



Les sortilèges du cerveau : la schizophrénie, une maladie encore mystérieuse et mal traitée
De très grands progrès ont été faits dans le domaine de la compréhension et du traitement de la schizophrénie. Cette psychose frappe environ 0,3 % à 0,7 % de la population, soit, en 2011, 24 millions de personnes à travers le monde, dont 500 000 personnes en France. Malgré l’exemple de John Nash, l’espérance de vie des schizophrènes est inférieure de douze à quinze ans à celle des individus indemnes. S’ajoute à cela un fort taux de suicide estimé à 5 %. Les patients vivent avec tous les inconvénients d’un traitement neuroleptique.
Même si d’importants progrès ont été faits sur l’étude du rôle des neurotransmetteurs dans la symptomatologie de la schizophrénie, on ne connaît pas la cause de cette psychose. Certainement sont impliqués de très nombreux facteurs intriqués. Certains gènes ont été associés à cette psychose50, constituant des facteurs de prédisposition génétique. On a aussi identifié d’autres facteurs de risque, comme les stress pendant la grossesse (infections bactériennes ou virales, traumatismes, malnutrition, hypoxie). De même, il est possible que l’absorption de certaines substances comme l’alcool, le cannabis, la cocaïne, les amphétamines, l’alcool, ou certains toxiques comme le perchloréthylène (utilisé dans le nettoyage à sec), puissent favoriser l’apparition de la schizophrénie. Enfin, le traitement est désormais bien codifié, associant neuroleptiques, psychothérapie et prise en charge sociale des patients. Mais beaucoup reste à faire !
Extrait de "Les sortilèges du cerveau", de Patrick Berche, publié aux éditions Flammarion, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.