Association "départements et communes" : la droite et le centre organisent leur riposte au niveau local<!-- --> | Atlantico.fr
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L'association "Départements et communes" vise à défendre les intérêts de ces deux échelons.
L'association "Départements et communes" vise à défendre les intérêts de ces deux échelons.
©Reuters

Nouveaux frondeurs

L'association "Départements et communes" vise à défendre les intérêts de ces deux échelons face à un gouvernement souvent sourd aux revendications des collectivités territoriales. Ces élus indépendants, de droite ou du centre souhaitent peser sur le plan décisionnel.

Éric  Doligé

Éric Doligé

Éric Doligé est sénateur UMP de la 2e circonscription du Loiret. Il est également président du Conseil général du Loiret.

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Atlantico : Dans quelle mesure la nouvelle association dont vous êtes le co-président avec André Santini, "Département et communes", peut-elle incarner une forme d’opposition face au gouvernement actuel ?

Eric Doligé : C’est effectivement l’un des objectifs de notre association, même si ce n’est pas le seul. Il s’agit de renforcer l’action des élus de droite, du centre et des indépendants, vis-à-vis du pouvoir et des décisions prises, afin de défendre communes et départements.

Cette association a pour objet politique la défense des intérêts des collectivités ainsi que des communes en menant un certain nombre d’actions. Par rapport à ce gouvernement, on défend collectivités, et même en cas de changement de gouvernement, on gardera cet objectif. On considère qu’il existe aujourd’hui des structures importantes comme l’ADF et l’AMF mais que ces structures sont transpartisanes, syndicales, représentatives etc. et ne peuvent avoir une véritable action politique car dans le cadre de la gouvernance, elles sont plutôt dans le consensus.

Notre objectif est de mener des actions politiques fortes et d’avoir un poids à l’égard du gouvernement. Puisque ce dernier est de gauche, bien entendu on va défendre nos positions par rapport à cela. Mais dans un gouvernement de droite, on pense également qu’une association représentant les collectivités de droite peut être force de proposition, en particulier lorsqu’on n’est pas d’accord avec ce gouvernement.

Pourquoi avoir regroupé ces deux associations que sont le MNEL fondé en 1953 et l’ASERDL datant de 1982 ? Quels sont vos objectifs ?

Avec toutes les lois parues depuis 2013-2014, celles actuellement en discussion, avec ces modifications particulièrement profondes, nous avons décidé suite au travail effectué sur les recours, de se rapprocher du MNEL pour créer une force beaucoup plus importante. Cette volonté n’est pas uniquement liée aux problèmes de financement des collectivités, c’est une réponse aussi à l’ambiance générale. L’ASEDDL est composée  à l’origine de 37 départements sur 40, de l’opposition. Désormais le potentiel double quasiment, passant à 66 départements de droite. Nous allons demander à l’ensemble des départements de droite de venir adhérer à l’association. En ayant une cotisation peu élevée, les élus adhèrent, et peuvent se rendre à des réunions mensuelles, participer à des groupes de travail… C’est très organisé.

Quant au MNEL, l’association édite un bulletin est l’envoi à tout son fichier, mais il n’y a pas d’adhésion par cotisation ou de volonté d’action. Le but est de regrouper tout le monde, de structurer davantage aussi bien dans le monde d’adhésion que le mode d’action.

Au sein de l’association Départements et Communes, les objectifs des deux associations à l’origine sera globalement le même. Nous garderons une structure consacrée aux départements avec des réunions de travail, des réflexions techniques sur les sujets relatifs aux départements. Nous souhaitons impliquer de manière générale des équipes de manière à formuler des propositions politiques, faire des actions politiques sur des sujets majeurs. Les communes et les départements par exemple vont souffrir terriblement de la restriction financière. Il faut donc voir comment collectivement on peut travailler ensemble afin de peser puisqu’il y a une complémentarité et parfois des intérêts communs.

Quels sont les outils dont vous disposez, comment votre association peut-elle agir concrètement ?

Le MNEL et l’ASERDL sont des associations "légères" si je puis dire, n’ayant pas de gros moyens comme les associations que sont l’ADF et l’AMF. En effet, l’ADF et l’AMF sont des structures importantes, avec de grosses cotisations, beaucoup de membres, des participations financières substantielles. La MNEL et l’ASERDL, moins conséquentes, sont des associations d’abord de réflexion, de travail, de proposition et d’action.

En matière d’action, pour les départements par rapport à la loi de 2013 sur le découpage des cantons, nous avons fait 2800 recours au niveau national, ce qui ne s’était jamais produit. Nous avons mené les recours, nous avons mené aussi des questions constitutionnelles par exemple. Nous disposons d’un avocat conseil auprès du Conseil d’Etat et nous bénéficions d’experts bénévoles s’avérant être des personnalités nationales, que ça soit des gens issus de la préfectorale, du Conseil d’Etat ou d’ailleurs, en retraite ou en activité. C’est donc un réseau de personnalité qui selon les sujets nous aide à mener des actions fortes.

Quelles sont les idées communes partagés par les membres de l’association, le tronc commun de "Départements et communes" ?

La vision que l’on a est d’abord une vision de proximité à travers les communes et les départements. Nous sommes contre la recentralisation qui est en train d’être remise en place progressivement. Il est impératif de redonner toute leur place aux communes et départements, tout en réfléchissant sur les évolutions nécessaires de réorganisation et de complémentarité entre les différents échelons. On reproche aux collectivités d’embaucher trop de fonctionnaires, on doit pouvoir, en fusionnant et en travaillant ensemble, trouver des méthodes de manière à faire des économies et à développer des services communs. Aujourd’hui il n’y a pas de proposition nationale, c’est du chacun pour soi.

Vous évoquez la volonté de "préparer une alternance". Comment se positionne "Département et communes" dans le cadre des prochaines élections présidentielles ? Avez-vous décidé de vous positionner en faveur d’une personnalité politique particulière ?

Pour l’instant nous ne sommes pas du tout dans cette réflexion et dans ce schéma. Nous venons de nous décider sur des statuts communs et de nous rassembler donc au sein d’une association. Nous ne sommes pas entrés aujourd’hui dans une action politique autre que celle de défendre les communes et les départements. Il n’y a pas de choix politique au niveau national. Il faut savoir que nos membres seront des indépendants, des centristes, des UMP (Républicains bientôt)… Nous n’avons pas vocation à devenir partisan par rapport à tel ou tel candidat, notre intention éventuellement est de peser dans une campagne afin de dire aux candidats quelle est notre vision des collectivités territoriales etc. Il va y avoir par exemple un débat sur la réduction du nombre de départements, c’est évident, il faut qu’on y participe. Les lois sont faites sans aucun lien entre les communes et départements. Les association AMF et ADF défendent chacune leurs positions, sans réel travail commun.

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