Accord UDI-Républicains aux régionales : la bonne affaire de Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Christophe Lagarde, leader de l'UDI.
Jean-Christophe Lagarde, leader de l'UDI.
©Reuters

Du bon boulot

Mardi 23 juin au soir, le bureau politique des Républicains a désigné avec l'UDI les futures têtes de listes aux élections régionales. Un choix qui a été l'objet de nombreux arbitrages mais dont les présidents des deux formations sortent apparemment gagnants.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Gagnant-gagnant... l'accord conclu entre les Républicains et l'UDI prévoyant l'attribution de la tête de liste à un  candidat UDI aux élections  régionales de décembre prochain est a priori " tout bénéf ", tant pour  Nicolas Sarkozy que pour Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI. Deux anciens ministres des gouvernements Fillon, Hervé Morin et François Sauvadet ainsi que le président du groupe UDI à l'Assemblée Nationale, Philippe Vigier  se voient investis de la fonction de chef de file de la droite dans leur région. Et ils deviendront  respectivement Président des Régions Normandie, Bourgogne Franche-Comté et Centre Val de Loire si l'opposition  sort victorieuse  des scrutins.

A la lumière des résultats des départementales de mars, cette hypothèse est tout à fait envisageable dans les trois régions concernées . A tel point que des voix se sont élevées au Bureau Politique chez les Républicains pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un cadeau  trop généreux  fait  aux centristes qui ne "pèsent pas lourd "sur  le plan électoral. Car , en plus des têtes de listes on  réservera au moins un quart voire un tiers des sièges (- MODEM inclus, s'il se joint au mouvement),  sur chaque liste ,qu'elle soit conduite par un Centriste un par un dirigeant Républicain.

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ferait partie des mécontents, tout comme l'ancien président de l'ex-UMP, Jean-François Copé, qui n'a pas hésité à  fait part de ses réserves à la réunion du  Bureau Politique de mardi. Vous avez dit trop généreux , Nicolas Sarkozy ? Lui qui posait de multiples conditions à un accord avec les centristes, met aujourd'hui en avant  sa volonté de rassemblement, tentant manifestement de doubler au centre  son rival Alain Juppé pour qui l'alliance avec les centristes,( incluant le MODEM de François Bayrou), est LA condition d'une future victoire .Et pour enfoncer le clou, Nicolas Sarkozy a fait diffuser  un communiqué personnel dans lequel il se " réjouit de l’union entre les Républicains et l’UDI." Et il ajoute : "Après le rassemblement de la famille des Républicains, voici le temps de l’union avec l’UDI. L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera !"Il aurait pu ajouter "l'Union de la Droite avec le Centre, c'est moi". Même si dans les faits tout n'est pas gagné, car les négociations au plan locales seront rudes , et en Franche-Comté le Sénateur Joyandet, qui a lancé sa campagne au nom des Républicains depuis plusieurs mois, fait de la résistance et veut constituer une liste dissidente !

Quant à Jean Christophe Lagarde, il recueille lui aussi les fruits de cette union, au grand dam de certains barons du Nouveau Centre qui ne portent pas le successeur de Jean-Louis Borloo dans leur coeur... Il n'empêche : le député maire de Drancy  est bien le signataire de l'accord national , et il apparait comme l'interlocuteur incontournable qui a su obtenir d'importantes concessions de la part du Parti "Les Républicains", même si, en réalité, Nicolas Sarkozy a surtout négocié avec les futurs chefs de file.

Le voilà remis en selle et conforté car, à  l'UDI on était prêt à se contenter d'un accord moins favorable. Mais Nicolas Sarkozy pense à l'avenir. Et l'avenir, ce sont les futures primaires .L'ancien Chef de l'Etat  voulait obtenir l'engagement formel que l'UDI participera à la primaire de la Droit . Jean-Christophe Lagarde, lui,  qui rêve  d'une candidature centriste autonome au premier tour de la présidentielle, répète depuis des semaines que la décision de participer ou non à la primaire organisée par les Républicains, ne sera prise à l'occasion d'un congrès ,l'année prochaine, et que la réponse dépendra forcément de la situation politique du moment. Simple posture, ou véritable résistance ?

Jean-Christophe Lagarde sera-t-il en mesure de tenir tête à Nicolas Sarkozy en cas de victoire de ses candidats qui seront forcément favorables à une participation , parce que redevables à celui qui leur donné l'investiture ? En tous cas c'est au conditionnel que " le soutien ou la participation" à la primaire de la Droite sont mentionnés  dans le communiqué annonçant l'accord pour les régionales . En attendant  cette échéance là, Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde se rendent mutuellement service , en jouant la partition du rassemblement pour le premier et en apparaissant comme l'interlocuteur privilégié des Républicains pour le second . 

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