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Une minute vaut-elle vraiment 60 secondes ?
Une minute vaut-elle vraiment 60 secondes ?
©Reuters

Tic Tac

Des chercheurs ont montré que certaines personnes ont une définition différente du temps qui passe, selon leur type de personnalité.

Rares sont ceux qui ne se sont pas agacés en attendant, dans le froid, un ami qui tarde à venir. 5 minutes, 10 minutes, un quart d'heure. Et beaucoup ont déjà ressenti cette culpabilité de ne pas être à l'heure, en courant pour attraper son bus et en râlant parce que celui-ci s'arrête trop souvent.

Mais l'origine de ces retards chroniques pourrait n'être qu'une question de personnalité.
Les études récentes montrent en fait que certains groupes d'individus sont plus enclins à être en retard que d'autres. Jeff Conte, un professeur associé en psychologie, a publié en 2003 une étude réalisée sur 181 conducteurs de métros à New York. Il a ainsi divisé ce groupe en deux types : le type A et le type B, en fonction de leur personnalité. Le premier regroupe les personnes dynamiques et capables d'atteindre leurs objectifs. Le type B rassemble au contraire les personnalités plus décontractées. Les résultats sont clairs : le type A est bien plus ponctuel que le type B. Plus que par fainéantise, c'est leur perception du temps qui diffère. Pour le premier groupe, une minute est perçue, en moyenne, comme 58 secondes tandis que pour les autres, une minute équivaut en réalité à 77 secondes. "Si vous avez une différence de 18 secondes, elle va s'accroitre avec le temps" précise Jeff Conte au Wall Street Journal. Autre constatation, Jeff Conte a remarqué que ceux qui étaient adeptes des tâches multiples arrivaient plus souvent en retard.

Et les conséquences ne sont pas négligeables. Une étude de 2006, de l'agence Proudfoot Consulting a même démontré que 15 à 20% de la population américaine était constamment en retard. Et les répercussions ne touchent pas que l'humeur de leurs compatriotes. Si chaque PDG arrivait avec 10 minutes de retard, le pays perdrait 90 milliards de dollars.


En revanche, passer du type B au type A n'est pas si simple. C'est même le comportement le plus difficile à changer. "Si vos parents étaient nuls en gestion du temps, vous partagez probablement ces gènes" souligne le docteur Russell A. Barkley, interrogé par le magazine Elle. "Ce qu'il faut comprendre, c'est que lorsqu'on demande à un vrai retardataire d'arriver plus tôt, c'est comme faire remarquer à quelqu'un qui fait un régime qu'il mange trop" souligne au Huffington Post, Diana DeLonzor, auteur du livre "Never Be Late Again." En 2013, un Ecossais de 57 ans, Jim Dunbar, s'est fait diagnostiquer comme étant atteint de la maladie du retard chronique. Ce diagnostic le rend ainsi totalement irresponsable de ses retards. "J'ai perdu beaucoup d'emplois. Je peux comprendre la réaction des gens et pourquoi ils ne me croient pas" expliquait-il au Daily Mail.

Evidemment, notre Ecossais récidiviste, est victime d'un trouble mental. C'est aussi le cas de certaines personnes hyperactives ou en dépression. Il faut généralement un suivi thérapeutique car ces retards atteignent des proportions très importantes.

Mais les techniques employées pour leur venir en aide peuvent grandement aider les retardataires à mieux gérer leur vie. Première technique : réapprendre la notion du temps. Le retardataire ne doit pas se fixer un objectif infaisable, sous le seul prétexte qu'il a réussi à le faire une fois par le passé dans un temps très court. Ainsi, calculez de façon large. Si votre bus prend 20 minutes "au mieux," prévoyez du rab de temps. Une bonne méthode est aussi de réfléchir à la minute près et d'entrer toutes ses tâches sur son téléphone, dont l'alarme sonnera au bon moment. Par ailleurs, les personnes décontractées sont généralement douées pour s'adapter mais doivent d'avantage organiser leur vie : ranger les affaires à leur place évite de perdre du temps à les chercher.

Autre résolution, anticiper les départs en préparant par exemple ses habits la veille pour le lendemain matin. Enfin, évaluer et visualiser les risques du retard pour se décider à partir plus tôt. Une image mentale répétée peut permettre un changement de comportement. Si vraiment, ça ne fonctionne pas, vous aurez au moins une excuse : vous n'avez tout simplement pas la même notion du temps que votre interlocuteur. Pas sûr que cela suffise.

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