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Les banques européennes à nouveau sous surveillance
Les banques européennes à nouveau sous surveillance
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

En théorie, tout va bien pour la quasi-totalité des banques en Europe. Pourtant, les grandes agences de notation viennent de mettre en évidence trois facteurs de risque pour 2015, renforçant ainsi la probabilité d’une crise financière au printemps.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Au niveau de la solvabilité et de la crédibilité, les grandes banques en Europe sont parfaitement sécurisées. Elles ont toutes passé les stress tests avec succès, notamment les banques françaises. Leurs fonds propres ont été reconstitués et les ratios de liquidité et de solvabilité sont solides. Le seul problème concernant ces tests, c’est qu’ils n’ont pas été jusqu’à mesurer l’impact de conditions extrêmes : un effondrement de l’immobilier supérieur à 30% par exemple ou une chute brutale des indices boursiers. Ceci étant, les effets systémiques sont assez bien contrôlés.

Reste maintenant à prendre en compte l’évolution de l’environnement économique en Europe en 2015. C’est ce que viennent de faire les trois principales agences de notation, Standard and Poor’s, Fitch et Moody’s. Les agences de notation ont mis le doigt sur quatre séries de facteurs de risques nouveaux non repérés par la BCE qui peuvent fragiliser les banques.

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La première série de facteurs concerne évidemment les conditions économiques générales qui vont rester très déprimées en Europe l’année prochaine. Pas de croissance, pas de marges, pas d’activité donc des risques d’impayés sur les crédits accrus.

La deuxième série de facteurs concerne l’impact de la réglementation. L’Europe bancaire est un progrès considérable mais son prix porte sur une surveillance accrue des établissements bancaires et, fait nouveau, sur une surveillance sous la responsabilité de la BCE. Cette surveillance est sécurisante d’un coté, mais elle limite l’activité de l’autre. Cela revient à brider les moteurs ou appliquer une sorte de principe de précaution au commerce de la banque.

La troisième série de facteurs provient des États eux-mêmes qui auront de moins en moins de moyens pour intervenir en cas d’incidents.

La quatrième série de facteurs tient à la difficulté de gérer une économie avec des taux d’intérêt zéro ou même négatifs. Pourquoi faire le commerce de l’argent si les prix et les marges sont nuls ? Le taux zéro dissuade les acteurs économiques de prendre des risques. Or, la gestion du risque, la prise de risque, la mesure et la maîtrise des risques sont au cœur de l’activité économique. Le taux d’intérêt est à la fois le coût et la rémunération du risque.

Nous entrons dans une conjoncture paradoxale. Les banquiers centraux ont baissé les taux de l’argent pour encourager l’investissement qui ne coûte rien, mais qui est aussi trop peu rémunéré.  Personne n’a trouvé la clef pour sortir de ce paradoxe. Beaucoup craignent que la sortie ne passe par un krach, qu’il soit économique et financier, social ou politique. Le scenario du krach n’est pas retenu par les agences de notation actuellement, mais toutes les pierres sont posées.

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