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La science du hoquet : pourquoi on l’attrape et comment s’en débarrasser
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Hic !

Le hoquet nous assaille de manière inattendue et s'en va quand il le veut bien...Un symptôme que la science est bien en peine d'expliquer.

Jean Vitaux

Jean Vitaux

Jean Vitaux est médecin gastro-entérologue. Il a publié La gastronomie (« Que sais-je ? », PUF), le Dictionnaire du gastronome (en collaboration avec Benoît France, PUF) et La mondialisation à table (PUF).

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Atlantico : Tout le monde en a déjà fait l'expérience : le hoquet peut survenir à tout moment, et repartir sans qu'on se l'explique vraiment. Que sait-on sur les causes du hoquet ?

Jean Vitaux : Le hoquet est une contraction rythmique du diaphragme, et qui répond à divers stimuli qui peuvent être tantôt locaux, tantôt centraux, c’est-à-dire au niveau cérébral. Mais le hoquet reste un symptôme assez mystérieux, dont on ne connaît pas la fonction exacte. Le bâillement, par exemple, sert  à changer l'espacement, c’est-à-dire l'air qui n'est pas atteint par la respiration et qui stagne dans les bronches. Bien malin celui qui pourra vous dire à quoi sert le hoquet, en revanche.

Ce qui est certain, c'est que lorsque a lieu une distorsion du tube digestif, notamment au niveau de l'estomac, cela constitue un des facteurs susceptibles de déclencher le hoquet. C'est pourquoi l'ingestion d'eau gazeuse peut parfois déclencher le phénomène. Lorsqu'il y a un obstacle, ou en cas d'occlusion intestinale, cela génère une hyperpression abdominale qui entraîne une contraction  du diaphragme. Mais dans bien des situations, on ne sait absolument pas pourquoi le hoquet se déclenche.

Certaines personnes peuvent être atteintes de hoquets de manière pathologique. Dans ce cas, quelle en est la raison ?

Dans certains cas pathologiques les hoquets peuvent durer très longtemps, plusieurs heures, si ce n'est plusieurs jours.  Ce sont eux qui posent un vrai problème, car le diaphragme étant l'un des muscles les plus puissants de l'organisme, cela provoque une très grande fatigue. J'ai pu voir des patients arriver dans un état d'épuisement très avancé lorsque le hoquet dure depuis trois jours. Mais dans ces cas pathologiques également, on ignore les raisons du déclenchement. Les causes peuvent être digestives, ou bien hypothalamiques.

Comment se fait-il qu'on sache si peu de choses sur la raison d'être du hoquet ?

Parce que le corps scientifique n'a pas vraiment de raisons de se consacrer à un phénomène qui ne pose problème que pendant quelques minutes, et qui est aussi vite oublié par la personne qui y a été sujette. On a compris la fonction du bâillement, pour reprendre cet exemple, en explorant la fonction respiratoire. Mais le hoquet n'est pas un enjeu de santé publique, et il survient de manière trop inattendue pour qu'il soit étudié dans de bonnes conditions. Le vrai problème concerne les personnes atteintes de manière chronique, qui sont moins nombreuses.

Quels sont les remèdes ?

Nous connaissons tous les vieilles techniques, plus ou moins efficaces, pour lutter contre le hoquet léger. Par contre, pour le hoquet plus sérieux, des médicaments existent, comme les agents pro-cinétiques. Quand ces médicaments-là ne marchent pas, certains neuroleptiques peuvent venir à bout du hoquet, faisant porter les effets sur le cerveau et l'estomac en même temps.

Environ la moitié des patients atteints du virus Ebola étaient concernés par le hoquet. Comment cela s'explique-t-il ?

Les patients d'Ebola sont atteints de problèmes digestifs extrêmement importants, à cause des hémorragies internes qui entraînent des irritations. Le hoquet est donc le symptôme d'une anomalie digestive, mais pas d'Ebola.

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