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Benoît Hamon en idole de l'islamo-racaille !
©Reuters

Zyva...

Le député de Trappes ne parle peut-être pas encore parfaitement "wesh wesh". Mais cela ne saurait tarder.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Benoît Hamon est donc candidat à la primaire de la gauche. Non pas qu'il soit convaincu d'avoir la moindre chance d'être désigné. Hamon est lucide et réfléchi. Sa candidature est un témoignage. Un sacrifice. Un sacerdoce. Car il a fait don de sa personne non pas à la France, contrairement au maréchal Pétain, mais à la jeunesse stigmatisée, humiliée, vilipendée, de nos banlieues. Il veut – noble tâche – se faire le porte-voix des sans-voix. De ceux qui n'ont pour seul horizon que la kalach, reine des cités, ou un départ risqué pour le djihad en Syrie et en Irak.

Grand est l'élan compassionnel de Benoît Hamon. D'emblée, d'entrée, le député de Trappes (une circonscription qui crée d'autres obligations que celle du 16ème arrondissement) se jette courageusement dans la fosse aux lions. Honneur au courage malheureux ! Sa première déclaration en tant que candidat a été pour Libération. "Benoît Hamon s'installe sur un tabouret, il enchaîne les sujets. Un mot sur sa circonscription, Trappes. Puis un autre sur la laïcité qui ne doit pas se définir selon les positions des "Finkielkraut, Fourest et Sifaoui" qui défendent une ligne "douteuse"".

Caroline Fourest et Mohammed Sifaoui sont menacés de mort : des fatwas ont été lancées contre eux. Ces deux personnes vivent en permanence sous protection policière. Benoît Hamon, qui n'est pas fondamentalement méchant, et manifestement ne souhaite pas leur mort, trouve juste que leurs positions sont « douteuses ». Le fait qu'on veuille les tuer ne figure pas dans la hiérarchie de ses indignations. Ils ont touché à l'islam, et donc l'ont bien cherché, n'est-ce pas ?

Benoît Hamon, lui, ne touche pas à l'islam. C'est le prix qu'il paye pour se promener librement avec une escorte amoureuse et amicale dans certains quartiers de Trappes. On n'ose imaginer Caroline Fourest, "salope" et "kouffar", marchant dans certaines rues de cette ville. Combien de policiers ne faudrait-il pas mobiliser afin de lui éviter un châtiment mérité ? Par opposition, on observera avec admiration la maestria fusionnelle de Benoît Hamon : il est chez lui, comme un poisson dans l'eau, dans les quartiers de Trappes.

Benoît Hamon sait qu'en 2017 il y aura non seulement une présidentielle (ses chances d'y concourir sont plutôt minces) mais aussi des élections législatives. Une place de député (envisageable), c'est quand même plus sérieux qu'une place à l’Élysée (peu probable). Le député de Trappes ne rate donc aucune occasion de flatter un électorat spécifique et prometteur. En 2014, il prit ses marques en présentant à l'Assemblée une résolution pour la reconnaissance de l’État de Palestine. "Cette résolution est conforme à ce que nous avons toujours défendu. Elle est, d'autre part, tout à fait opportune sur le plan électoral". Là où d'autres se perdent dans des arguties politiciennes et des hypocrisies circonstancielles, Benoît Hamon y va franco. Tellement franco qu'il a éprouvé le besoin de préciser le sens de sa résolution. "Il s'agit du meilleur moyen pour récupérer notre électorat des banlieues et des quartiers, qui n'a pas compris les premières prises de position pro-israéliennes de Hollande".

Certains trouveront que l'attitude de Benoît Hamon frôle le sommet du cynisme. Tel est le cas de Manuel Valls, qui déclara après avoir eu connaissance des tendres émois pro-palestiniens du député de Trappes : "Il devrait appeler sa résolution : "résolution de Trappes". Il croit sans doute que cela l'aidera à être réélu en 2017". Pour notre part, nous ne serons pas aussi cruels que Valls.

Benoît Hamon est, comme des centaines d'autres au PS et dans les médias, nature. Il dit des énormités qui, étant dans l'air du temps, passent pour de charmantes frivolités. Il n'aime pas les islamophobes et en vient par passion électoraliste à aimer l'islam. Il aime la banlieue telle qu'elle est, avec ses voiles, ses burqas et ses mosquées. Il aime le peuple. Mais juste ce peuple-là, à qui il accorde le droit (il a tant souffert, n'est-ce pas ?) de dire "Nique la France", l'essentiel étant qu'il ne dise pas "Nique Hamon". Mais le député de Trappes a son utilité dans le PPF (Paysage Politique Français). Grâce à lui, grâce à son existence, grâce à son verbe, on sait concrètement ce que veut dire la notion d'islamo-gauchisme. Elle vient opportunément couronner une autre notion, connue, elle, depuis longtemps : l'islamo-racaille.

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