Épidémie d'Ebola : la mort atroce des victimes du virus <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
78 personnes sont décédées en Guinée depuis janvier à cause du virus Ebola.
78 personnes sont décédées en Guinée depuis janvier à cause du virus Ebola.
©Reuters

Démunis

En l'espace de trois mois seulement, 78 personnes sont décédées en Guinée à cause du virus Ebola, qui laisse les autorités sanitaires presque impuissantes.

François Bricaire

François Bricaire

François Bricaire est un médecin. Il est chef du service Maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris. Il est professeur à l'Université Paris VI-Pierre et Marie Curie.

 

Voir la bio »

Atlantico : D'après les chiffres officiels, 78 personnes sont décédées en Guinée depuis janvier à cause du virus Ebola, "soit un taux de létalité de 63 %" selon le ministère guinéen de la santé. Comment ce virus se manifeste-t-il ?

François Bricaire : On constate une poussée de fièvre, assortie d'une évolution très rapide, avec des signes pharyngés, des maux de tête et des signes hémorragiques. C'est le plus souvent à cause de ces signes hémorragiques graves que les personnes décèdent. Cela peut se présenter de diverses manières : une hémorragie interne, du tube digestif par exemple, peut ensuite s'extérioriser. S'ensuivent des troubles hémodynamiques, avec des chutes de tension entraînant les décès constatés depuis janvier. Comme c'est très contagieux, et extrêmement rapide, on n'a pas le temps d'effectuer un quelconque traitement.

Comment expliquer que ce virus laisse les médecins devant un tel sentiment d'impuissance ?

Nous n'avons pas de médication antivirale contre cette classe de virus. Les recherches n'ont pas permis de trouver un moyen de lutter contre, ou n'ont pas été assez nombreuses.

Comment le virus se transmet-il d'une personne à une autre ?

Il se communique aussi bien par la sueur que par les humeurs en général, et produit ses effets en seulement quelques jours. En cas de diarrhée par exemple, les mains souillées d'un individu permettent la contamination. C'est pour cela qu'on observe beaucoup de malades chez les personnes qui s'occupent de celles qui sont déjà contaminées et qui décèdent. Les cérémonies d'enterrement sont l'occasion d'être contaminé, notamment.

Comment expliquer cette résurgence de cas de contamination au virus Ebola ?

Jusqu'à présent on n'avait pas vu dans cette région d'épidémies de ce type. Elles étaient cantonnées à des zones forestières très reculées. L'ennui, aujourd'hui, c'est que la capitale, Conakry, est touchée. Ce qui veut dire qu'il est potentiellement beaucoup plus difficile de contrôler le virus.

Quelles sont les solutions à apporter ?

Il faut repérer les cas, les isoler, et veiller à prendre des mesures d'hygiène stricte, avec le port de gants et autres protections. C'est ainsi que les épidémies se stoppent, en général.

Peut-on comparer cette épidémie aux cas de peste noire que l'Europe a connus il y a plusieurs siècles ?

Dans une certaine mesure, oui, puisque la contamination est directe, comme entre un pesteux et un individu sain. On est à l'opposé des maladies qui se transmettent par un vecteur comme un moustique (chikungunya) ou l'air (coronavirus). En l'occurrence, un contact suffit ; c'était le cas avec la peste, ça l'est aussi avec Ebola. Il est maintenant à craindre que le virus voyage par avion vers d'autres continents.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !