PC ou Mélenchon, même combat ? Pourquoi la gauche radicale peine à attirer vraiment les déçus du hollandisme<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
PC ou Mélenchon, même combat ? Pourquoi la gauche radicale peine à attirer vraiment les déçus du hollandisme
©Reuters/Charles Platiau

Plan B

En pleine recomposition idéologique depuis l'effondrement des références à l'Union soviétique, la gauche radicale cherche son nouveau logiciel. Et si en vue de 2017, certains comme Jean-Luc Mélenchon ont fait le pari de la scission avec le PS, le PCF, lui, raisonne toujours avec l'idée d'une union de la gauche en toile de fond.

Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

Voir la bio »
Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque est historien, spécialiste du communisme, de l'anarchisme, du syndicalisme et de l'extrême gauche. Il est l'auteur de Mensonges en gilet jaune : Quand les réseaux sociaux et les bobards d'État font l'histoire (Serge Safran éditeur) ou bien encore de La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017), à la Fondapol (Fondation pour l'innovation politique). 

Voir la bio »

Atlantico : Pierre Laurent a récemment accusé Jean-Luc Mélenchon d'organiser volontairement son premier meeting de campagne le jour de la clôture du congrès du PCF. Les deux figures de la gauche radicale sont en froid depuis que le co-président du Parti de gauche a annoncé sa candidature à la présidentielle en solo, alors que le PCF milite pour une primaire de la gauche. Que représente cette partie de l'échiquier politique située à la gauche du PS ? 

Sylvain Boulouque : Tout d'abord, cette accusation de Pierre Laurent à l'égard de Jean-Luc Mélenchon est révélatrice des divergences entre les différents courants qui composent la gauche de la gauche. Avec d'une part un courant, le PCF, qui fonctionne encore sur le schéma ancien de l'union de la gauche, et qui n'élude pas la possibilité de se rallier au PS, notamment parce qu'il possède toujours un appareil municipal important, ce qui peut être utile dans la perspective des élections locales. C'est ce qu'on voit, par exemple, à Paris avec la figure de Ian Brossat et de quelques autres. Dans un certain nombre de villes, le PS est obligé de s'allier au PCF, et ce dernier doit donc ménager son potentiel allié, ce qui implique de ne pas rompre tous les liens avec lui.

Et de l’autre côté, il y a Jean-Luc Mélenchon qui a complètement rompu les liens avec le PS, car il considère que le principal parti de gauche est passé à droite. Pour lui, aucune alliance avec le PS n’est possible et aucune primaire ne peut être envisagée avec le PS sous peine d’être obligé de s’y rallier.

Une division très forte s’est opérée, et symboliquement Jean-Luc Mélenchon a donc voulu, à travers sa manifestation sur la "France insoumise" du dimanche 5 juin, marquer le début de sa campagne électorale et pousser la base du PCF à le soutenir directement pour l’élection présidentielle de l'an prochain. De plus, le début de sa manifestation coïncide avec la fin du congrès. Enfin, il relance la machine de 2012 et des grandes manifestation comme il l’avait fait avec une manifestation similaire en juin 2011 pour lancer sa campagne électorale, également de la place Stalingrad.

A lire également sur notre site : "Seuls 27% des Français considèrent que Jean-Luc Mélenchon a des solutions pour sortir le pays de la crise et 38% qu'il comprend les problèmes des gens comme eux"

Comme rappelé précédemment, ce dimanche auront lieu à la fois la clôture du 37ème Congrès du PCF et le rassemblement de "France insoumise" organisé par Jean-Luc Mélenchon. Malgré les déclarations "d'apaisement" de Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, la compétition entre le leader du Parti de gauche et le PCF semble bien engagée. Quels en sont les ressorts ? Comment cela se passe-t-il "en coulisses" ? 

Jean Petaux : Le fait que Jean-Luc Mélenchon vole la vedette à la clôture du 37ème Congrès du PCF et qu’il ait choisi de parler au même moment que le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent, est déjà une première réponse à votre question. Les deux leaders se sont rencontrés lors du congrès, ce jeudi.  L’un des porte-paroles du PCF, Olivier Dartigolles, a ainsi commenté l’événement dans les colonnes du journal Sud Ouest en date du 4 juin 2016 : "La rencontre s’est tenue. Vous dire que c’est une lune de miel, non (…) Le désaccord sur la manière, la démarche pour 2017, reste entier". Le même dans les colonnes du Monde, toujours ce 4 juin : "C’est la caricature de ce dont on ne veut plus concernant la présidentialisation de la Ve République".

