Un espion repenti de l'Etat Islamique raconte le processus de recrutement des futurs kamikazes, toujours plus nombreux à se porter volontaires <!-- --> | Atlantico.fr
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Jake Bilardi, un Australien âgé de seulement 18 ans, a quitté Melbourne pour se faire exploser à un point de contrôle en Irak.
Jake Bilardi, un Australien âgé de seulement 18 ans, a quitté Melbourne pour se faire exploser à un point de contrôle en Irak.
©madameoumadame.fr

Mécanisme

Ces derniers mois, des bataillons formés sur des critères ethniques ou linguistiques ont été dissous et reconstitués en groupes mixtes, afin de prévenir les conséquences inattendues d'une concentration trop importante d'individus venant du même pays ou parlant la même langue.

Malgré tout ce qui peut être dit ou écrit depuis des mois à propos de l'Etat islamique, les mécanismes internes du groupe terroriste sont souvent méconnus, car difficilement identifiables. Selon plusieurs déserteurs de cette organisation, des anciens membres de l'armée de Saddam Hussein tirent en fait les ficelles. Les confessions d'un homme qui prétend avoir été membre des services de sécurité de l'Etat islamique, publiées cette semaine par le site américain "The Daily Beast", livrent des informations intéressantes sur le mode de recrutement de l'organisation terroriste basé en Syrie et en Irak.

>>>>> A lire aussi : Le DailyBeast recueille les confessions d'un espion repenti de l'Etat Islamique

L'individu appelé Abu Khaled pour les besoins de l'interview assure que devenir kamikaze "est un choix". "Quand vous rejoignez les rangs de l'Etat islamique, lors des leçons religieuses, ils vous demandent : 'qui mourra en martyr?' Certaines personnes lèvent la main, et son envoyées dans un groupe à part". Selon cet homme, les classes d'endoctrinement ne manquent pas de jeunes hommes en quête de violence pour mourir en martyr : "Ils continuent à se porter volontaires" assure-t-il.

Le site Daily Beast rappelle le cas de certains jeunes individus endoctrinés à travers le monde, loin des territoires contrôlés par l'Etat islamique, à l'instar de Jake Bilardi, un Australien âgé de seulement 18 ans, qui a quitté Melbourne pour se faire exploser à un point de contrôle en Irak. Ce jeune homme, devenu Abu Abdullah al-Australi, était convaincu de commettre un acte noble d'autosacrifice en devenant kamikaze à la solde de l'organisation terroriste. Pour lui, le djihad a commencé dans son pays natal, où il écrivait : "le moment où tout a changé dans mon cheminement idéologique" coïncide avec "mon opposition totale à tout le système australien, sur lequel se base aussi la majorité du monde". "C'était aussi là que j'ai réalisé qu'une grande révolution par la violence était nécessaire pour éliminer ce système de gouvernance et que je pourrais mourir dans ce combat" écrivait-il également.

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Pour des raisons de loyauté, l'Etat islamique a voulu instaurer une certaine homogénéité dans ses rangs. L'un des bataillons les mieux entrainés est appelé "Anwar al-Awlaki", du nom d'un américain devenu djihadiste, abattu au Yémen par un drone de l'armée américaine en 2011. "Tout fonctionne en anglais dans ce bataillon (…) et nous en avons un autre avec beaucoup d'américains, ce groupe porte le nom d'un homme venant du New-Jersey, qui a été tué à Kobani. Ce groupe compte également beaucoup d'étrangers" explique au Daily Beast cet espion repenti de l'Etat islamique. 

Ces derniers mois, des bataillons formés sur des critères ethniques ou linguistiques ont été dissous et reconstitués en groupes mixtes, afin de prévenir les conséquences inattendues d'une concentration trop importante d'individus venant du même pays ou parlant la même langue. Comme le note le Daily Beast, le bataillon Al-Battar, l'un des plus puissants de l'Etat islamique, était composé de 750 libyens, qui se sont révélés plus loyaux envers leur propre Emir qu'envers l'organisation terroriste elle-même. Peu après son ralliement à l'Etat islamique, Abu Khaled a tenté de trouver un bataillon francophone comptant entre 70 et 80 combattants ne parlant pas l'arabe. Les hommes concernés ont alors rédigé et signé une pétition, remise par Abu Khaled aux chefs de l'Etat islamique à Raqqa. Celle-ci a été refusée en raison du problème précédemment évoqué à propos du bataillon libyen. 

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