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Sécurité routière : pourquoi les intentions de l'Etat ne sont pas si louables que ça
©Reuters

Bonnes feuilles

Extrait de "Droit pénal et la Circulation routière", de Jean-François changeur et Jean-Luc Roy (1/2).

Jean-Luc  Roy

Jean-Luc Roy

Journaliste sportif spécialisé dans les sports mécaniques.
Président fondateur de Motors TV

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Jean-François  Changeur

Jean-François Changeur

Jean-François Changeur est avocat pénaliste spécialiste en Droit Pénal Routier

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Maître Changeur le rappelle très justement dans son introduction : en moins de 10 ans le volume de ce fameux « Code de la route », ou présumé tel, a triplé. Qui peut encore honnêtement prétendre en connaître l’essentiel après quelques années de conduite seulement ?

Les gendarmes, à leur corps défendant, sont trop souvent réduits au rôle peu enviable de « collecteurs de la route », guettant les usagers dans les endroits les plus sécurisés, les moins dangereux, pour faire du chiffre, et rester ainsi dans la moyenne des verbalisations fixées par de hauts fonctionnaires incompétents dans leurs bureaux parisiens. Il ne s’agit même plus d’une découverte ou d’une révélation. Plusieurs d’entre eux me l’ont confié directement et confidentiellement, écoeurés d’être cantonnés à cette fonction de collecteurs d’impôt, bien éloignée de leur mission première consistant à faire respecter la loi et à assurer la sécurité, ce qui était la fonction des « gents d’armes », lorsque ce corps fut créé pour garantir la sécurité des voyageurs, il y a bien longtemps"

Pour l’Etat, dans sa toute puissance, l’usager de la route est avant tout un contribuable, taxable à merci à tous les stades de son existence : permis, véhicule, assurance, carburant, péage, pièces de rechange, y compris les éléments de sécurité obligatoires, et bien sûr, procès-verbaux, amendes, retraits de points, et autres stages de récupération indispensables.

Tout cet arsenal répressif est toujours justifié depuis plus de 40 ans par un argument simple et simpliste, pour ne pas écrire « simplet » : tout est fait pour votre bien, pour réduire « l’hécatombe de la route ».

Un mensonge de plus, puisque l’éducation dès l’école, la formation, l’apprentissage de la conduite, la responsabilisation, mais aussi la signalisation, la suppression des terribles points noirs générateurs d’accidents multiples, l’entretien du réseau routier et tous les facteurs qui pourraient réellement sauver des vies sont laissés de côté. Evidemment puisqu’ils coûtent de l’argent au lieu d’en rapporter, et ils auraient l’inconvénient supplémentaire de produire des effets à long terme, des éléments totalement contraires aux visées électoralistes et statisticiennes des énarques qui nous gouvernent ! Et qu’on ne me parle pas des vertus de la limitation de vitesse utilisée à toutes les sauces. Ce sont avant tout les progrès considérables effectués par les constructeurs en matière de sécurité active sur leurs engins, associés à une prise de conscience collective des conducteurs, qui ont permis de réduire considérablement le nombre des victimes sur la route. La preuve : ces chiffres ne baissent plus depuis quelques années, alors que les limitations de vitesse sont toujours plus drastiques, parfois aux limites du ridicule, comme ce 30 km/h dans une capitale d’où on chasse ses habitants !

Pour être respectée, une réglementation doit être respectable. Le Code de la route s’est mué aujourd’hui en une jungle inextricable au milieu de laquelle les usagers tentent de se frayer un chemin en évitant les pièges. Cet ouvrage est le meilleur des guides, non seulement pour ne pas tomber dans ces pièges, mais aussi pour s’en sortir quand on n’a pas pu ou su les éviter. Parce que l’Etat et ses représentants pratiquent parfois consciemment ou par incompétence ce que l’on peut qualifier d’abus de pouvoir. Et dans ce cas, puisque « nul n’est censé ignorer la loi », une vieille formule totalement obsolète tant la complexité et l’ambiguïté des textes la rend inapplicable, chacun pourra utilement se reporter au chapitre de ce livre qui le concerne directement. Non seulement ce traité est utile en amont, pour éviter de se faire piéger et sanctionner injustement, mais il est indispensable en aval, quand les griffes de la loi ou de ses représentants menacent de vous étrangler. Dans ces cas-là, l’usager de la route a non seulement le droit de se défendre, mais il en a le devoir en tant que citoyen" tant que ce sera encore possible, dans ce pays".

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