Antérieurement, Pierre Laurent a participé à un "grand oral" des Rencontres Sciences Po Bordeaux / Sud Ouest, fin mars 2016. Les "mélenchonistes" n’ont pas cessé de l’insulter sur les réseaux sociaux pendant les deux heures de cette rencontre, tout à fait intéressante au demeurant. Tous ces faits montrent que la détestation que se vouent réciproquement les deux leaders, Laurent et Mélenchon, va bien au-delà d’une querelle de personnes. C’est non seulement la démarche politique qui est différente et antagoniste, mais encore les organisations, les histoires aussi et surtout les intérêts. La stratégie de Mélenchon est mortelle pour le PCF. Un des derniers "biens" que possédait encore le parti était la masse (relative, mais réelle) de ses élus locaux et territoriaux. Avant les municipales de 2014, ce groupe était estimé à plus de 11 000 élus. Les trois dernières élections locales qui ont eu lieu (surtout celles survenues au cours de l’année 2015) depuis le 1er janvier 2014 se sont traduites par une véritable hémorragie. Deux exemples. Le premier concerne les départementales. En Gironde, alors qu’il avait trois élus au Conseil général de la Gironde (du fait d’une forme d’accord électoral tacite avec le PS), le PCF, sous la pression du "Front de gauche", a choisi de faire "cavalier seul" là où, parallèlement, les Ecologistes d’EELV, bien plus pragmatiques, ont passé un accord avec le PS et ont constitué avec le parti fort de Gironde six binômes sur les trente-trois. Résultats : plus un seul élu communiste au Conseil départemental de Gironde et trois nouveaux élus écolos. Aux régionales de décembre 2015, dans la "super région" Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), les communistes, là encore sous la pression du Front de gauche, "la jouent en solo" et ne font pas alliance avec le PS avant le premier tour. La liste emmenée par Olivier Dartigolles vient "mourir" à quelques centaines de voix de la qualification pour pouvoir faire l’union au second tour, autrement dit ne passe pas le seuil des 5% des SE… Résultat : aucun élu communiste au conseil régional ALPC quand le FN dispose de 29 sièges…

Voilà la conséquence d’une relation complexe avec Jean-Luc Mélenchon et son embryon d’organisation partisane. Le PCF se refait "plumer" par un héritier de Mitterrand comme ce dernier l’a fait à partir de 1972… Décidément, le PCF n’a toujours pas compris qu’à vouloir faire alliance avec un "vieux trotskyste" comme Mélenchon, c’est la ruine qui menace…

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent se différencient-ils par leurs programmes, leurs idées, leurs discours ? Comment définir leurs lignes politiques respectives ? 

Sylvain Boulouque : Les structures idéologiques traditionnelles ont grandement volé en éclat. Il y a un fond commun très important à l’ensemble de la gauche radicale, des communistes aux anarchistes : c’est un modèle de contestation globale du système capitaliste et de l’économie de marché, et une volonté de démocratie horizontale. La référence à l’URSS, au centralisme démocratique, aux plans quinquennaux, voire même à la notion de "parti" ont presque totalement disparu, sauf chez quelques témoins et dans quelques micros milieux. Les lignes respectives sont principalement des divisions stratégiques et tactiques : sur le fond, ils sont globalement d’accord. Les militants de la majorité du parti veulent protéger ce qui reste de leur appareil municipal. Le PCF est au bord de l’implosion ; le loyalisme qui existait vis-à-vis de la direction disparait. Lors du dernier congrès, il existait pas moins de cinq motions différentes. Il y a vingt ans, il était totalement impossible de voir autant de courants différents et ces courants représentent 48 % des votants. Un nouveau modèle idéologique est en train d’émerger mais il n’est pas encore totalement abouti. On pourrait le voir comme un modèle hybride qui reprend des thématiques communistes, anarchistes, écologistes, et syndicalistes. Cela donne une dimension catalogue avec un rappel du passé ; le respect du programme national de la résistance est toujours nécessaire.

Deuxième élément : le Front de gauche appelle à la planification écologique. A tout cela s'ajoute une vision dirigiste de l'économie, et sur le plan social, des références au modèle syndicaliste révolutionnaire d'action directe, et une vision horizontale et non plus verticale de l'organisation de la société. Pour compliquer le tout, il y a un écartèlement de la gauche radicale entre pas moins de quatre organisations trotskistes, des groupuscules néostaliniens ou communistes orthodoxes, une multitude de groupuscule sans organisation. Pour le moment, rien n'est réellement abouti, et toutes ces chapelles se tirent dans les pattes.

