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Lourde défaite à gauche : les grandes manoeuvres commencent au PS
©Reuters

Vagues

La défaite est nette pour la gauche, qui perd une trentaine de départements dont les symboliques Corrèze et Essonne. La victoire de l'UMP-UDI est large avec plus de 60 départements. Le FN n'a, au final aucun département.Les conséquences vont être nombreuses.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Cette fois il n'est plus question de "Parti socialiste qui résiste". La défaite, lourde, sans appel, est assumée. Peu importe que dans la trentaine de départements conquis, certains faisaient encore partie du giron de la droite il y a peu, et avaient basculé à gauche à cause du rejet de la politique du gouvernement du temps de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, c'est au tour de François Hollande et de Manuel Valls de subir de plein fouet la sanction des électeurs dans l'emblématique département de la Corrèze pour le premier, et  dans l'Essonne, pour le second. Et la réconciliation sur une estrade de campagne entre Manuel Valls et le frondeur Jérome Guedj n'aura pas résisté à la perte de la majorité par la Gauche dans ce département. Dans l'amertume de la défaite, Jérome Guedj a déversé toute la rancoeur de la Gauche du PS contre la politique économique du gouvernement, responsable selon ses tenants, de la nouvelle défaite électorale. Une défaite tellement annoncée, que les frondeurs, réunis au sein du club " Vive la Gauche" s'étaient préparés à "dégainer" aussitôt les résultats connus, un manifeste intitulé " Pour un contrat de Rassemblement". Véritable programme de gouvernement, les signataires réclament  entre autres, la suppression "immédiate de de la baisse des dotations aux collectivités locales, le redéploiement  des sommes accordées aux entreprises sans contrepartie  à travers le CICE  et le pacte de responsabilité vers l'investissement, et la taxation des transactions immobilières de très haut niveau ...". Ils veulent par ailleurs "renouer avec les classes populaires" et "réorienter l'Europe". Manuel Valls en avait-il eu connaissance ? Tout en affirmant que la politique engagée serait poursuivie puisqu'elle commence à porter ses fruits, le premier Ministre a déclaré  avoir entendu le message de "colère.. de fatigue face à une vie quotidienne trop difficile", des électeurs , que son " gouvernement redoublera d’énergie, avec comme priorité l’emploi, l’emploi, l’emploi", et précisé  que, "dans les prochains jours, seront décidées de nouvelles mesures en faveur de l’investissement privé et de l’investissement public". 

Et maintenant ? Ce nouvel échec tombe mal pour le gouvernement car le PS est en pleine préparation de son Congrès. Et la grande question est : qui va prendre la tête de l'opposition interne ? Martine Aubry ? Hier elle a évoqué "un vote de protestation par rapport à la politique nationale" et insisté sur la nécessité  d'entreprendre "un travail de fond" ? Va-t-elle présenter sa  propre motion ? Elle réunit ses amis demain, mais a jusqu'au 10 avril pour se décider. La question est importante car c'est le résultat des votes des militants  sur ces motions qui détermine la ligne du parti et conditionne par conséquent son soutien au gouvernement... et à François Hollande. Si on se place dans la perspective de 2017,  il devient urgent pour Manuel Valls, qui incarne l'aile droite du PS, (- ceux qui se nomment les Réformateurs : Gérard Collomb, le maire de Lyon, Jean-Marie Le Guen notamment), de se poser en rassembleur de la Gauche. Le  Président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartolone, l'aiguillonne dans ce sens, et, tout en le niant, se verrait bien dans ce rôle. L'enjeu, c'est le retour des Ecologistes dans la majorité, et des relations moins houleuses, à défaut d'être harmonieuses avec le PC.

Le  Parti a réussi à sauver le Val de Marne grâce au bon report de voix de gauche, et singulièrement celles du PS. Avec le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, cela semble être peine perdue, puisque lui aussi rêve d'une "nouvelle alliance" à Gauche ... avec tous ceux qui rejettent la politique du gouvernement. Concrètement  c'est  le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis qui va négocier avec les intéressés. Partant du constat que "la gauche, divisée au premier tour ce qui fut à l’origine de bien des défaites..., s’est remarquablement rassemblée au deuxième tour face à la droite et l'extrême droite". Ce qui a été possible au deuxième tour des élections départementales doit l'être dans ces prochaines élections régionales. Dans le tripartisme, il faut que l’union soit au rendez-vous et d’abord là où le Front National menace. Plus facile à dire qu'à faire. Les écologistes sont au bord de la scission, et s'apprêtent l'entériner, avec d'un coté, Cécile Duflot qui veut se rapprocher de Mélenchon et un groupe d'élus autour de François de Rugy, Barbara Pompili, François-Michel Lambert, et Jean-Vincent Placé auxquels viendraient se joindre des personnalités  venant d'autres horizons de la sphère écologique. Qui pèse le plus lourd ? Une première rencontre et prévue au PS dès cet après-midi. Il y en aura d'autres et beaucoup de remous au PS avant  une stabilisation de la situation à Gauche .

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