La naissance de la tuberculose aurait été favorisée par les premiers feux de camp il y a 400 000 ans<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Science
La naissance de la tuberculose aurait été favorisée par les premiers feux de camp il y a 400 000 ans
©Reuters

Tuberculose, fille du feu

La fumée du feu de bois aurait fragilisé nos défenses immunitaires, et la chaleur du feu nous aurait poussé à nous regrouper : deux facteurs idéaux pour la prolifération d'une bactérie mortelle.

Il y a des dizaines de milliers d'années, à l'ombre d'un recoin de falaise, des hommes installés sur des couchettes en feuilles de palmier allument un feu. C'est alors une invention relativement récente. Tous se félicitent des progrès qu'amène ce phénomène miraculeux : ils peuvent cuire la viande des biches qu'ils chassent, customiser leurs outils et se réchauffer durant les froides nuits neigeuses. Mais ce qu'ils ne savent pas encore, c'est qu'en respirant cette fumée, en s'agglutinant autour de ce brasier, ils participent à la naissance d'une maladie mortelle dont leurs descendants souffriront durant des siècles et des siècles, et dont 1,5 million de personnes meurent chaque année de nos jours : la tuberculose.

Circonstances aggravantes

C'est en tout cas la théorie portée par une équipe de biologistes australiens de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud. Dans une étude publiée le 25 juillet 2016 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, ces scientifiques se sont penchés sur l'apparition de cette pathologie humaine, parmi les plus vieilles au monde, rapporte The Atlantic. En effet, les séquelles de cette maladie ont été retrouvées sur des squelettes vieux de 9000 ans dans la région de l'actuel Israël et sur des momies  égyptiennes vieille de deux millénaires.

Selon ces scientifiques, la bactérie responsable de la tuberculose se serait introduite dans les voies respiratoires des hommes au moment des premiers feux de camps, aurait profité de défenses immunitaires affaiblies par la fumée et aurait muté pour devenir la meurtrière que l'on connait, indique le site Seeker. Le fait est qu'à la base, cette bactérie ne devait pas être bien méchante. La Mycobacterium tuberculosis, comme on l'appelle, fait partie de la famille des mycobactéries, qui vivent sur notre sol, dans la terre et dans l'eau. Elles sont presque totalement inoffensives.

Bactérie mutante

En revanche, cette tuberculosis est un pathogène obligatoire, c'est-à-dire qu'il ne peut survivre en dehors du corps infecté. Pour cette raison, les auteurs de l'étude pensent que la bactérie a dû muter pour tant se différencier de ses congénères microscopiques. Mais comment ? "Elle a dû évoluer pour devenir transmissible d'un individu à l'autre. Cela peut être un très long processus si elle n'infectait qu'une personne de temps à autres. Ainsi, peut-être y-a-t-il eu un facteur qui a accéléré ce processus en donnant à la bactérie de multiples chances d'évoluer", explique l'un des chercheurs, Mark Tanaka.

Et pour cela, le feu est un bon candidat. Pour vérifier cette théorie, Tanaka et ses collègues a simulé l'évolution d'une mycobactérie. Pour devenir transmissible, le microbe doit muter au moins deux fois, chose très peu probable en conditions normales. En revanche, ils ont observé que ces probabilités augmentaient sensiblement en présence d'un feu, indique Digital Journal. Ce serait donc comme ça que la tuberculose est née.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !