L’UMP saura-t-elle échapper à la guerre des deux droites, celle qui comprend qu’on puisse voter FN et celle qui ne le comprend vraiment pas ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La position de l'UMP face au FN divise ses militants.
La position de l'UMP face au FN divise ses militants.
©Reuters

Funambule(s)

Alors que les élections départementales doivent se dérouler dans les semaines à venir, la position à adopter par l'UMP face à un FN au plus haut dans les sondages constitue une orientation déterminante. Si les deux attitudes se veulent intransigeantes pour le moment, elles n'auront pourtant pas d'autre choix que d'accepter une large assise de la droite pour éviter d'être marginalisées... En attendant une synthèse qui se fait désirer.

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud est professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble depuis 1999. Il est spécialiste à la fois de la vie politique italienne, et de la vie politique européenne, en particulier sous l’angle des partis.

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Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Atlantico : La droite se trouve actuellement dans une situation qui, si elle n'est pas fondamentalement nouvelle, est inédite dans l'enjeu qu'elle représente : après une séquence à l'augmentation, le Front national stabilise sa popularité à environ 30%. Entre une ligne centriste qui considère que l'UMP ne doit pas transiger avec ses valeurs pour séduire l'électorat frontiste, et celle de la Droite forte qui au contraire tente d'en comprendre les attentes, un schisme de la droite, qui la mènerait à une plus grande diversité de formations politiques est-elle particulièrement envisageable actuellement ?

Jérôme Fourquet :Effectivement, cette pression que fait peser le FN sur le droite n'est inédite que dans son intensité. La droite a connu des situations similaires par le passé, c'est d'ailleurs ce qui avait précédé la fondation de l'UMP en 2002, au lendemain du 21 avril. Déjà Alain Juppé et Jacques Chirac tendaient la main aux centristes en leur proposant une alliance, l'ambition était de faire une force politique à large assise qui permettrait de faire face à la menace frontiste. On a ensuite un peu perdu de vue cette vocation pendant l'ascension de Nicolas Sarkozy, car elle s'était justement accompagnée dans un premier temps d'une décrue du Front national.

La droite aujourd'hui est revenue à une forte pression, à la différence près que le FN n'a jamais été aussi puissante : quand l'UMP a été fondé, Jean-Marie Le Pen était à 17% et Bruno Megret à 2%, soit un FN aux alentours de 20%. Aujourd'hui, le même parti a gagné entre 5% et 10% de plus, ce qui est historique dans l'histoire entière de la Vème République, et cela change radicalement la donne. Deux options semblent se dessiner qui plus profondément renvoient à deux cultures politiques.

Si l'on peut de prime abord estimer que l'existence de deux droites n'est pas nouvelle en France, la nouveauté est que nous ne sommes plus face à un clivage ex-UDF ex-RPR. Aujourd'hui les clivages sont recomposés, on a une droite qu'on appelle modérée et centro-compatible, incarnée par Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, et NKM -position aujourd'hui minoritaire chez les sympathisants-, et d'un autre coté une droite plus décomplexée, telle qu'on a pu la voir dans la campagne de Sarkozy en 2012 et sur laquelle s'est appuyée Copé lors des élections internes.

Ces deux familles s'affrontent avec des incertitudes concernant le positionnement de certains protagonistes importants : François Fillon et Nicolas Sarkozy. La ligne sur laquelle ils souhaitent revenir n'est pas encore éclaircie. François Fillon, qui s'étit opposé à la ligne décomplexée de Copé lors des élections internes de 2012 a depuis très fortement droitisé son discours. On peut penser que ces deux personnalités souhaitent trouver au point d'équilibre de ces deux droites en essayant de faire la synthèse d'où pour ces deux personnalités le refus clair et net de tout désintérêt vis-à-vis du FN. Pour autant, cela ne signifie pas que François Fillon et Nicolas Sarkozy soient FN-compatibles, tout comme ils ne sont pas adeptes du front républicain. Mais il est important d'observer que même la position la plus à droite de l'UMP n'est pas un soutien revendiqué au FN.

