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Parti socialiste : petites primaires entre "amis"
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Dernière ligne droite

Lundi prochain on devrait tout savoir ! Tout, sur les modalités du déroulement de la primaire socialiste à l’issue de laquelle sera désigné celui ou celle «qui sera en mesure de battre Nicolas Sarkozy en 2012», selon les termes du député Bruno Le Roux, un des principaux lieutenants de François Hollande.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Pressé de questions, Benoit Hamon, le porte-parole du PS a promis que tout sera dévoilé le 20 juin. D’ici là, mais surtout d’ici l’ouverture du dépôt officiel des candidatures, (le 28 juin), le Parti socialiste s’efforce d’entretenir la flamme des militants en lançant une campagne sur le « nouveau cadeau fiscal de deux milliards » d’euros aux contribuables les plus riches de France, et en dénonçant les obstacles rencontrés dans une vingtaine de préfectures et villes de droite pour l’obtention des listes électorales ou parvenir à louer une salle pour le vote .

Insuffisant pour calmer les préoccupations des socialistes : à ce jour on ignore qui dirigera le PS, autrement dit qui tiendra la maison, dans un premier temps, à partir du moment où Martine Aubry  déclarera officiellement sa candidature, et ensuite pendant la campagne électorale proprement dite ? Les  proches de la première secrétaire ont évoqué un triumvirat mais la formule ne rencontre guère d’enthousiasme. Un intérim assuré par le numéro 2 du parti Harlem Désir , non plus .

Comment rassembler le PS ?

Autre interrogation et non des moindres : comment rassembler le PS et ne pas décourager les électeurs au lendemain des inévitables affrontements  de la compétition interne ? A cet égard ce qui s’est passé mercredi soir à Lille entre les  candidats écologistes, n’est qu’un pâle échantillon  de ce qui  pourrait se produire entre les candidats à la candidature du PS. Le "choc" Hulot-Joly renforce encore  la conviction de ceux qui s’opposent à l’organisation de débats télévisés entre les prétendants socialistes.

Pourtant il faudra bien que ceux qui se déplaceront pour la primaire (les plus optimistes espèrent entre deux et trois millions d’électeurs, les plus pessimistes trois cent mille), disposent d’arguments pour faire leur choix. Les prétendants ont adopté le projet du PS, mais n’ont pas encore imprimé leur marque, qui permet de creuser une différence. Ségolène Royal l’a bien compris qui trace sa route, en tentant de prendre ses rivaux de vitesse : elle égrène chaque semaine une série de propositions, prélude à son programme personnel. Mercredi elle a développé six mesures pour les entreprises qui, dit-elle, « n’ont rien à craindre de la Gauche». Elle en veut pour preuve l’investissement de la région dans la vie économique de Poitou-Charentes .

Débats ou campagnes individuelles ?

Les candidats à la candidature devront-ils se contenter de faire campagne individuellement ? Impensable pour la plupart d’entre eux : « Il faut du débat, François Hollande acceptera  toutes les formes qu’on lui proposera », clame-t-on du coté du député de Corrèze . «Il n’y a pas d’élection sans débat ; il est intrinsèque à un processus démocratique », renchérit Ségolène Royal. Du coté de Martine on ne dit (encore) rien. Mais les amateurs de castagne verbale en seront sans doute pour leurs frais ; un débat avant le premier tour de la primaire, tel qu’il avait été envisage à l’Université d’été de la Rochelle semble aujourd’hui exclu. A la Rochelle il est prévu que les candidats à la candidature participent à des table-rondes, mais séparément ! Pour le deuxième tour, on verra !  Pour l’heure, les négociations se passent par personne interposée : ni François Hollande ni Ségolène Royal ne siègent au Conseil Politique mis en place par Martine Aubry.

Mais au fait, combien seront-ils sur la ligne de départ, le 13 juillet, lorsque les inscriptions seront closes ? Trois, quatre, cinq, six ? Arnaud Montebourg  cherche à s’imposer  grâce à son thème de la dé-mondialisation. Manuel Valls marque sa différence avec des prises de position sécuritaires. Pierre Moscovici  hésite ; il voudrait capitaliser sur sa proximité intellectuelle avec DSK. Mais la page est tournée ! Et ces trois prétendants devront aussi réunir les parrainages internes nécessaires pour pouvoir participer à la primaire.

François Hollande est entré en lice dans le rôle du challenger ; il est aujourd’hui l’un des favoris des sondages ; il  lui faut  maintenant montrer qu’il a acquis la stature de présidentiable. Ségolène Royal, parée de son titre d’ex-candidate, veut prouver qu’elle conserve toute sa légitimité pour être à nouveau la candidate de la Gauche. Une légitimité que va revendiquer Martine Aubry. La première secrétaire du PS  est en campagne même si elle n’a pas encore fait officiellement acte de candidature. Comme Nicolas Sarkozy . Mais pour elle ce n’est plus qu’une question de semaines, voire de jours.

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