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Le charme discret 
du Parti radical de gauche
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Primaires PS

Si Jean-Michel Baylet, le président du PRG, ne decolle pas dans les sondages sur la primaire PS, son programme est plutôt populaire auprès des sympathisants de gauche. C'est en tout cas ce que montre une récente étude de l'institut OpnionWay.

Julien Goarant

Julien Goarant

Julien Goarant est directeur d'études à l'institut OpinionWay.

 

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ATLANTICO : D'après vos chiffres, près de 11 % des sympathisants de gauche disent qu’ils pourraient « probablement » ou « certainement » voter pour Jean-Michel Baylet. Que signifie ce score ?

Julien Goarant : Il ne s'agit pas forcément d'une adhésion, mais de l'hypothèse de pouvoir, éventuellement, voter pour lui. C'est le signe d'un intérêt, à la fois sur le fait que le PRG participe à ces primaires citoyennes qui ont été conçues pour être ouvertes assez largement à gauche, et que les idées du PRG dépassent sans doute la personnalité de Jean-Michel Baylet - qui manque peut-être un peu de notoriété aujourd'hui.

On est parti du programme du PRG tel qu'il est proposé aujourd'hui. On voit que l'adhésion à ce programme, à gauche, est très large. Il y a une pertinence à la participation du PRG qui est parfaitement validée par ses options idéologiques. Il y a de ce point de vue là une vraie cohérence entre la participation et le corpus idéologique.

Il y a quand même des choses qui se distinguent et qui marquent la spécificité du Parti Radical de Gauche aujourd'hui, et qui viennent enrichir les primaires citoyennes. Ce sont des éléments que l'on retrouve essentiellement sur une approche plus fédéraliste de l'Europe, avec un gouvernement économique européen, ou sur des questions de participation citoyenne, comme l'idée du vote obligatoire, qui les distingue un petit peu. De même, sur l'économie, le PRG préfère exonérer de charges les entreprises qui recrutent des jeunes plutôt que de créer 300 000 emplois jeunes : c'est quelque chose qui rallie un peu moins largement les sympathisants de gauche.

Est-ce que le PRG est plus ou moins à gauche que le PS ?

Des propositions du PRG peuvent être consensuelles pour différentes parties de la gauche. Sur la question des moeurs, par exemple sur la question de l'adoption par des couples homosexuels, il y a une proposition assez forte du PRG qui est souvent plus libéral que le PS. Seuls 67% des sympathisants de gauche soutiennent cette idée. Il y a un vrai enrichissement du PRG par rapport aux plateformes qui peuvent être présentées aux primaires socialistes. Sur la laïcité, également, le PRG ne cache pas son goût pour une laïcité réelle, au sens où il souhaiterait notamment que sur la question des subventions aux écoles confessionnelles, on règle définitivement la question. Ce qui reviendrait à couper toute subvention de l'Etat à l'enseignement privé.

Votre étude montre aussi que de nombreux électeurs de partis nettement plus à gauche que le PS  - et beaucoup plus hostiles au principe de l’élection présidentielle – s’apprêtent à voter aux primaires. N’est-ce pas un peu contradictoire ?

On est dans une logique de primaires citoyennes, qui ont été présentées ouvertes. A ce moment-là, on peut penser qu'effectivement d'autres personnes qui ont des valeurs de gauche aient envie d'influencer et de construire un Parti socialiste qui se rapproche d'eux. Premièrement ces sympathisants n'appartiennent pas à la gauche radicale  ou à l'extrême gauche, ou même au PS : ils sont "sympathisants de", ce qui veut dire qu'ils ont pu soutenir d'autres partis auparavant. Ils peuvent trouver le PS trop à gauche ou trop social-démocrate : par conséquent, orienter et créer une candidature socialiste à la présidentielle - c'est à dire au troisième tour des primaires - qui leur permette de s'y rallier au deuxième tour de l'élection présidentielle.

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