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Le divorce s’aggrave 
entre l’entreprise et les marchés
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EDITORIAL

Et si la vie des affaires était bien différente de l’agitation schizophrénique à laquelle se livrent les marchés ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les entreprises qui publient leurs bilans trimestriels affichent dans l’ensemble une grande sérénité face aux professionnels de la finance qui annoncent l’apocalypse. Il faut un grand sang froid pour résister au martèlement incessant des prophètes de la récession multipliant les rumeurs les plus folles qui sont autant d’obstacles au fonctionnement normal de l’activité.

Mais les chefs d’entreprise continuent de surfer sur la vague et refusent d’envisager le pire parce qu’ils ne voient pas la crise tant que celle-ci n’apparaît pas dans leurs carnets de commandes. A leurs yeux, la situation d’aujourd’hui n’a rien de commun avec celle de 2008, où la faillite surprise de la banque Lehman Brothers avait plongé le monde de l’économie dans une situation proche du chaos, puisque tous les mécanismes du crédit et des échanges s’étaient trouvé subitement bloqués. Les entreprises en ont tiré la leçon et se sont musclées par des réorganisations en profondeur pour améliorer leurs performances, réduire leurs coûts, reconstituer des réserves pour faire face aux aléas d’une conjoncture de plus en plus mouvante.

On ne peut en dire autant du monde de la finance, qui n’a guère modifié ses habitudes et se trouve fragilisé d’autant plus qu’il a laissé en place de véritables outils d’autodestruction avec des ordinateurs ultrarapides à gestion automatique sur des produits sophistiqués dématérialisés, qui n’ont plus rien à voir avec les fonctions traditionnelles qui étaient dévolues aux établissements financiers.

La finance, un obstacle supplémentaire à surmonter.

Pas étonnant dans ces conditions que le divorce s’accuse entre les deux piliers de la vie économique. Au lieu d’être un atout au service de l’entreprise, la finance représente souvent un obstacle supplémentaire qu’il faut surmonter. Heureusement la gestion habile des banques centrales permet pour l’instant de maintenir le fonctionnement des échanges. Le ralentissement conjoncturel auquel on assiste n’annonce pas pour l’instant l’arrivée d’une récession. La croissance demeure la règle dans la sphère asiatique, de plus en plus dominante. Le trafic maritime reste élevé traduisant la bonne tenue des échanges internationaux. Le ralentissement auquel on assiste dans les pays les plus avancés a permis le dégonflement de certaines positions spéculatives. Il se traduit par une baisse des prix du pétrole, une détente sur les cours des matières premières, et le maintien de taux d’intérêt particulièrement bas, autant d’atouts pour les entreprises.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue le formidable désir de progrès généré dans les pays émergents ou des centaines de millions de personnes manifestent leur enthousiasme pour la société de consommation à laquelle ils viennent d’accéder et qu’ils ne veulent pas remettre en cause. Ce qui suscite un esprit d’entreprise dont les vieilles nations pourraient à leur tour s’inspirer.

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