Et le Président au pouvoir depuis le plus longtemps au monde vient de nommer vice-président... son fils (quand y'a de la gêne, y'a pas de plaisir)<!-- --> | Atlantico.fr
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Teodoro Obiang Nguema, peu étouffé par des broutilles démocratiques, vient de promouvoir son fils, Teodorin Nguema Obiang "vice-président de la République chargé de la défense et la sécurité".
Teodoro Obiang Nguema, peu étouffé par des broutilles démocratiques, vient de promouvoir son fils, Teodorin Nguema Obiang "vice-président de la République chargé de la défense et la sécurité".
©Flickr

Démocratie

Villa à Malibu, voitures de luxe, hôtel particulier à Paris de 25 millions d'euros... Certains fils de chefs d’État affichent des trains de vie faramineux. Quand ils peuvent en plus être nommé vice-président par leur père, pourquoi se priver ?

Jusqu'à cette année, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, n'avait jamais été élu avec moins de 97% des voix. Peut-être est-ce l'immense mépris international auquel il est confronté ces dernières années qui lui a intimé de desserrer un peu son étreinte, puisqu'il n'a gagné que de 93,7%, le 24 avril 2016. Réélu pour son sixième mandat, il détient le triste record du plus ancien président au monde avec près de 37 ans de règne au compteur.

Confondre l'argent des impôts et ses comptes personnels

Peu étouffé par des broutilles démocratiques, il vient de promouvoir son fils, Teodorin Nguema Obiang "vice-président de la République chargé de la défense et la sécurité", selon un décret lu ce mercredi 22 juin à la télévision d’Etat. Auparavant, ce rejeton de 47 ans occupait le poste de deuxième vice-président. Son père, 73 ans, est arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’Etat, renversant son oncle avant de le condamner à mort et de l'envoyer face à un peloton d'exécution. Depuis lors, il dirige son petit pays pétrolier d’environ 750 000 habitants d’une main de fer tout en ayant consolidé son emprise sur les industries du pays et en confondant l'argent des impôts avec ses comptes personnels.

Une maison à Malibu de 30 millions de dollars

Et les chiens ne font pas des chats. En 2014, les autorités américaines ont forcé son fils, Teodorin, à abandonner sa maison de 30 millions de dollars à Malibu, en Californie, un jet Gulfstream, une Ferrari, et des dizaines de souvenirs de Michael Jackson pour une valeur de plus d'1 million de dollars, le tout via de l'argent transitant par des comptes offshore. Les documents judiciaires examinés par le ministère de la Justice américaine ont montré que Teodorin a reçu un salaire officiel de moins de 100 000 dollars mais qu'il a amassé plus de 300 millions de dollars d'actifs grâce à la corruption et au blanchiment d'argent, énumère le Washington Post.

Ses passages en France ? "Alcool, putes et coke"

Parallèlement, ce brillant jeune homme est poursuivi en France dans l’affaire dite des "biens mal acquis". Le parquet national financier a demandé le 26 mai 2016 son renvoi en procès, le soupçonnant de s’être frauduleusement constitué en France un patrimoine immobilier et mobilier considérable avec des fonds publics de Guinée équatoriale. A la suite de cette demande, la Guinée équatoriale a saisi la Cour internationale de justice de La Haye pour que soit mis fin aux procédures engagées en France, le jugeant protégé par sa fonction. Teodorin a fait l’acquisition d’une quinzaine de véhicules de luxe en France, dont trois Bugatti Veyron, une Rolls-Royce Phantom et deux Maserati. Il s'est acheté pour 25 millions d’euros un hôtel particulier de 4000 m2 avenue Foch, à Paris. Teodorin avait également un faible pour les palaces, comme Le Crillon, où il avait l’habitude de régler en espèces des factures de plus de 580 000 euros. Pour décrire ses passages en France, son ancien majordome, interrogé par les enquêteurs, n’a usé que de trois mots : "Alcool, putes et coke", raconte Le Monde. De la graine de champion qui a de grandes chances de succéder un jour à son père.

Un prix de 5 millions de dollars en cash pour récompenser les chefs d'Etats vertueux

"Grâce à des détournements faramineux et à l'extorsion de fonds, le vice-président Teodorin Obiang Nguema a pillé sans vergogne son gouvernement et les entreprises de son pays pour soutenir son style de vie somptueux, alors que beaucoup de ses concitoyens vivent dans une extrême pauvreté", a déclaré le procureur général adjoint américain Leslie R. Caldwell. A travers l'Afrique, beaucoup de dirigeants ont multiplié les mandats électoraux et sont souvent accusés de se remplir les poches. Pour tenter de contrer cette tendance, un riche homme d'affaires soudanais, Mohamed "Mo" Ibrahim, a instauré en 2007 un prix annuel de 5 millions de dollars en liquide pour récompenser les dirigeants africains réellement démocratiques. En neuf ans, il n'a été attribué que quatre fois, sans compter celui offert à Nelson Mandela. Signe des temps, aucun prix n'a été décerné cette année...

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