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Envie de Nuit debout ou de tout autre chose ? L'enquête sur les aspirations et les attentes des jeunes Français pour 2017
©Reuters

Old boy

Le sondage de Société civile 2017 montrent les aspirations des jeunes en vue de la campagne présidentielle. Loin des préjugés, la jeunesse est elle aussi fracturée ; et que s'ils ne perdent pas espoir, il faudra beaucoup de renouvellement pour être à la hauteur de leurs attentes.

Michel Guénaire

Michel Guénaire est avocat et écrivain. Il est l’auteur du Génie français (Grasset, 2006) et Après la mondialisation. Le retour à la nation (Les Presses de la Cité, 2022). Vous pouvez retrouver Michel Guénaire sur Twitter : @michelguenaire

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Atlantico : Société civile 2017, dont vous êtes le président, est à l'origine d'un sondage sur la perception de la crise par les jeunes de 18-29 ans. Pourquoi avoir ciblé les jeunes dans ce sondage ? A quelles questions souhaitiez-vous obtenir des réponses ?

Michel GuénaireNous ne connaissons pas la perception réelle de la crise, ni les attentes profondes de la jeunesse avant cette élection. La bonne façon de les connaître était de donner la parole à la jeunesse, en lui demandant de choisir les mots qu'elle associe à quatre grands thèmes qui domineront les débats pour l'élection présidentielle : la crise, l'élan, la République et le dépassement des frontières. Grâce à ce sondage, nous détenons les mots clefs de la jeunesse dans quatre grands registres: la crise désigne des problèmes concrets et sociaux (chômage, pauvreté), plutôt que les sujets macroéconomiques (dette, finance) ; l'élan a pour principal sens l'innovation, et non la flexibilité du travail ou la religion ; la République a deux piliers : la démocratie et l'égalité, et non l'éducation, la cohésion sociale ou la méritocratie ; le dépassement des frontières est assimilé aux migrants, plus qu'à l'Europe.

Qu'est-ce que ces résultats vous ont appris personnellement ?

Il y a des différences sensibles, et peut-être un décrochage, entre les plus jeunes, en cours d'études et vivant en province, et les moins jeunes, diplômés et vivant en région parisienne. Ces différences peuvent signaler une fracture à l'intérieur même de la nouvelle génération. Mais tous les jeunes se rejoignent sur trois constats forts : ils ont confiance très majoritairement en leur famille (plus en région parisienne) et en eux-mêmes (plus en province), plutôt que dans le gouvernement, les syndicats et les partis politiques, classés bons derniers ; la fierté d'être Français est très forte, et plus marquée encore chez les plus jeunes de la région parisienne ; ils sont d'accord pour croire que l'élection présidentielle de 2017 est une chance pour la France, et que leur pays a suffisamment d'atouts pour surmonter la crise.

Vous souhaitez porter votre candidature à la primaire de la droite et du centre en novembre prochain. En quoi pourriez-vous séduire les jeunes plus que vos concurrents ?

C'est un autre enseignement de ce sondage : les jeunes demandent que le prochain président de la République soit une personnalité de la société civile (78 %), plutôt qu'un individu de la classe politique (22 %). Voilà la réalité. Mais bien sûr, cette personnalité devra avoir préparé un projet et ne pourra pas se satisfaire d'une dénonciation de la classe politique. Nous avons, mes amis de SC17 et moi-même, travaillé à un projet, et celui-ci fait le pari de redonner sa place à la jeunesse. J'avance une première proposition : que chaque jeune soit exonéré d'impôt sur le revenu pendant les trois premières années de son activité professionnelle, et cette proposition, qui a été soumise aux sondés, est plébiscitée (81 %) ; je formule deux autres propositions : un CDI avec une clause de résiliation adaptée durant les trois premières années de l'activité professionnelle des jeunes, et le lancement d'un emprunt d'Etat d'un milliard d'euros pour augmenter le nombre et le niveau des bourses d'étudiants.

D'après le sondage, 81% d'entre-eux souhaitent que le Président qui sera élu en 2017 soit issu de la société civile. Pourtant dans l'histoire de la Vème République, très rares sont les candidats purement issus de la société civile à avoir eu des chances d'accéder à l'Elysée. Qu'est-ce qui vous fait penser que ce vœux actuel de la part des jeunes se transformera en vote dans les urnes ?

Il y a eu Georges Pompidou. Mais, surtout, nous touchons à la fin d'un cycle politique. L'aspiration au renouvellement des responsables est immense dans la jeunesse de notre pays. Elle ne veut plus voir les mêmes. La politique n'est pas un métier, et plus que jamais la démocratie, ou ce que j'appelle la grande démocratie, sera pour elle cet aller-retour incessant entre responsabilités politiques et société civile. Les jeunes veulent un dépassement avec d'autres personnes et autrement.  

Globalement, les résultats auraient-ils été différents si l'ensemble des catégories de la population étaient représentées ?

Je ne le sais pas, puisque nous n'avons pas interrogé les autres classes d'âge. Mais je pense que la jeunesse désigne toujours une génération nouvelle. Voilà ce qu'elle veut maintenant. Ce sondage lui appartient. Dans l'actualité, on relèvera que la flexibilité du travail n'est pas associée à un élan. La jeunesse a peut-être enfin mieux compris que les responsables de ce pays que les nations doivent garder leur identité et protéger les intérêts de leurs ressortissants. Elle n'aimera pas le monde au détriment de son pays.

publié par Atlantico

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