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Le Maroc seul pays du Maghreb à résister aux sirènes de l'islamisme ?
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Législatives marocaines

A l'image du résultat des élections constituantes en Tunisie, les partis politiques islamistes sont en forte progression au Maghreb. Le peuple marocain, lui, ne semble pas décidé à porter à la tête du gouvernement les islamistes du PJD.

Abdelmalek Alaoui

Abdelmalek Alaoui

Abdelmalek Alaoui est directeur général du cabinet de communication d'influence Guepard Group.

Il est l'auteur du livre Intelligence Economique et guerres secrètes au Maroc (Editions Koutoubia, Paris).

 

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Depuis plusieurs semaines, c’est la question qui est sur toutes les lèvres au Maroc : quel est le poids réel des islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD), et quel sera leur score lors des prochaines législatives ?

En l’absence de sondages fiables, les conjectures les plus folles ont circulé, créditant parfois le PJD de 80 sièges au parlement (sur 325). Ce score lui ouvrirait - en principe - la voie pour exercer une sorte de domination sur le futur gouvernement, le chef de ce dernier devant être obligatoirement désigné au sein du parti politique arrivé en tête.

Or, une enquête d’opinion réalisée par deux institutions françaises, le Think-Tank « Institut Thomas More » et le bureau d’analyse «Tendances Opinion » , vient  s’inscrire en faux contre cette perception d’une progression irrésistible des islamistes. En effet, l’étude conclut que les marocains dont les avis ont été analysés selon une méthode qualitative accorderaient moins de crédit que ce que l’on pourrait penser aux islamistes.

Surtout, les instituts français ont mit l’accent sur un élément fondamental du nouveau corps électoral marocain, sa jeunesse et sa soif de participer à la chose politique dans un climat fortement imprégné du militantisme du  « Printemps Arabe ». Ce contexte a permis d’inclure dans le champ politique des « primo-entrants », constituant une partie de l’électorat que l’on pensait irrémédiablement perdue. Pour cette raison, l’enquête d’opinion estime que l’on pourrait vivre en 2011 une réédition du scénario de 2007, où le PJD était donné gagnant, mais où il n’avait réussi qu’à se classer second derrière les conservateurs du parti de l’Istiqlal.

L’irréductible village marocain

Pour autant, les marocains seront ils les « irréductibles » du Maghreb, ceux qui résisteront à la vague islamiste qui a déjà emporté la Libye et qui est en passe de ravir la Tunisie ?

L’on est en en droit de le penser, car, en creux de l’étude d’opinion réalisée par les deux instituts, se profile une question fondamentale à laquelle réponse ne sera apportée que le 25 Novembre, à savoir le taux de participation des jeunes à l’élection, et la direction que prendra leurs voix. D’ores et déjà,  l’étude d’opinion indique que la jeunesse marocaine ne portera pas ses suffrages sur les islamistes, car elle est attachée aux réformes qui ont été entamées et à ses libertés individuelles.

Le  PJD adepte de la théorie du complot ?

Or, depuis quelques jours, le chef du parti islamiste, Abdelilah Benkirane, s’est lancé dans ce que certains voient comme une stratégie de surenchère électorale, en mettant en garde contre la résurgence d’éventuelles « méthodes du passé (fraudes électorales) », signifiant ainsi la probabilité que son parti ne se pliera pas aux résultats des urnes s’il venait à être battu.

Pour les spécialistes du Maghreb, cette stratégie poursuivie par le PJD constitue un « tir préventif » afin de se ménager le maximum de marge de manœuvre s’il devait rester dans l’opposition. D’autres y voient un jeu devenu un « classique » dans la stratégie des islamistes, qui consiste à vouloir éviter l’affrontement politique en pointant du doigts de supposés « acteurs de l’ombre », qui seraient les véritables freins au changement.

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