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Photo d'illustration / Une écharpe de maire confectionnée par une ouvrière.
Photo d'illustration / Une écharpe de maire confectionnée par une ouvrière.
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvèstre

Il faudra attendre les résultats du second tour des élections municipales pour en tirer des leçons politiques et mesurer les rapports de force en présence. Mais sans attendre, les caractéristiques du premier tour, taux d’abstention et poussée de la droite, vont confirmer la nécessité d’un changement.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le changement le plus attendu porte évidemment sur la politique économique et l’application du pacte de responsabilité. Ce pacte de responsabilité annoncé à grands renforts de communication au début de l’année avait été très bien accueilli par tout le monde. Le monde des affaires et des marchés financiers en ont vu un signal très fort pour prendre en compte les contraintes qui s’imposent à nous : la mondialisation et la concurrence internationale. Mais, contrairement à ce qu'on imaginait, la classe politique ne s’est pas exagérément émue de ce changement annoncé. Seulement voilà, depuis deux mois, rien n’a été fait pour commencer l’application de ce pacte. Le gouvernement, quel qu’il soit, est donc attendu  sur trois points :

  1. 1. Une réforme de la fiscalité afin de préparer des baisses d’impôts (sur les sociétés et les particuliers) et des baisses de charges sociales sur le salaire.
  2. 2. Une réforme des dépenses budgétaires avec des baisses importantes, plus de 50 milliards, seul moyen de financer les baisses de charges.
  3. 3. Une réforme du code du travail afin de simplifier les procédures et surtout d’améliorer la mobilité.

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Le deuxième grand changement porterait sur la composition du gouvernement, son périmètre, l’équilibre des différents courants. Francois Hollande a semble-t-il abandonné l’idée d’un gouvernement dominé par des personnalités de la société civile. Il aurait finalement l’idée de garder le même Premier ministre à l’image de ce qu'avait fait François Mitterrand en gardant Pierre Mauroy pour gérer le tournant de 1982/83. A la limite il serait prêt à garder les ministres écologistes (Cécile Duflot) mais ça dépendra précisément de leur rôle joué pendant ces municipales. Sauf si les écolos sont loyaux au deuxième tour et ne tuent pas des candidats de gauche sous prétexte d’indépendance, le président de la République n’aura aucun état d’âme pour les jeter. L’accord signé au moment des présidentielles sera caduque.  Les écologistes le savent. Ils ont besoin d’être présents, ils ne feront pas de provocation. Donc aucun gros changements en perspective.

Sauf deux changements de poids. Le premier serait de réduire le nombre de ministres autour de 15 ou 16. On racontera que c’est pour faire des économies. La vérité c’est qu'il faudra retrouver de l’efficacité.

Le deuxième changement affectera Bercy. D’abord parce que l’organisation actuelle avec 6 ministres fait désordre et pagaille. Ensuite, parce que la conjoncture va être tellement tendue qu'on aura besoin d’un autant homme fort et crédible pour négocier avec les marchés. Pierre Moscovici a fait le job mais les querelles intestines à Bercy l’ont usé.  La plupart des ministres de l’économie font cavalier seul (n’est-ce pas, Monsieur Montebourg ?)

Le choix du titulaire de Bercy va être très difficile.

Ou bien, François Hollande se résout à nommer un expert de la société civile investi de toute l’autorité nécessaire. On peut même imaginer rattacher ce nouveau  ministère directement au Président. Dans cette hypothèse, le mieux placé dans les milieux d’affaires serait Pascal Lamy. Mais c’est le Président qui décide.

Ou bien, François Hollande reste fidèle à sa stratégie et persiste dans l’idée de faire diriger Bercy  par un politique, un élu. « La politique, c’est un métier », dit-il souvent à ceux de ses visiteurs qui lui suggèrent de prendre un patron pour gérer Bercy.

Dans le cas où le choix final porterait sur un politique, c’est Michel Sapin qui semble être le mieux placé pour prendre en charge un vaste ministère de l’Économie.

Mais rien n’est décidé. Rien n’est fait. A priori, le Président est assez facile à décoder (Il hésite en permanence à prendre une décision). Il attend que  les conditions de la nomination soient évidentes. La nomination s’imposera alors.

Avant le résultat définitif du scrutin municipal, aucune nomination ne parait incontournable. 

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