Il reste des différences marquées : par exemple sur l’Europe, il y a plusieurs de discours. Jean-Luc Mélenchon est beaucoup plus eurosceptique que Pierre Laurent, lequel est plus proche de la ligne Tsipras, et se rapproche, sans le dire, vers une ligne sociale-démocrate alors que Jean-Luc Mélenchon veut jeter l'ensemble du modèle européen à la poubelle.

S'adressent-ils au même électorat ?

Sylvain Boulouque : Le public visé est à peu près le même : la référence absolue demeure la classe ouvrière, mais les classes moyennes, les travailleurs des services publics, les employés du privé et le monde du travail – y compris les chauffeurs de taxi et donc les artisans  – sont aussi visés. Cependant, par les références utilisées, le discours de Jean-Luc Mélenchon est extrêmement construit et attire proportionnellement plus les bac +5 là où Pierre Laurent développe un discours beaucoup plus simple qui vise le coeur de cible du public traditionnel du parti. De même, dans les modalités d’approche, le PCF privilégie les contacts à l’ancienne, comme le montre la dernière visite de Pierre Laurent en Seine-Saint-Denis alors que Mélenchon choisit les contacts horizontaux via les nouvelles technologies.

Jean-Luc Mélenchon bénéficie-t-il de soutiens au sein de l'appareil dirigeant du PCF ?

Jean Petaux : Pierre Laurent n’est pas incontesté au sein du PCF c’est certain. Mais ces critiques ne sont pas non plus émises par des soutiens de Jean-Luc Mélenchon. En l’espèce, le vieil adage "les adversaires de mes rivaux sont forcément mes amis" n’a pas grande pertinence. L’ensemble des cadres dirigeants et des militants actifs du Parti communiste se méfie de Jean-Luc Mélenchon. Pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il reste à leurs yeux un "saucisson" (surnom pas très sympathique ou affectueux que les "cocos" donnent aux "socialos"). Les cadres du PCF ont de la mémoire (ce qui n’est pas le cas de tous les dirigeants des formations politiques par les temps qui courent…) et ils se souviennent parfaitement que Jean-Luc Mélenchon, malgré ses effets de manche d’aujourd’hui, ses grandes envolées et ses trémolos de tribune, a été un de plus jeunes sénateurs socialistes de l’Essonne, élu pour la première fois à 35 ans en octobre 1986 pour siéger au total, en deux périodes, 20 ans au Palais du Luxembourg…

Les mêmes cadres du PCF se souviennent, aussi, que ce même Jean-Luc Mélenchon, lors du congrès de Rennes du PS à l’automne 1990, dans le duel qui opposait Fabius (considéré comme l’aile droite) et Jospin (plus à gauche), au petit matin de la longue nuit de la Commission des résolutions, s'est rallié - avec Lienemann, tous deux dirigeant alors une motion dite "de gauche" -  pour un plat de lentilles, à la motion Fabius, apportant dans la "corbeille de mariage" leurs petits 8% de suffrages militants… Sans oublier non plus que Jean-Luc Mélenchon a été un ministre et secrétaire d’Etat très discipliné, peu disert et jamais critique, entre 1997 et 2002, dans le gouvernement Jospin.

Donc, pour les communistes, qu’ils soient cadres ou simples militants, Mélenchon représente un opportuniste de plus, qui a choisi de tracer son sillon personnel et qui ne considérera jamais le PCF au mieux que comme un partenaire de second choix, plus sûrement comme un "idiot utile", voire simplement comme un "escabeau" pour aller plus haut…

En arrivant au 37ème Congrès du PCF ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que "ce n'est pas parce qu'on a un débat sur la manière d'envisager les prochaines échéances que nous ne sommes pas capables de continuer à discuter". Dans quelle mesure cette discussion est-elle encore possible ? 

