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Le budget alimentaire moyen d’un ménage musulman pendant le mois de ramadan s’établit autour de 394 euros.
Le budget alimentaire moyen d’un ménage musulman pendant le mois de ramadan s’établit autour de 394 euros.
©Reuters

Ruée vers le halal

Le budget alimentaire moyen d’un ménage musulman pendant le mois de ramadan s’établit autour de 394 euros, soit une hausse de 40% par rapport aux dépenses des autres mois de l’année, ce dont les marques de grandes distributions profitent à fond.

Abbas Bendali

Abbas Bendali

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Atlantico : Avant tous les autres, c'est le marché de l'alimentation qui profite le plus du Ramadan. Qu'elle est la stratégie empruntée par les marques de la grandes distributions pour maximiser leurs profits ? Sait-on ce que représente la hausse des dépenses des ménages en matière d'alimentation pendant ce mois ? 

Abbas Bendali : Le budget alimentaire moyen d’un ménage musulman pendant le mois de ramadan s’établit autour de 394 euros, en hausse de 40% par rapport aux autres mois de l’année. C’est une manne économique que le commerce alimentaire en général et la grande distribution tentent de capter. La grande distributionutilise de plus en plus tous les ressorts publi-promotionnels qu’elle maîtrise : prospectus ciblés, visibilité et mises en avant des offres, avantages sur les cartes clients… La concurrence est vive pendant cette période entre le commerce traditionnel qui met en avant l’argument de la proximité culturelle ou géographique et les grandes enseignes celui de prix attractifs.

Si les dépense alimentaires augmentent pendant la période du Ramadan, la situation est-elle similaire pour les boisson ? Qu'il s'agisse de jus de fruit ou de boissons sans alcool ? Les publicités à ce moment de l'année ciblent-elles d'avantage les musulmans ? 

Le budget alimentaire tient compte du poste boissons, notamment les jus de fruits et les sodas qui sont sur-consommés pendant cette période. Pour de raisons de saisonnalité, les grandes marques de soft-drink concentrent leur communication pendant la période estivale mais elles ne ciblent pas davantage les musulmans pendant la période du ramadan que pendant le reste de l’année. Mais  à l’évidence, les consommateurs musulmans sont aussi exposés à ces publicités et probablement plus enclins à acheter pendant cette période où ils sont plus tentés.

Le business du divertissement mise également sur le Ramadan. Quelles sont les nouvelles offres proposées au musulmans pratiquants ? 

Certains commerces comme les restaurants s’adaptent à leur clientèle pendant cette période en modifiant leurs horaires et leurs cartes. Les programmes de télévision des chaînes maghrébines ou moyen-orientales évoluent également pendant cette période pour satisfaire des audiences plus tardives. Certaines proposent des bouquets des abonnements ponctuels à des programmes payants avec à la carte des chaînes de divertissement ou des chaînes religieuses.

Hormis ces secteurs, quels autres domaines bénéficient-ils du mois du Ramadan ? Dans quelles proportions ? 

C’est un mois de partage, de convivialité et de retrouvailles familiales et amicales. Des secteurs comme la téléphonie sont impactés positivement par le mois de ramadan avec des besoins plus importants de communiquer avec ses proches à l’étranger. Certains opérateurs proposent des offres spécifiques relayées par de la publicité dans les grands médias. Idem pour le secteur des transports qui bénéfice d’un effet ramadan qui se couple avec la concomitance des vacances d’été. Un grand nombre de musulmans passent une grande partie du ramadan en France mais fêtent la fin du jeûne au Maghreb par exemple.

Le mois du Ramadan est à l'origine un mois de recueillement spirituel pourtant le business qui l'entoure semble se développer de plus en plus. Ainsi le Ramadan est-il devenu pour les musulmans ce que Noël est aux chrétiens ? 

Certes ce mois est marqué par le jeûne et l’abstinence et par une activité spirituelle plus soutenue. C’est aussi une période festive qui se déroule dans une atmosphère d’échange et de convivialité. Il faut rappeler que nous vivons dans une société d’abondance et de surconsommation. En conséquence, ce que l’on peut regretter, c’est le gâchis alimentaire que cela peut générer, paradoxalement dans une période de jeûne. C’est pourquoi aussi, tout musulman pratiquant est tenu de verser la zakat, l’aumône légale aux nécessiteux à l’issue du mois de ramadan.

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