La ménopause ou le démarrage d'une nouvelle vie sexuelle

La ménopause est une étape clé dans la vie d'une femme, correspondant à la fin de sa période reproductive. Ce phénomène naturel est défini par la disparition des règles (aménorrhée) depuis au moins 12 mois consécutifs, l'arrêt de l'ovulation et de la sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles comme lesœstrogènes et la progestérone. Le diagnostic est rétrospectif. 2 à 7 ans avant la ménopause, la périménopause apparaît et correspond à une ovulation irrégulière, à une importante variation du taux d'œstrogènes, des bouffées de chaleur…

En effet, la ménopause est associée à un syndrome climatérique dû à la carence enœstrogènes. Ces bouffées de chaleur vont de la simple rougeur de la face à la grande bouffée partant du buste et allant vers le visage. Elles sont de durées variables et diminuent avec le temps. D'ailleurs, 20 % des femmes n'en ont pas et 20 % les supportent sans problèmes. Des sueurs, parfois dérangeantes, surviennent souvent la nuit. Cette période peut aussi s'accompagner de douleurs articulaires, d'une irritabilité, d'angoisses, d'une fluctuation de l'humeur ou de troubles du sommeil. Sur le plan physique, une atrophie de la vulve, du vagin, un amincissement des petites et des grandes lèvres, une perte de l'élasticité vaginale, une sécheresse vaginale pouvant être à l'origine de rapports sexuels douloureux, peuvent survenir. On peut également constater des altérations de la peau (amincissement et perte de son élasticité), une incontinence urinaire, des troubles de la miction et une augmentation du poids. 

L'âge de début de la ménopause a une composante génétique. Il est lié à l'état de santé de la femme. Généralement, elle survient autour de 50 ans. Ses changements physiques, psychologiques et émotionnels sont très variables d'une femme à l'autre. L'une de ses principales conséquences physiques est l'ostéoporose par déminéralisation osseuse (phénomène physiologique lié au vieillissement mais accéléré à la ménopause) à l'origine de fractures, il y a aussi un risque de maladies cardio-vasculaires…

Une baisse de la libido peut être constatée durant cette période charnière. Ce n'est pas pour autant une fatalité ou la fin de la vie sexuelle. Au contraire, les envies peuvent être plus fortes mais différentes. Une étude réalisée par le docteur Thomas et son équipe à Pittsburgh a montré que la plupart des femmes de 60 ans continuaient à avoir une sexualité épanouie. Parmi 354 femmes âgées de 48 à 73 ans, celles qui « considéraient le sexe comme important ont 3 fois plus de chances de rester sexuellement actives que celles qui ne le jugeaient pas important, indépendamment de l'existence de troubles sexuels ». Les femmes sexuellement actives à 30 ans le restaient d'ailleurs après 70 ans. Il faut se laisser aller, démarrer une nouvelle vie sexuelle, chercher de nouveaux plaisirs et alimenter son désir. Une activité sexuelle solitaire (masturbation) ou en couple entretient la vitalité vaginale. Mais une vie sexuelle épanouie passe aussi par les échanges et la communication. Il faut être disponible psychiquement. Une bonne estime de soi et l'acceptation de ce changement physiologique sont donc des éléments importants. Dès lors, pourquoi ne pas en profiter pour tester de nouvelles expériences ? Et, rassurez-vous, dans les cas complexes, certains traitements médicamenteux et une psychothérapie adaptée peuvent être de bons outils adjuvants.