement. Cependant, cette solution n'est pas possible pour l'intégralité des étudiants et beaucoup d'entre eux doivent se rapatrier sur celles que nous évoquions. Comme dit précédemment, la candidature spontanée, en cela qu'elle constitue une démarche personnelle (il ne s'agit pas ici de répondre à une annonce mais bien de se lancer soi dans une démarche personnelle), est très appréciée des employeurs. C'est important de le rappeler.

Autrement, afin d'augmenter un maximum ses chances, il est nécessaire de préparer l'entretien, par exemple. Tout cela passe par l'optimisation d'un CV, d'une lettre de motivation, afin d'attirer au mieux l'attention des employeurs. Les grandes écoles mettent souvent en place des modules d'enseignements relatifs à ce type de préparation pour mieux aider leurs étudiants. Ces dispositifs de préparation à l’insertion professionnelle se sont également diffusés dans les universités après la LRU de 2007.

Ce sont les trois principales alternatives : jouer sur son réseau professionnel ; réaliser un stage ou optimiser au mieux sa candidature. Il va de soi que les jeunes cherchent à entrer dans les grandes entreprises pour les perspectives d'évolutions, la mobilité facilitée… Mais il faut être conscient que la concurrence est plus grande. Il devient donc primordial d'attirer l'attention, en optimisant ses techniques de recherches d'emplois, son CV… Il faut faire ressentir sa motivation. Les candidats ont souvent des diplômes de niveau comparable. Ce qui va jouer, par conséquent, c'est l'originalité d'une candidature, la créativité que l'étudiant aura su mettre en avant. Ce sont des éléments qui doivent ressortir dans la candidature, afin de se démarquer. Cela fait partie des choses qui peuvent changer dans la donne.

Attention cependant à éviter les écueils de ces initiatives : il demeure des éléments qu'il faut éviter à tout prix, des choses auxquelles il faut faire très attention. Les fautes d'orthographes en font partie : la syntaxe, la grammaire et l'orthographe servent régulièrement à faire le premier tri au sein des candidatures que reçoivent les entreprises, grandes ou petites. Ce n'est qu'après cette étape que les ressources humaines se penchent sur le fond.

Une autre des questions que se posent ces étudiants concernent le financement de leurs études. Quelles sont aujourd'hui les alternatives dont disposent les étudiants pour financer les études supérieures ?

La première source de financement, pour peu que l'étudiant y soit éligible, c'est bien le système de bourse. On rencontre souvent également des étudiants qui prennent un emploi pour pouvoir financer leurs études. Une étude réalisée sur l'année 2010 au Céreq montrait bien qu'une part importante des étudiants sortant de l'enseignement supérieur occupaient un emploi lors de la dernière année de cursus. Il existe aussi différentes formes d'alternance : apprentissage, contrats de professionnalisation… ils permettent de concilier emploi et études, de gagner de l'argent et ainsi supporter le coût de la vie étudiante.

Le prêt étudiant, ainsi que le soutien familial, sont aussi des solutions qui existent pour financer ses études supérieures.

Bien évidemment, financer des études entre grande école et université comporte des différences. La plus conséquente d'entre elles, c'est le tarif à l'inscription. Il est encadré dans le cas de l'université, mais c'est nettement moins vrai pour les grandes écoles où les frais sont susceptibles de monter très haut. Cependant, outre ces frais, le coût de la vie ne varie pas énormément, pour peu que l'on parle de deux étudiants installés dans la même ville.

Quels sont les dangers de telles méthodes de financement ? Comment concilier le financement de ses propres études et le fait d'étudier ?

Des chercheurs du Céreq ont mené plusieurs études sur l'impact d'un emploi à temps partiel sur la réussite scolaire. Le constat est sans appel : l'occupation d'un emploi étudiant n'est pas sans risque sur l'obtention du diplôme et peut même pousser à quitter prématurément l'enseignement supérieur. Bien évidemment, plus le nombre d'heures travaillées est élevée, plus cela se vérifie. Cela fait nécessairement moins de temps passé soit sur les bancs de l'université ou de l'école, soit à étudier en complément des cours dispensés par l’établissement que fréquente l'élève. 

Le prêt étudiant n'est pas non plus sans inconvénient. Cela relève de la plus simple des logiques, mais il faudra le rembourser. Le chômage touche particulièrement les jeunes, quel que soit le niveau de diplôme (quand bien même, comme en témoignent les études du Céreq, plus un jeune est diplômé, plus il est protégé contre le chômage, le risque persiste). Le danger de s'endetter avant de commencer à travailler – d'autant plus qu'il devient difficile de trouver un travail – est réel. Aux Etats-Unis, il arrive que des étudiants accumulent plus de 100 000 dollars de dette avant la fin de leurs études. Le phénomène n'est pas de telle ampleur en France, mais il existe.

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