Mme Lemaire, pour attirer des entrepreneurs et investisseurs américains, préférons l’action à l’arrogance !

"La Silicon Valley risque de rater le train du développement numérique raisonné, éthique, en croyant être le centre du monde. […] La France n'a pas de leçon à recevoir de la Silicon Valley" a martelé Axelle Lemaire lors de la Conférence Le Web à l’attention d’investisseurs américains.

Alors que les Français sont malheureusement souvent décrits à l’étranger et notamment aux Etats-Unis comme arrogants, les propos de la Secrétaire d’Etat chargée du numérique ne vont pas améliorer notre réputation, lorsqu’elle affirme ne pas avoir de leçons à recevoir de la Silicon Valley … tout en se permettant bien sûr de leur en donner.

Mme Lemaire, ayez l’humilité de reconnaître que la santé économique de la France serait autrement meilleure si les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) étaient nés de ce côté de l’Atlantique.

Il ne suffit pas d’investir 200 Millions d’euros dans des accélérateurs de start-ups, il faut surtout accroître l’attractivité de notre pays tant aux yeux des créateurs de start-ups que des investisseurs. Bref il ne suffit pas de rendre au compte-gouttes à travers des processus opaques ce que vous avez massivement aspiré par ailleurs. Aujourd’hui, vos leçons n’y feront rien : les Etats-Unis sont plus attractifs que la France. Les jeunes Français ne s’y trompent pas, ils sont 11 fois plus nombreux à s’y installer que l’inverse. Il y a d’ailleurs aujourd’hui plus de Français aux Etats-Unis que d’Américains en France.

Pourquoi ? Rien ne fait plus fuir de jeunes entrepreneurs et les investisseurs qu’une fiscalité décourageante, un rapport au succès ambigu et un droit du travail kafkaïen. A titre d’exemple, notre fiscalité demeure l’une des plus lourdes au monde : elle représente 45% de notre PIB contre 25% aux Etats-Unis (OCDE, 2011).

Alors Mme Lemaire, faisons preuve de sagesse : apprenons de leur succès plutôt que d’essayer de leur enseigner nos échecs.