Jean Petaux : Il est clair que tout cela ne relève que de la rhétorique politique. Jean-Luc Mélenchon essaie de faire en sorte qu’il n’apparaisse pas comme le diviseur. Il annonce, seul, au début de l’année 2016, sa candidature à la présidentielle de 2017, dit qu’il ne participera pas à des "primaires à gauche", s’inscrit dans une démarche très "Vème République", "gaullo-mitterrandienne" ("La présidentielle, depuis 1965, c’est la rencontre entre un homme et le peuple de France"), mais il maintient la fiction d’une négociation programmatique encore possible avec le PCF. En fait, Mélenchon essaie de faire du Mitterrand, modèle "L’Union (de la gauche) est un combat" parce que c’est ce qu’il a appris en tant que jeune cadre du PS et parce qu’il pousse le mimétisme avec Mitterrand en matière de machiavélisme jusqu’à l’excès et la caricature. Car il faut bien l’avouer : Mélenchon est à Mitterrand ce que les œufs de lump sont au caviar…

En refusant le principe d'une primaire à la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon n'aurait-il pas l'ambition de court-circuiter le PCF et d'incarner ainsi le seul leader de la gauche de la gauche ?

Jean Petaux : L’objectif de Jean-Luc Mélenchon est clair. Tenter, si François Hollande se présente, de le devancer au premier tour. De faire en sorte d’être le "premier à gauche" même si cela doit se traduire par une élimination directe de la gauche au soir du premier tour, sur le mode du 21 avril 2002. Donc Mélenchon n’a pas seulement l’ambition et l’intention de "planter le PCF" (sans doute que dans son esprit, comme dans celui de sa "garde rapprochée" dûment nourrie au lait de l’extrême-gauche trotskyste, l’affaire est déjà pliée avec le PCF considéré par eux comme un «"stre mort"), mais il lui faut aussi recueillir le soutien de tous les socialistes en déshérence de Christian Paul à Arnaud Montebourg, de Benoit Hamon à Laurent Baumel. Le problème ici, c’est que tous ces "frondeurs putatifs" se détestent joyeusement entre eux, se soupçonnent des pires intentions, se sont tous connus (y compris, bien évidemment, avec Mélenchon) et fréquentés dans les tours pendables qui jalonnent l’histoire du Parti socialiste depuis 30 ans… Autant dire que les contentieux sont forts et nombreux entre eux tous.

Mais il n’empêche que l’effondrement du président de la République est tel que Jean-Luc Mélenchon, bien que parfaitement connu et reconnu pour ce qu’il est - un acteur politique talentueux mais aussi totalement caractériel, imprévisible, impraticable et incapable de négocier un accord de compromis - pourrait se trouver en situation d’agréger les différents morceaux d’une gauche en miettes… Sauf que Jean-Luc Mélenchon pourrait aussi méditer cette juste remarque formulée par celui qui fut son premier maitre (et peut-être qui le reste encore), Lev Davidovitch Bronstein dit "Léon Trotsky" : "Ce n’est pas parce que l’on accroche entre elles des cabines de bain que l’on construit un transatlantique"…

Jean-Luc Mélenchon dépasse régulièrement les 10% d'intentions de vote dans les sondages, mais ce score demeure relativement faible dans un contexte où l'opinion boude massivement François Hollande, Manuel Valls ou Emmanuel Macron. Comment expliquer que Jean-Luc Mélenchon ne bénéficie pas davantage du soutien des mécontents de la gauche traditionnelle ?

Sylvain Boulouque : Le poids électoral de Jean-Luc Mélenchon montre qu'effectivement, il n'y a pas de percée extraordinaire, avec les mêmes niveaux que ceux que l'on avait vus en 2012. Cela s'explique tout simplement parce qu'une partie de la gauche traditionnelle préfère se réfugier dans l'abstention plutôt que de se jeter dans les bras de la gauche radicale. Ils refusent le discours de rupture avec le PS, et se réfugient dans l'abstention. Mais il y a une petite partie de cet électorat socialiste, qui fonctionne toujours sur le schéma de l’union de la gauche et qui se dit que bien que radical, le programme de Jean-Luc Mélenchon est tout de même sincèrement à gauche, d’une social-démocratie un peu musclée. 

Quelle est la stratégie de Pierre Laurent dans la perspective de la présidentielle, alors que sa réélection à la tête du PCF est très probable ? Quelles sont les options qui s'offriraient à ce parti si Jean-Luc Mélenchon refusait définitivement l'idée d'une primaire ?

Sylvain Boulouque : La base du Parti communiste est globalement favorable à Jean-Luc Mélenchon, et très favorable à une candidature de sa part. Le problème, c'est que le PCF continue de réfléchir à une alliance avec le PS. Du coup, une majorité très relative du parti est favorable à une primaire. Mais Jean-Luc Mélenchon ne veut pas y participer car face à un éventuel candidat socialiste, il n'est pas sûr du tout de l'emporter. Mais la division règne au sein du Parti communiste, d'autant qu'il n'y a jamais eu aussi peu d'électeurs.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !