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Il faut sauver le soldat Ryan politique
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Les entrepreneurs parlent aux Français

L’industrie n’est plus le modèle dominant et les perspectives de faire de notre pays une terre de retour à ce type d’emploi massif, à l’heure de l’usine robotisée, sont nulles.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Les photocopieuses tournent à plein dans les partis politiques. Chacun, dans une tradition bien française, ne fait que des variations sur celle du voisin, tentant d’améliorer l’existant plutôt que d’innover. Notre pays a besoin d’innover et sa classe politique garde les pieds dans un sol pauvre, mais balisé. Il faut aller chercher un sol riche, mais il n’est pas balisé. Pour changer de chemin, il faut changer de chaussures et de braqué.

Nous vivons à l’heure du digital. Le monde change à une vitesse croissante chaque jour. Il n’est pas un modèle économique qui ne soit en danger, ou au mieux, déstabilisé. Ces nouveaux modèles ne fonctionnent plus selon les modèles de l’ancienne économie. C’est fini. L’industrie n’est plus le modèle dominant et les perspectives de faire de notre pays une terre de retour à ce type d’emploi massif, à l’heure de l’usine robotisée, sont nulles.

Nous devenons faibles et petits. La Chine et les USA se partagent le seul secteur qui connaisse une croissance indécente, le e-commerce, le digital, la gestion des données, l’intelligence artificielle, en croisant les participations capitalistiques les plus folles afin de garantir leur suprématie. Seule, peut être l’Inde, pourra y mettre son nez et en faire un nouvel animal sacré.

L’Europe n’a aucune politique sur le sujet. Pas de vision. Pas de politique. Pas de mesure. Elle compte les points et colmatant les fuites. Fiscales principalement. A défaut d’avoir des géants, elle tente de fiscaliser ceux des autres. Qui ne font pourtant que de profiter de son incapacité à harmoniser.

Nous devenons spectateurs. Et encore, très distraits. G7 aurait pu être Uber. Mais il eut fallu qu’elle préfère l’innovation à la rente. Nous aurions pu avoir un moteur de recherche européen.  Nous avons trouvé que Google faisait très européen, car Irlandais ! Nous aurions pu faire de nos grands groupes l’avant-garde du digital dans le monde, bâtissant sur leur bras musclés, des corps digitaux mondiaux prêts à régner sur le monde nouveau. Mais le temps passe trop vite pour des structures dont le poids interdit l’agilité. Mais ce n’est pas perdu.

Il faut donc baliser un terrain neuf, à vitesse accélérée, avec toutes les forces dont nous disposons, dont notre brillante classe politique.  Et que propose cette brillante équipe, de droite comme de gauche ? Jugez plutôt :

La gauche de la gauche propose le maintient de nos acquis sociaux. Dans un monde qui glisse vers la liberté et l’autonomie, ce qui est le seul invariant sur lequel tous les philosophes s’accordent, nos frondeurs et autres retardataires, souhaitent nous maintenir prisonnier d’acquis bâtis pour régir d’autres temps et d’autres mœurs. Ces acquis ont été justifiés et légitimes, mais comme toute vertu, elle peut devenir vice, dans un contexte qui change. Ces acquis sont devenus des rentes comme les autres, gérées par des rentiers dont l’existence est obligatoire, et échappe à toute règle démocratique. Les « maîtres » du dialogue social n’ont pas besoin de l’assentiment des citoyens français, ils sont imposés par le système et arbitrés, en cas de désaccord, par un politique sans vision ni volonté de changement. Ce petit accord entre ennemis, ce statuquo, lui convient si bien.

La gauche de la gauche, malgré le talent d’un Mélenchon, bien mal utilisé, aime la rente, malgré ses postures révolutionnaires. Une révolution des embourgeoisés de la subvention publique. Le talent d’un Mélenchon ne peut couvrir son laxisme et la facilité de sa pensée. A quelques exceptions près.  Elle nous traîne et ses électeurs avec elle, vers le bas et l’arrière. L’avenir s’aborde pourtant difficilement en marche arrière.

La droite de la gauche intéresse. Mais nous attendrons son programme pour juger sur pièce. Le discours est un beau fromage dans un joli bec ! Et les français espèrent qu’ils seront des Renards qui n’auront pas besoin de lui voler par malice.

La gauche très gauche. Celle qui titube depuis 2012, ivre d’impuissance, pétrie d’hésitation sous l’impulsion, ou plutôt, le souffle léger, d’un président pour qui l’indécision est un mode de gouvernance. Qui pense qu’un avenir se dessine d’une main molle et tremblante. Cette gauche coule. Ce serait mérité et presque drôle, si elle n’entraînait pas le pays avec elle. Avec une ferme trajectoire pour une volonté si faible. Il faut la rendre à ce qu’elle aime tant. Son passé. Le passé.

La droite. Ah notre droite ! Grandiose. Elle nous prépare un feu d’artifice. La fin des 35H et de l’ISF, et plus de burkini sur les plages. Nous sommes sauvés.  Sarkozy est moins chauve que Jupé. C’est là leur principale différence. L’un est coincé et l’autre crispé, mais les 2 ont changé. On cherche encore sur quoi ? Ils ont le passé chevillé au corps et les leur empreintes digitales sur toutes les erreurs et mensonges des 30 dernières années. Digitales mais pas digital.

Nous avons besoin de champions, « to make France Great Again ». A défaut d’idées, Trump a un bon slogan. Moi je veux une France forte, ambitieuse, heureuse, optimiste, confiante même. Soyons fous ! Pour cela il faut adapter nos règles au siècle nouveau, peut être même créer de nouveaux acquis. Il faut financer les géants qui nous donnerons un avenir économique. Tant nos géants actuels que les géants à venir. Il faut redonner liberté et autonomie aux français qui peuvent très bien se débrouiller entre eux, sans chaperon, ou avec des chaperons choisis et élus. Il faut inventer un modèle économique qui fasse l’ubérisation un eldorado qui ne se fasse pas au détriment des plus faibles mais consolide leur chance d’avoir une acitivité libre et rémunérée, tout en poussant les acteurs à partager avec eux, la valeurs créée. Il faut rassembler nos forces et non les disperser, car les candidats qui nous sont présentés ne le méritent pas et notre pays encore moins.

Il faut donc nous bouger, sans eux dans un premier temps, et avec eux quand ils auront compris les vrais enjeux. Réveiller leurs sens. Et éviter leur sens, giratoire et leur goût de la marche arrière, de l’immobilisme en marche.

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