Retraités, soignez votre image !

N’ayons pas d’illusions, notre société n’aime pas vraiment (soyons optimiste et disons « pas encore ») les vieux. Dans un jardin public, regardez les réactions des gens :

Un enfant court dans l’allée derrière un ballon, tous auront un regard amusé, rempli de sympathie pour lui. Un petit vieux, une petite vieille remonte l’allée à petits pas instables, très peu de regards chargés d’un minimum d’empathie ne les suivront que quelques instants. Ce petit vieux, cette petite vieille, c’est ce que plus jeune, nous refusions de devenir et donc nous refusons de les voir.

Si vous dites que vous êtes aide-soignante dans une maison de retraite, vous ne recevrez pas le même regard que si vous dites que vous êtes auxiliaire de puériculture dans une maternité.

La vieillesse, c’est l’approche de la mort et dans notre société, la mort fait peur. Quelles règles pouvons-nous poser pour conduire notre nouvelle vie ?

Nous en dégagerons trois :

Quittez l’entreprise et quittez-la vraiment !

Quitter l’entreprise, c’est un acte psychique autant que physique. Vous pouvez ainsi continuer ou reprendre une activité même professionnelle tout en étant dans le « quitter l’entreprise ». Même si vous retravaillez ou continuez à travailler, vous avez quitté l’entreprise si vous avez quitté les jeux du pouvoir dans l’entreprise, si vous avez abandonné les enjeux d’images, si vous n’êtes plus guidé par les règles et les paradigmes qui vous ont étayé pendant tout votre « deuxième » âge, ou encore si vous avez renoncé à votre « carte de visite ».

Plus fondamentalement, vous avez quitté l’entreprise si vous avez rempli le vide que la fin de l’activité professionnelle crée immanquablement, si vous avez rempli ce vide par de nouvelles joies, de nouvelles aspirations, par de nouvelles fiertés qui vous permettent de regarder votre passé professionnel avec une distanciation sereine.

Vous avez quitté l’entreprise si vous avez le sourire qui vous vient aux lèvres quand vous repensez à « ce qui vous a fait courir » tout ce temps.

Osez entreprendre et osez vraiment !

Faites comme Christophe Colomb : découvrez l’Amérique ! Non, la fin de la vie professionnelle, ce n’est pas la fin de la vie ! Arrêtons, non seulement de penser, mais surtout de fonctionner comme si dans la vie, il n’y avait que le travail. Révoltons-nous contre « l’aliénation par le travail » ! C’est vrai, pour une partie importante de nous-même, nous avons été jusqu’à la retraite ce que nous étions au travail : ouvrier, agent de maîtrise, cadre moyen, cadre supérieur ; à la retraite, il y a des retraités, il n’y a pas un statut de « retraités moyens » et un statut de « retraités supérieurs », il n’y a que des retraités.

Soignez votre image et soignez-la vraiment !

C’est une double obligation que nous devons mettre en œuvre :

– une obligation vis-à-vis de nous, nous l’avons déjà souligné plusieurs fois : c’est notre image qui détermine le regard de l’autre et c’est le regard de l’autre qui nous détermine !

– une obligation, une responsabilité vis-à-vis de la société : en donnant une image positive, dynamique, chaleureuse de nous-même, nous participons à la construction de la représentation sociale du retraité de demain !

Soigner son image, ce n’est pas seulement soigner son « look », son apparence physique, « ce qu’on donne à voir » mais aussi « ce qu’on donne à ressentir », c’est le visuel et l’émotionnel. Devant moi, l’autre, est-ce de l’intérêt ou de la compassion qu’il va éprouver ?

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Extraits deP... ! Déjà la retraite et je ne suis même pas prêt(e) : Petit traité pour réussir sa retraite, André Versaille éditeur (2 novembre 2011).