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Comment ne plus avoir peur
de la vie en 2012
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Bonnes résolutions

Dans son "Manuel de lâcher prise", Paul-Henri Pion propose des exercices pour venir en aide à tous les paralysés de l’existence. Cette année c'est décidé, plus question de paniquer ! (Extraits)

Paul-Henri Pion

Paul-Henri Pion

Économiste de formation, Paul-Henri Pion pratique le conseil en communication et les thérapies brèves structurées autour de la lecture des interactions humaines et de la rhétorique du changement.

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Qui n’a jamais eu peur ? L’insouciant qui jamais n’a connu ce sentiment s’est fait emporter par un danger ignoré et n’est plus là pour en parler. Car la peur appartient à notre équipement de survie et se réveille pour nous prévenir que nous risquons de perdre notre intégrité ou notre autonomie.

Elle nous signale que quelque chose ou quelqu’un est en passe d’empiéter sur notre territoire, de s’ingérer dans notre pré carré, de compromettre notre liberté de mouvements ou, pire, d’attenter à notre vie. Cependant, la peur peut devenir un frein à nos initiatives les plus banales, allant même jusqu’à nous handicaper au quotidien. Comment procéder alors ? Nous allons voir qu’il est possible de transformer sa peur en courage …

Le remède : l’exploration des risques

Préférer ne pas voir les conséquences de ce qui est redouté permet de se soulager dans l’instant pour se retrouver handicapé à terme. Imaginer ce qui pourrait arriver pour mieux chercher à ne pas y penser conduit à redouter l’action et à refuser de voir les conséquences dommageables potentielles. Cette attitude conduit à se laisser prendre par surprise par les circonstances de la vie, nous laissant désemparés au milieu des dégâts, faute de nous y être préparé.

L’attitude salvatrice dans une telle situation ressemble à celle d’un gestionnaire de risques qui, sachant que des obstacles s’opposeront forcément au déroulement des activités dont il doit favoriser le bon fonctionnement, recense toutes les catastrophes qui pourraient s’enchaîner et compromettre ses projets, de façon à anticiper sur leurs conséquences. D’expérience, il sait que les catastrophes n’arrivent jamais seules et que de la bonne gestion de leurs facteurs d’aggravation dépendra la possibilité ou non de poursuivre ou reprendre l’activité perturbée.

Plutôt que de décrire la conséquence immédiate à ce qui survient et que l’on ne veut pas voir arriver, il convient de décrire l’enchaînement des catastrophes et désagréments, des obstacles et difficultés qui ne manqueront pas de se succéder si rien n’est prêt pour gérer les conséquences immédiates ou si ce qui est prêt est défaillant. Il sera temps après, et seulement après, de se pencher sur les mesures à prendre. Explorons et anticipons d’abord plutôt que d’appliquer une solution a priori.

En procédant de la sorte, celui qui explore les risques possibles découvre qu’ils ne sont finalement pas si insurmontables que ça et, pour peu qu’il le fasse de façon systématique et focalisée, il découvre que son esprit s’envole vers des sujets moins désastreux, voire ébauche des réponses à ce qui paraissait insurmontable et devait être évité absolument.

La peur entretenue par le cercle vicieux peur-évitement-peur, devenu évitement-peur-évitement, ouvre la porte à la peur d’avoir peur en sus de la « simple » peur. Celui qui a peur, s’il arrête d’éviter, a peur d’être envahi par la peur même s'il constate qu’il en est déjà envahi et tributaire dans son quotidien ; d’autre part, s’il va à la rencontre de ses peurs, ce qui est l’autre mouvement qui s’offre à lui en plus de l’arrêt de l’évitement, il a peur de succomber à leur rencontre. La mise en œuvre du traitement de l’évitement – ce n’est plus la peur qui pose problème mais l’évitement – devra donc offrir un contexte sécurisé dans lequel, si la peur survient, elle s’arrêtera au terme du « soin ». Par ailleurs, la peur est une émotion guidée par la préservation de la vie. Il ne saura donc être question de faire encourir un quelconque risque à celui qui a pris l’habitude d’éviter. Enfin, l’évitement, de réflexe originel, s’est répandu à des contextes variés du quotidien de façon bien incontrôlable et involontaire. Il y a lieu d’en tenir compte.

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Extraits deManuel de lâcher prise, Eyrolles (mars 2011)

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