"Confidence Men" le livre qui démonte Obama et son administration<!-- --> | Atlantico.fr
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Un livre qui vient de sortir chez Harper & Collins, dresse un portrait cruel vu de la Maison Blanche et de son chef, vus de l'intérieur.
Un livre qui vient de sortir chez Harper & Collins, dresse un portrait cruel vu de la Maison Blanche et de son chef, vus de l'intérieur.
©Reuters/Maison Blanche

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Issu d'entretiens avec l'équipe de la Maison Blanche, et l'actuel président, l'ouvrage montre ses faiblesses et ses incohérences

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Alors que Barack Obama, qui ne cesse de baisser dans les sondages, espère décrocher un deuxième mandat présidentiel, “Confidence Men: Wall Street, Washington, and the Education of a President”, un livre qui vient de sortir chez Harper & Collins, dresse un portrait cruel vu de la Maison Blanche et de son chef, vus de l'intérieur. Le contenu de l'ouvrage est d'autant plus ravageur qu'il est issu d'entretiens avec, entre autres, des membres de la Maison Blanche actuellement en poste, et avec Obama qui a accordé un entretien de 50 minutes à l'auteur, dans le célèbre bureau oval.

Ron Suskind, l'auteur de Confidence Men, n'est pas un débutant. Ce n'est pas un hasard si le Obama lui a consacré près d'une heure. Diplômé de Columbia University, ancien du Wall Street Journal, c'est un journaliste expérimenté et reconnu, qui reçu un des prix Pulitzer en 1995, et  a écrit un livre acide sur Georges W. Bush en 2004 "The Price of Loyalty George W. Bush, the White House and the Education of Paul O'Neill" (Le roman noir de la Maison-Blanche : Les révélations de Paul O'Neill, ex-secrétaire d'Etat au Trésor).

Obama et son gouvenement ne sortent pas grandis de cet ouvrage touffu qui compte plus de 500 pages issues de 746 interviews avec plus de 200 personnes. Tous les comptes rendus mettent en avant la phrase assassine de Larry Summers, ex-director of the National Economic Council d'Obama, en clair son ancien conseiller économique : "Il n'y a pas un seul adulte en charge, Clinton n'aurait jamais fait toutes ces erreurs."

Summers a démenti, mais plusieurs se souviennent avec précision de l'avoir entendu prononcer cette phrase.

L'ouvrage montre une équipe rongée par les rivalités internes mené par Obama, présenté comme "un brillant amateur".

Le Washington Post a noté que l'ancienne directrice de la communication d'Obama est citée dans le livre où elle dit qu'elle avait travaillé "dans un environnement globalement hostile aux femmes" Elle a démenti depuis.  Mais Suskind a diffusé l'extrait de l'enregistrement de leur entretien où elle faisait cette déclaration.

Un autre témoignage confirme celui de Christina Romer, ancienne présidente du Council of Economic Advisers (Groupe des conseillers économiques) qui déclare avoir été exclue d'une réunion par le principal conseiller économique, Summers "Je me sentais comme un morceau de viande.". Une autre citation attribuée à une haute responsable non identifiée, va dans le même sens "Le président a un vrai problème avec les femmes."

Selon Suskind, il est même arrivé qu'Obama n'arrive pas à se faire obéir par sa propre équipe. Ainsi en 2009, il aurait demandé à son ministre des Finances, Timothy Geithner une étude sur une éventuelle séparation de la méga-banque américaine Citigroup en deux entités, mais Geithner qui ne voulait pas en entendre parler ne lui aurait jamais remis ce rapport.

Deux mémorandums internes publiés dans le livre évoquent "la profonde frustration des conseillers économiques face à l'attitude" de Lawrence Summers, le patron du National Economic Council qui impose lourdement ses vues.

L'auteur cite aussi son entretien avec Obama, au cours duquel celui-ci évoque ses doutes personnels, et reconnaît que pendant ses deux premières années à la tête du pays, il avait une méthode technocratique de gouvernement. Il se compare même au l'ancien président démocrate Jimmy Carter, connu pour sa faiblesse, et le fait qu'il ne maîtrisait pas une situation et avait une politique dictée par les événements.

La Maison Blanche a réagi violemment déclarant, avant même sa sortie, que ce le livre de Suskind était "bourré d'erreurs (...) et donnait une vision déformée et fausse de la Maison Blanche sous Obama." Sans aller jusque là, la critique du livre dans le Washington Post, se conclut en regrettant quand même un certain nombre d'erreurs factuelles, ceci alors que ce quotidien est loin d'être un fervent supporter d'Obama.

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