Mission remplie pour Nicolas Sarkozy sur l’image de l’UMP… en tout cas à droite<!-- --> | Atlantico.fr
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Le nombre de sympathisants UMP qui considèrent que leur parti a un projet pour la France a augmenté de 25 points en un an.
Le nombre de sympathisants UMP qui considèrent que leur parti a un projet pour la France a augmenté de 25 points en un an.
©Reuters

Sondage exclusif IFOP pour Atlantico

Selon un sondage exclusif Ifop pour Atlantico, le nombre de sympathisants UMP qui considèrent que leur parti à un projet pour la France a augmenté de 25 points en un an. L'amélioration concerne aussi les Français de manière générale, mais dans une moindre mesure.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quelle a été l’évolution des Français interrogés ces dernières années quant à la vision politique qu’ils ont de l’ex-UMP ?

Jérôme Fourquet : On constate tout d’abord, quand on replace ce sondage dans le contexte historique récent, qu’il intervient alors que l’UMP est en train de changer de nom. Un des éléments qui a pesé dans la balance et qui aurait prévalu à ce changement de nom tiendrait au fait que l’image de l’UMP, dixit Nicolas Sarkozy, aurait été abimée suite à une série de polémique et de crises. On se souvient du psychodrame, l’affrontement Copé – Fillon, avec deux candidats affirmant au siège du parti avoir remporté chacun l’élection interne. Ensuite, printemps et été dernier, l’affaire Bygmalien, les problèmes des comptes de l’UMP, avec les éventuelles surfacturations, les procédures judiciaires, les perquisitions, qui se sont terminées par la démission de Copé de la tête de l’UMP et par la défaite de l’UMP aux européennes.

Quand on regarde les données précédentes, on en a d’abord une en aout 2012 qui s’inscrit après la défaite des présidentielles et législatives, après le départ de Nicolas Sarkozy et avant le bras de fer entre Fillon et Copé. Ensuite on a une autre mesure réalisée juste après le naufrage de l’UMP au moment de l’élection interne, et un autre sondage réalisé fin mai 2014, il y a un an, effectué après l’affaire Bygmalien et les élections européennes.

Que nous disent les données concernant l’opinion de l’ensemble des Français ? Sur le rôle d’opposant, les chiffres demeurent assez stables sur la période. Les Français n’ont pas réellement remis en cause ce point. Plus d’un français sur deux quel que soit la période reconnait que quelque part l’UMP tient son rôle d’opposant même si on peut penser que les scores pourraient être supérieurs.
Ça se complique sur les autres dimensions notamment sur la qualité des dirigeants. On voit une baisse assez sensible, après l’affaire Copé Fillon puisque on passe de 41 à 33.  On perd à nouveau 2 points après l’affaire Bygmalion. Entre 2012 et 2014, 10 points sont perdus ce qui est énorme. Aujourd’hui une remontée est à noter, on revient au niveau de départ de 2012. Le niveau est constant sur la capacité à porter un projet. Cela n’avait pas été égratigné au moment de l’affaire Copé Fillon d’ailleurs, contrairement à la qualité des dirigeants. En revanche, il y avait eu une baisse très sensible après l’affaire Bygmalion et l’affaire Copé où l’on ne savait plus vraiment qui était à la barre et quel était le cap que le parti voulait tenir. Là de nouveau on a une progression de 11 points.

Enfin sur la capacité à être proche des Français, là aussi, cela avait relativement peu baissé au moment de l’affaire Copé Fillon, mais suite aux scandales financiers, là, cette proximité avec les Français s’était effondrée. On passait de 34 à 26%.  Aujourd’hui, on a repris qu’une partie du terrain perdu à l’époque. On est remonté à 30% tout en étant loin du niveau de 2012.
La proximité avec les Français, la volonté de créer un lien donc, était sûrement l’un des objectifs de Nicolas Sarkozy et de son équipe lorsqu’ils ont décidé de se faire appeler désormais « les Républicains ».

Quels changements principaux ont eu lieu cette année, soit entre 2014 et 2015 ?

Si l’on regarde uniquement par rapport à 2014 uniquement, l’évolution a été assez sensible sur 2 dimensions : la qualité des dirigeants et le projet, des éléments qui ne sont pas mineurs. En un an, il y a eu l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP et la victoire des départementales après le naufrage de l’été 2014, l’affaire Bygmalion et l’échec des européennes. La pugnacité de Nicolas Sarkozy face à François Hollande a été perçue par l’opinion puisqu’il y a eu une augmentation de 4 points sur le rôle d’opposition du parti. La qualité des dirigeants a pris 9 points, même chose sur le fait de porter un projet. Sur la proximité on est seulement à 4 points supplémentaires.

Comment a évolué l’adhésion des sympathisants UMP à ces 4 points ? Quel parallèle peut-on établir avec l’opinion des Français interrogés ?

Sur ce que disent les sympathisants de l’UMP, bien évidemment les scores sont bien plus élevés. Les évolutions sont intéressantes et les mouvements ne sont pas forcément le reflet de ce que l’on constate avec l’ensemble de la population.

Sur la capacité à s’opposer au gouvernement, on est à 68% dans l’électorat UMP, ce qui est nettement supérieur à ce que l’on constate chez l’ensemble des Français. Il s’agit du plus haut niveau depuis 2012. Sarkozy est bien jugé à travers ces 68%. C’est bien plus haut que la moyenne nationale. Mais encore 1/3 de l’électorat UMP considère que son parti ne « cogne » pas assez sur le gouvernement. Cela montre le caractère très remonté de cette base UMP. D’ailleurs la popularité de François Hollande au sein de cet électorat doit tourner autour de 5-6%. Même s’ils ont constaté un changement de ton, 1/3d’entre eux donc estime que l’on pourrait être plus pugnace. Sur la qualité des dirigeants, on avait perdu 10 points entre août et novembre 2012 suite à l’affaire Copé Fillon. Cette baisse n’était pas très significative, par contre celle qui a suivi était très violente : on est passé de 76 à 62 points après l’affaire Bygmalion. En 2 ans on avait perdu 24 points sur cette dimension. La 2ème chute était plus brutale car il y avait à la fois le scandale financier et aussi l’effet ras-le-bol dû à une accumulation : l’incapacité à faire émerger un leader, des affaires de malversations financières etc. La coupe était pleine.

Depuis un an on a repris 22 points sur cette dimension, revenant quasiment au niveau d’aout 2012. Sur la capacité à porter le projet, l’affaire Copé n’a pas eu d’incidence là-dessus, comme on avait pu le souligner pour l’ensemble des Français. En revanche, après les scandales financiers et le trouble suscité par les européennes, ça avait chuté de 30 points. Soit une vraie crise de sens, d’orientation, l’UMP ne se regardait plus que le nombril… Le jugement était très sévère.

En un an 25 points ont été repris, on revient presque au niveau de 2012. Une remontée de 21 points aussi sur la proximité aux Français qui n’avait pas cessé de chuter avec là aussi l’effet cumulatif. La dimension de proximité est centrale, elle demeure à travailler.

Si l’on veut porter un jugement global, hormis sur cette dimension de proximité, on se rend compte qu’auprès des sympathisants UMP l’image de leur partie est identique voire meilleure à celle d’août 2012. L’image du parti n’est pas si abîmée pour les sympathisants. Le vrai défaut reste celui de la proximité.

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