Mais où est passé le Yéti ? Pourquoi plus personne ne le voit au Bhoutan<!-- --> | Atlantico.fr
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Au Bhoutan, les anciens sont encore nombreux à affirmer l'avoir vu...
Au Bhoutan, les anciens sont encore nombreux à affirmer l'avoir vu...
©http://www.geograph.org.uk/photo/3089698

L'homme (des neiges) invisible

Pour la plupart des scientifiques, le Yéti est une créature légendaire relevant de la mythologie des groupes himalayens. Mais au Bhoutan, les anciens sont encore nombreux à affirmer l'avoir vu… jusqu'au début des années 2000.

Les rares touristes ayant la chance de s'aventurer en montagne dans le royaume du Bhoutan entendent parfois un Bhoutanais leur lancer, sur le ton de la plaisanterie : "Si vous croisez le yéti, rapportez-moi ses poils, ils rendent invisibles !"

Le yeti, l'abominable homme des neiges, ou, comme on dit ici, le migou (ce qui signifie "homme sauvage" en tibétain), est un élément important du folklore bhoutanais. "Quand ce royaume féodal a commencé à s'ouvrir au début des années 1960, l'abominable homme des neiges est devenu le talisman rassurant d'une société effrayée par sa soudaine mutation", explique le journal canadien La Presse.

Les premiers timbres postaux affichaient alors fièrement l'emblématique créature des neiges, avatar moderne d'une influence bien plus lointaine. Ainsi, les maisons traditionnelles de la région sont dotées de portes très basses, qui forcent les visiteurs à se baisser pour y entrer. Or, selon la légende, le yéti est incapable de se plier.

Plusieurs anciens affirment avoir vu le yéti… ou, plus souvent, avoir vu l'homme qui a vu le yéti. Sonam Dorji, un sexagénaire rencontré par La Presse, "se souvient des histoires de son enfance sur la bête perchée au sommet des montagnes, et de la peur qui étreignait le village - seulement récemment pourvu d'un chemin carrossable - chaque fois qu'on disait l'avoir aperçu".

La BBC, de son côté, a récemment rencontré Norbu, le dernier villageois à avoir vu de possibles preuves de l'existence du yeti. C'était il y a 15 ans. Le fermier, aujourd'hui âgé de 38 ans, était alors tombé sur une tanière faite de bambou. "Je pouvais voir les traces que le yéti avait laissé à l'intérieur", témoigne-t-il.

Deux mois plus tard, il a accompagné deux scientifiques britanniques qui effectuèrent des prélèvements au même endroit. "Les poils furent envoyés au Royaume-Uni pour analyse, où les généticiens se révélèrent incapable d'identifier l'espèce à laquelle ils appartenaient. D'autres études plus approfondies menées en 2003 montrèrent cependant que ces poils appartenaient clairement à l'ours brun (Ursus arctos) et à l'ours à collier tibétain (Ursus arctos)", indique l'Encyclopédie du Paranormal.

Depuis cette expédition ? Plus rien. "Nous ne sommes plus allés dans les montagnes depuis plus de deux décennies et nous ne sommes pas vraiment sûrs si le yeti est toujours dans nos chaînes de montagnes",  explique le villageois.

Avec l'arrivée de l'électricité et du chauffage au gaz, les Bhoutanais ne sont en effet plus obligé de s'aventurer dans les profondes forêts himalayennes pour se procurer du bois. Et les légendes s'effacent. Les vies se sont améliorées, mais l'inconvénient est qu'il n'y a pas de nouvelles histoires à raconter aux enfants, estime Norbu.

Si les villageois oublient progressivement ces histoires, ce n'est pas le cas des scientifiques. Ainsi, une équipe de chercheur a réalisé en 2014 des tests ADN sur des deux échantillons - l'un provenant de la région du Ladakh, en Inde, l'autre du Bhoutan – ils "correspondent à 100% avec l'ADN d'un fossile d'ours polaire (Ursus maritimus) âgé de plus de 40.000 ans, mais pas avec des spécimens modernes de cette espèce", ont-ils découvert.

Alors, mythe ou réalité ? Sangay Wangchuck, directeur du Musée national du Bhoutan, diplômé de Yale, a choisi de ne pas choisir. Elle dit: "Ne creusons pas trop. Parlons-en, mais restons-en là, sans conclure que oui, il existe, ou non, il n'existe pas."

Norbu estime, lui, que l'animal est bien trop intelligent pour se faire attraper. "Il migre d'un endroit à l'autre, et puisque de moins en moins de personnes montent là-haut, peut-être ne sera-t-il jamais découvert", prédit-il.

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