Jérôme Chartier : "François Fillon pose méthodiquement les solutions nécessaires aux Français depuis deux ans"<!-- --> | Atlantico.fr
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Le député Les Républicains Jérôme Chartier.
Le député Les Républicains Jérôme Chartier.
©Reuters

Primaire des Républicains

Entre un Nicolas Sarkozy et un Alain Juppé qui se tirent la couverture de favori pour l'investiture des Républicains, François Fillon prépare méthodiquement sa stratégie. Jérôme Chartier défend l'application de l'ancien Premier ministre qui, selon lui, arrive avec un programme solide.

Jérôme Chartier

Jérôme Chartier

Jérôme Chartier est un homme politique français, actuel maire de Domont et député de la 7ème circonscription du Val d'Oise.

Il est notamment l'auteur d'un rapport sur la convergence fiscale franco-allemande. 

 

 

 

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Atlantico : Cette rentrée 2015-2016 marque le coup d'envoi des primaires des Républicains, qui auront lieu en fin d'année prochaine. Après un été ayant plutôt conforté les positions d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy dans leurs rôles de favoris, quel est l'état d'esprit de François Fillon pour cette rentrée ? 

Jérôme Chartier : Il est prématuré de décerner des titres de favori aujourd'hui sans aucune visibilité sur le nombre des Français exaspérés par François Hollande et l’actuel gouvernement et qui seront probablement très nombreux à vouloir choisir leur candidat d'alternance. Mais à ce jour la plupart d’entre eux n’ont pas encore pris leur décision de venir voter à la primaire et ne le feront probablement pas avant un an. D’ici là, tous les candidats sont sur une même ligne de départ et les différences se dessinent progressivement sur leur vision pour le pays et leurs propositions.

Mercredi 26 août prochain, François Fillon franchira un nouveau cap en présentant un manifeste qui pose les bases du projet de société réformateur sur lequel il travaille. Ce manifeste met en perspective les solutions qu'il pose méthodiquement sur la table depuis deux ans alors que d’autres candidats commencent seulement à décliner leurs propositions thématiques. Je pense que ce décalage dans la préparation et la volonté de réforme se cristallisera à l'approche de la primaire. Fin septembre, François Fillon publiera un livre aux éditions Albin Michel qui ne manquera pas de surprendre. Je n’en dis pas plus, mais j’ai la conviction que cette rentrée sera assurément la sienne.

Au-delà des candidats, les Français, et les sympathisants républicains sont dans l'attente de propositions. Quels sont les thèmes considérés comme prioritaires par François Fillon ? Quel positionnement souhaite t il incarner auprès des français ? 

François Fillon est l’homme qui ose. Il bouge les lignes, fait réagir, lance le débat et propose l’inattendu qui est d’ailleurs régulièrement repris par ses concurrents. A l’heure où le monde inquiète, où les menaces sur notre modèle de société sont omniprésentes, où la situation économique est de plus en plus incertaine, l’avenir appartient à celles et ceux qui osent, qui décident de prendre leur courage à deux mains et qui "y vont". Son discours est depuis toujours celui de la vérité. Son ambition est de redonner à chaque Français la liberté d'entreprendre et de réussir, et à la France, son rang de grande puissance. Sa ligne conductrice est celle du courage et de l'action réformatrice. En terme de projet, pour le déjà-vu et les promesses qui n'engagent que ceux qui les reçoivent, ne comptez pas sur lui ! Il est l'homme qui veut aujourd'hui faire pour son pays ce qui n'a pas été fait depuis 30 ans.

Il y a un an, Arnaud Montebourg était limogé du gouvernement, et remplacé par Emmanuel Macron. Jugez-vous son action favorablement depuis un an ? Existe t-il une proximité idéologique ou pragmatique avec son action ? 

Emmanuel Macron relève le défi depuis bientôt un an de faire passer à l’assemblée des mesures sans vote et pour cause, il n’a pas de majorité. Il incarne la frange qui a toujours existé de technocrates éveillés qui auraient pu autant travailler pour la droite ou pour la gauche tant qu’il ne s’agit pas d’être confronté à l’élection. Sa médiatisation et son côté gendre idéal dissimulent tant bien que mal l’absence totale de projet politique pour son pays. Il pourrait être ministre de l’Economie n’importe où dans le monde, je suis convaincu qu’il agirait de la même façon. Est-ce cela que les Français attendent de leurs dirigeants politiques ? Je ne le crois pas. 

Au cours de l'été, une très nette aggravation de la crise des migrants a vu le jour, allant jusqu'à changer la nature même de la question. Cette nouvelle situation implique-t-elle une refonte totale de l'approche européenne et nationale de cette question ? 

Il y a deux événements qui doivent changer radicalement notre réponse politique : les migrants qui arrivent en Italie pour aller au Royaume-Uni et le terroriste du Thalys qui veut tuer entre Bruxelles et Paris et qui est mis hors d’état de nuire par des soldats américains en vacances. Si nos frontières sont un héritage de notre culture et de notre histoire, elles ne veulent plus rien dire pour ceux qui voient l’Europe soit comme l'Eldorado, soit comme l’homme à abattre.

François Hollande doit prendre l’initiative d’une réunion des Etats de la zone Shengen partageant la police des frontières pour adopter une politique et des moyens d’action communs tant en Europe que sur les théâtres militaires pour combattre les terroristes de l’Etat islamique, face auxquels l’aide des Américains est indispensable. Je juge son action actuelle beaucoup trop timorée. Est-ce la raison pour laquelle la France perd peu à peu son leadership ce qui menace à terme le rayonnement de son modèle de société unique en son genre ? Probablement. La cinquième puissance mondiale a besoin d’un dirigeant fort, qui ose et qui s’affirme pour l’incarner. En cela, le rôle de leader d’une nation n’a au fond jamais changé.

François Hollande promet une baisse d'impôts pour les français au cours de l'année 2016. Etes-vous favorable à cette mesure, va-t-elle dans le bon sens ?

Si seulement je pouvais y croire une seule seconde… Mais comment imaginer que l’homme aux 90 milliards d’impôts et taxes en plus pour les Français et aux 700 000 chômeurs supplémentaires depuis mai 2012 va réduire la pression fiscale suffisamment pour ne pas laisser croire à une manoeuvre politicienne ? 

François Fillon a pris la décision de baisser dès 2017 et coûte que coûte l’impôt sur le revenu pour les ménages qu’il estime insupportable. Et il a raison, ce dernier a augmenté pour de nombreuses familles de plus de 20% en 3 ans. Jeunes, moins jeunes, actifs, François Hollande a ponctionné tous les Français sauf les moins aisés qu’il considère être son électorat et dont il en a exonéré des milliers de l’impôt sur le revenu ce qui le rend de moins en moins universel.

Nicolas Sarkozy, président des Républicains, vient de me confier une mission afin de faire toute la lumière sur les déclarations fiscales de François Hollande. Sur la prétendue « pause fiscale » de cette année comme sur l’annonce d’une possible « baisse » pour l’an prochain, je rendrai mon analyse fin septembre, après la présentation du budget 2016 par le gouvernement. La rentrée ne manquera pas de discussions !

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