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Peut-on encore être de gauche aujourd’hui ? Oui, mais seulement en rêve
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Identité malheureuse

La couverture du Point "La gauche Finkielkraut" a de quoi étonner. Et pourtant…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Avant de dire ce qu’est, ce que pourrait être, la gauche, disons ce qu’elle n’est pas. La gauche ce n’est pas Hollande, Cambadélis, Taubira, le PS, Mélenchon, Macron, le PC, le NPA, la LDH, le MRAP, le CFCM, (le Conseil français du culte musulman), le CRAN, LGBT…, juste des marionnettes qui s’agitent mécaniquement et déversent des paroles sans âme, apprises et convenues. 

La gauche, c’est un catéchisme et une phrase : "Il n’est pas nécessaire d’arriver à Dieu, l’essentiel est de marcher sur le chemin qui y mène". On aura compris que la gauche peut être jeune et belle lorsqu’elle est dans l’opposition, jamais lorsqu’elle gouverne. Elle est éventuellement faite pour semer mais pas pour récolter. Ça, la droite le fait généralement mieux qu’elle. La gauche, ce sont des chansons belles et naïves : "Le temps des cerises", "Le chant des partisans". La gauche, c’est un livre. Et un seul. Il n’est pas de Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao, Sartre, Badiou. L’auteur, c’est Victor Hugo. Le livre : "Les misérables".

Tout y est. Le courage des barricades, la bonté infinie de Jean Valjean. L’empathie pour les pauvres, l’amour des petites gens, des gens de peu. La dénonciation de la richesse dès lors qu’elle se montre arrogante et cruelle. Mais qui chez ceux qui nous gouvernent a lu encore "Les misérables" ? Certainement pas Najat Vallaud-Belkacem, qui en veut à l’accent circonflexe pour se mettre au niveau des cancres de banlieues. Et dans "Les misérables", il y a des accents circonflexes…

La gauche dont nous parlons n’existe pas. Elle est désincarnée comme un rêve. Fugitive comme une petite mélodie qui passe. Mais elle correspond à un imaginaire qui fait partie de l’histoire de France et qui lui a, parfois, donné de beaux moments. Et qui, souvent, a fabriqué des hommes honnêtes et généreux. Pour s’en convaincre, il suffit de lire Camus. Chez lui, l’amour de la France, des gens simples - osons le mot "peuple" - se conjugue avec celui de sa mère vivant à Alger où le FLN faisait exploser ses bombes. Et pour l’avoir lu, il me semble qu’on peut être de gauche aujourd’hui. A sa façon. 

Etre de gauche, c’est avoir le souci des petites gens. Ce sont eux qui souffrent en premier de la délinquance, de la violence, et de la haine qu’on propage contre eux. Il faut les protéger, leur dire et leur redire qu’ils sont chez eux en France et qu’ils n’ont pas à baisser la tête parce qu’ils sont des "Français de souche". Être de gauche, c’est revenir aux valeurs fondatrices de cette pensée : l’anticléricalisme. 

Et aujourd’hui, il n’y a qu’une seule religion qui s’emploie à domestiquer les âmes et à enfermer les femmes sous des chapes noires dissimulatrices. Être de gauche, c’est ne pas permettre que la France - un bien commun dévolu à tous et pas seulement aux nantis - soit en permanence bafouée et insultée. Être de gauche - et c’est une constante - c’est prendre à coeur le destin des Juifs de ce pays dont le sort a toujours été un baromètre de la démocratie (affaire Dreyfus, Vichy). Et donc lutter implacablement contre la haine anti-juive qui s’installe, conquérante, dans nos cités.

Être de gauche, c’est évidement être internationaliste, vibrer pour ceux qu’on tue et qu’on massacre ignominieusement en Syrie et en Irak. Et soutenir le seul peuple qui se bat réellement contre les assassins djihadistes : les Kurdes. Être de gauche, c’est ouvrir les livres de Finkielkraut et découvrir comment un Juif polonais se fond amoureusement dans l’identité française. Les pantins de la gauche dominante, de l’ultra-gauche, des intermittents de la pensée, disent de lui qu’il est "réac". Il s’agit là d’une forme d’exorcisme car ils ont peur d’être dépouillés des oripeaux mensongers dont ils se sont frauduleusement affublés. Dans le Point qui titre donc "La gauche Finkielkraut", il est écrit que Manuel Valls se sent de plus en plus en phase avec le philosophe. Faut voir …  

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