Christophe Bouillaud : De fait, cette diversité des formations politiques existe déjà : lors de la création de l’UMP en 2002, ce parti avait vocation à regrouper l’ensemble de la droite et du centre-droit, soit essentiellement le RPR et l’UDF qui sont alors alliés depuis les années 1970. François Bayrou a refusé cette option, et, à partir d’une UDF maintenue, il a créé le Modem qui échoua pourtant à autonomiser électoralement le centre de la droite. En 2013, un certain nombre de partis centristes se sont regroupés dans l’UDI, or, parmi les partis fondateurs de l’UDI, on trouve le Parti Radical (PR) de Jean-Louis Borloo. Le PR, le "plus vieux parti de France"  parce qu’il revendique une continuité remontant à l’avant 1914, n’avait pas voulu disparaître en 2002 dans l’UMP, et il avait été du coup un "parti associé" à l’UMP. Il a repris depuis son indépendance. Cette réalité de la pluralité des partis de la droite et du centre reste peu visible dans les médias, même si on l’a vu déjà jouer lors des sénatoriales de septembre 2014, parce qu’avec le retrait de Jean-Louis Borloo de la vie politique, l’UDI n’a pas à sa tête une personnalité très connue du grand public, au moins pour l’instant. Toutes les "figures" de la droite et du centre d’avant 2002 – à l’exception de F. Bayrou - et tous les noms qui ont émergé depuis sont actifs au sein de la seule UMP.

C’est donc au sein de ce seul parti que semblent se jouer les éternelles rivalités présentes au sein des droites françaises, mais, avec l’UDI et le Modem, le pluralisme partisan existe déjà dans le camp de la droite, centre-droit inclus.  Il est tout à fait possible que des leaders plus centristes de l’UMP se séparent de ce parti si, d’aventure, la ligne devenait trop droitière, et aillent reformer un grand parti de centre-droit sur le modèle de l’UDF des années 1970-80. Cette menace  a sans doute déjà servi à obliger la direction actuelle de l’UMP à accepter des "primaires ouvertes" à l’ensemble des électeurs de la droite et du centre, sur le modèle de ce qu’a fait le PS en 2011. 

Christelle Bertrand : Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de risque de division. Tout le monde au sein de l'UMP a compris que diviser le parti serait une voie sans issue pour tout le monde. Lorsque François Fillon a créé son groupe à l'Assemblée nationale au moment de son conflit avec François Copé, il n'a pas pris le risque de sortir de l'UMP car en dehors, il n'y a pas de salut, il aurait été probablement minoritaire. Personne ne prendra la décision de casser le jouet, l'ensemble des cadres du parti a conscience que l'heure est au rassemblement.

Comment décrire ces deux attitudes face au dilemme posé par le FN ? En quoi celles-ci se différencient-elles ?

Christelle Bertrand : Il y d'abord la ligne d'Alain Juppé et de Nathalie Kosciusko Morizet, qui marque son attachement aux valeurs républicaines d'une part, et celle de la Droite forte, qui souhaite écouter les électeurs du FN, mieux les appréhender. Pour les soucis d'unité évoqués plus haut, les uns et les autres ne se ferment pas au camp adverse. Dans les élections du Doubs, si chacun a pu donner son avis, personne n'a donné de consigne ni n'a jeté l'opprobre sur l'une ou l'autre des directions possibles. Encore une fois, tout le monde est bien conscient que les chances de victoire en 2017 se résument à un élargissement et non une division.

Quel est le degré d'incompatibilité (et de compatibilité) entre ces deux lignes au sein de l'UMP?

Jérôme Fourquet :Ce qui bloque de manière claire, ce sont les positions qui se rapportent au volet économique. Il n'est pas imaginable à l'UMP d'envisager une sortie de l'euro. De la même manière qu'il sera difficile à l'UMP de tenir un discours dans les milieux populaires, où le FN a dû gauchiser son programme en pronant la retraite à 60 ans par exemple, pour les séduire, position qui est indéfendable par l'UMP. Derrière tout cela, apparaît la question centrale du rapport à l'Europe, et de la nécessité d'adapter notre économie à l'économie mondialisée en menant un certain nombre de réformes de structures. Cette nécessité d'adaptation est partagée par l'ensemble des cadres de l'UMP, même si elle s'observe dans des nuances sur l'intensité des réformes à mener ou la cadence dans leur mise en oeuvre .

Christophe Bouillaud : Que deux lignes se combattent au sein de l’alliance de la droite et du centre constitue une réalité ancienne. Les querelles entre le RPR de Jacques Chirac et l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing ont animé les années 1970-80. La bataille entre les souverainistes et les européistes a pimenté les années 1990-2000. Ces batailles n’ont pas empêché le rassemblement de la droite et du centre au second tour pour battre la gauche. La situation se complique désormais parce qu’avec l’extrême droite, la tentation de l’ouverture dans cette direction est forte, car elle assurerait presque à coup sûr la victoire, la gauche étant nettement minoritaire face au bloc centre/droite/extrême droite.

Cependant, ce rapprochement avec l’extrême droite pose deux problèmes majeurs : d’une part, s’allier avec l’extrême droite suppose du coup de partager le butin des postes électifs avec elle, et supprime l’avantage compétitif donné à  l’UMP par le mode de scrutin majoritaire  ; d’autre part, les dirigeants de la droite et du centre ne sont pas des révolutionnaires, tout au moins à ma connaissance, il n’est sans doute pas question pour eux de violer froidement aux yeux de tous la législation européenne, les traités internationaux signés par la France ou encore moins les libertés fondamentales des Français.

Or, à force de se rapprocher de l’extrême droite, on approche, au moins en paroles, ce genre de possibilités : cela peut éloigner quelques électeurs centristes et libéraux, mais surtout cela oblige à raconter des balivernes aux électeurs, parce qu’une fois au pouvoir, on sera bien en peine de mettre en pratique ensuite ce qu’on a promis. Par exemple, tout le discours d’opposition à l’Union européenne, au libre-échange, de promotion du protectionnisme, qu’on entend chez certains à l’UMP est incompatible avec la ligne habituelle de la droite et du centre et la réalité des engagements européens et internationaux de la France. On peut toujours galéjer dessus pour rassembler des électeurs, mais cela ne correspond pas aux intérêts bien compris d’une bonne part de l’électorat libéral et centriste du pays.

Christelle Bertrand : C'est toute la problématique à laquelle Nicolas Sarkozy et ses équipes tentent de répondre actuellement : comment lisser, concilier les deux positions pour qu'elles puissent s'entendre. Auparavant maitre dans l'art d'émettre des propositions de synthèse, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui face à la difficulté de proposer ce qui conviendrait à l'une et l'autre partie des ailes de son parti. Depuis la séquence des attentats, il est vrai qu'il a un peu déçu, tendu entre son aile modérée et celle de la Droite forte.

Mais c'est aussi le défi de tous les candidats de la primaire : de réconcilier les deux ailes de l'UMP. Les pensées, les orientations et les solutions peuvent paraître inconciliables entre les deux, au point qu'il est aujourd'hui un marqueur plus que tout autre chose à l'UMP d'adhérer à l'une ou l'autre des positions… Sarkozy est celui qui est le seul à ne pas être identifié encore sur cette question.

En 2007, le slogan "travailler plus pour gagner plus" était pertinent dans le sens qu'il conciliait en lui-même une dimension de gauche, le travail, avec les revenus. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy doit retrouver une formule magique, un projet de qualité. Et si l'électorat de droite de l'UMP lui est plus acquis que l'aile modérée, cette synthèse ne devra pas l'oublier pour autant. Mais il devra faire un effort pour tendre la main vers ceux qui lui ont manqué en 2012, c’est-à-dire les électeurs du centre.

Qui n'a pas été marqué par sa tribune sur l'Europe, à la veille des élections européenne, où il remettait en question l'espace Schengen tout en se montrant très pro-européen ? Il est en permanence dans cette synthèse. on voit bien dans son entourage, avec Henri Guaino, Emmanuel Mignon, ou Patrick Buisson à son époque qu'il est à l'écoute de la diversité des opinions et que le débat n'est pas figé.

Il ressort clairement dans le dernier baromètre du Cevipof (voir ici) que les électeurs plébiscitent plus que jamais des réponses concrètes plutôt que des bons sentiments. Alors que ce qui fait la force de Marine le Pen c'est d'être dans l'action, comment l'orientation de l'UMP pourrait-elle répondre elle aussi à ce besoin de pragmatisme programmatique ?

Christophe Bouillaud : En ce qui concerne les problèmes d’insécurité ou surtout de lutte contre le terrorisme djihadiste, il me semble que la droite n’a guère à s’inquiéter d’aller trop loin dans ses propositions ! En effet, la quasi-totalité des électeurs voient les djihadistes comme l’incarnation contemporaine du mal absolu. Il faut dire que ces derniers font vraiment tout pour occuper cette place de choix dans notre esprit. Tout ce qui se trouve dans le cadre de l’Etat de droit est donc autorisé contre eux, et même peut-être un peu plus. Les références en la matière changent rapidement. La récente loi contre le terrorisme, votée conjointement à l’automne 2014 par le PS et l’UMP, comporte des dispositions qui, il y a encore quelques années, auraient fait hurler à l’atteinte aux libertés fondamentales, par exemple cette disposition qui interdit à des Français de quitter le territoire parce qu’ils sont soupçonnés de vouloir aller faire le djihad dans un autre pays et qui vient d’être appliquée à quelques individus.

Ou encore le délit d’apologie du terrorisme, dont les juges n’ont pas hésité à user après le 7 janvier. Tant que les électeurs dans leur immense majorité ne se sentiront pas concernés par les effets liberticides de cette répression des djihadistes, la droite et le PS aussi d’ailleurs pourront faire assaut de lois ou de propositions peu "républicaines", au sens de bien peu libérales. Mais il faut rappeler qu’il s’agit d’une constance française, la "République" sait fort bien se défendre comme elle l’a montré dans l’histoire. Ce n’est pas complètement une coquetterie de politicien si Manuel Valls se réclame d’un Clémenceau. Le terme de "républicain" peut donc correspondre aux réponses concrètes que veulent les électeurs inquiets de la situation – tant qu’elles ne les touchent pas dans leur propre vie quotidienne et dans leurs propres libertés. A mon avis, c’est bien plutôt le FN qui va devoir bientôt se demander comment il pourra encore différencier son propre discours de celui des "républicains". La demande d’un rétablissement de la peine de mort joue sans doute ce rôle, et, après tout, la République n’a aboli cette peine que 111 ans après sa proclamation en 1870. Couper quelques têtes échauffées par le djihad pourrait bien paraître dans peu de temps parfaitement républicain !

Christelle Bertrand : Il semblerait que c'est le chemin que Nicolas Sarkozy ait choisi. Pendant deux ans, il a rencontré de nombreux chefs d'entreprises, plus nombreux que les politiciens, a essayé de trouver des solutions pragmatiques. Il a aussi beaucoup rencontré de jeunes. Sur d'autre question aussi, il souhaite sortir des logiciels idéologiques. Il a par exemple beaucoup travaillé sur l'individu, face à une gauche qui met tout le monde sur le même pied, il souhaite redonner sa substance à des concepts comme la liberté, l'innovation.

Au-delà des idées, les tensions entre les différents concurrents à l'UMP pourraient-elles entraver une synthèse entre les deux ?

Christophe Bouillaud : De fait, tout concurrent se situant sur l’aile centriste de l’UMP peut avoir la tentation de rejoindre le centre qui manque d’un leader connu et crédible. Inversement, tout leader plus à droite de l’UMP ne peut pas bouger de l’UMP et rejoindre le FN, puisque ce dernier a déjà un leader incontesté. Cela donne un avantage tactique aux centristes. Le choix de N. Sarkozy de préserver les intérêts des deux ailes du parti correspond sans doute à cette configuration. Les deux ailes ont donc intérêt à s’entendre. 

Plusieurs sondages ont montré que les électeurs UMP n'étaient en majorité pas contre l'idée d'un rapprochement avec le FN dans la perspective des élections locales pour battre la gauche. Quelles seraient les conséquences d'un décalage trop marqué sur ces questions entre électeurs et cadres de l'UMP ?

Christophe Bouillaud : Il est certes difficile dans un parti organisé sur une base démocratique d’aller contre les aspirations de ses électeurs ou de ses militants. L’UMP est bien obligé de suivre la droitisation de l’électorat de droite, si j’ose m’exprimer ainsi. Elle le fait d’ailleurs. On ne peut dire en effet par exemple qu’un Eric Ciotti soit particulièrement inaudible à droite de la droite. Par contre, il se trouve que l’UMP peut avoir la chance que cette question d’un rapprochement avec le FN ne se pose guère dans l’immédiat. En effet, en particulier pour les prochaines départementales, la gauche peut se trouver être si faible et si divisée en de nombreux cantons qu’elle ne se qualifiera pas au second tour (surtout avec la règle des 12,5% des inscrits pour se maintenir au second tour). Il y aura donc beaucoup de duels de second tour opposant l’UMP et ses alliés au FN. Les électeurs UMP auront de toute façon vu battre la gauche dans ces cantons au premier, et ils préféreront avoir des élus UMP plutôt que FN. Dans les autres cantons, où un candidat de l’UMP et de ses alliés sera confronté à un candidat de gauche, cela correspondra plutôt à des lieux où le FN reste faible et où il ne constitue pas de toute façon une alternative forte pour battre la gauche. De ce fait, le rapprochement avec le FN n’apparaîtra pas si indispensable que cela pour battre la gauche. 

Propos recueillis par Alexis Franco

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