Pour les agences de notation, le Pacte de responsabilité est planté <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Les agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s pensent que François Hollande n'arrivera pas à appliquer son Pacte de responsabilité.
Les agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s pensent que François Hollande n'arrivera pas à appliquer son Pacte de responsabilité.
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

François Hollande ne réussira pas à appliquer le Pacte de responsabilité. C'est l’avis des agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s. C’est aussi l’avis des marchés et des milieux d’affaires internationaux.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Voir la bio »

Malgré les propos optimistes du ministre de l’Économie hier dans le Figaro, les marchés et les chefs d’entreprise ne croient plus que François Hollande peut encore lancer son Pacte de responsabilité. Ce pacte avait été bien accueilli il y a deux mois. Il paraissait ambitieux et cohérent. Il répondait à une nécessité : renforcer la compétitivité des entreprises en réduisant les dépenses de l’État. C’était même un bon début pour envisager une baisse des impôts. Un peu comme ce qui s’applique en Italie.

[LES AUTRES ARTICLES DE VOTRE BRIEFING ATLANTICO BUSINESS]

Seulement voilà, l’annonce date déjà de janvier, soit il y a plus de deux mois. Et depuis deux mois, le gouvernement s’est enlisé dans des débats de politique politicienne dont il ne ressort rien. Un débat violent avec le Medef sur les contreparties qui n’a pas été réglées parce que les entreprises ne peuvent pas s’engager sur des objectifs chiffrés. Donc, on a fait un faux compromis où tout le monde a raconté des histoires en faisant semblant de les croire.

Parallèlement, le gouvernement n’a fait aucun progrès sur les économies de dépenses alors qu’on en attend pour 50 milliards. Louis Gallois n’y est pour rien, mais le choc de compétitivité qu’il avait espéré est loin de se produire. Le crédit d’impôt compétitivité emploi va être perçu par les entreprises mais l’État n’a pas financé cet effort donc pas d’effets macro-économique.

Pierre Moscovici n’arrête pas de faire son job, il rassure à Bruxelles, il explique à Berlin et à Paris, il s’offre le Figaro pour garantir aux décideurs que « nos économies de 50 milliards seront précises et détaillées »… mais ne donne pas les détails en question.

Bref Bercy sait que le monde des affaires se décourage mais n’a rien en magasin pour calmer cette inquiétude.

Après la mise sous surveillance de la France par Bruxelles – ce qui est quand même une humiliation - la France reste le dernier pays de la zone euro à ne pas avoir redressé la tête. Du coup les agences de notation qui doivent remettre leurs notes de printemps n’ont aucune raison de réviser leur diagnostic :

  1. 1.    La France a un problème grave de compétitivité pour ses entreprises. Rien n’a été fait pour redresser cette compétitivité.
  2. 2.    Le gouvernement ne fait aucun effort pour redresser ses finances publiques et trouver les moyens de financer les baisses de charges.
  3. 3.    Plus grave, la situation politique et sociale est telle qu'elle empêche les réformes. En bref, il n’y a pas de majorité politique pour les faire passer.  Et c’est bien le problème.

Les marchés et les milieux d’affaires pensent que François Hollande attend les élections municipales. Très certainement. Mais ils savent aussi que le Président a toujours une bonne raison pour attendre et réagir. Sauf qu’on arrive devant ce que les spécialistes appellent le mur de la dette. Le moment où il sera difficile de financer les dépenses publiques .Tout le monde est convaincu, que le président procèdera à un remaniement du gouvernement. Et dans cette perspective, les marchés et les européens font trois scénarios.

Premier scénario : Pour les marchés, l’idéal serait de s’affranchir des courants politiques et faire gérer la situation difficile par un gouvernement de personnalités de la société civile sur des objectifs clairs et budgétés. Et sur une période assez courte. Les marchés ont beau secouer les noms dans tous les sens, ils ont du mal à croire qu’un animal politique comme François Hollande accepte ce type de solution.

Second scénario : Reconduire un gouvernement très politique mais donner Bercy et tout ce qui touche à l’Économie, un patron et un seul super technicien, avec carte blanche pour redresser la situation.

Troisième scénario. Ne rien changer, garder le Premier ministre et les écologistes. Dans ce cas-là, le quinquennat est mort  et la situation économique va tourner  à la catastrophe. Ce n’est pas François Hollande qui terminera son mandat, mais ce sont, le FMI, la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne qui assureront les échéances. Bref, on reverra ressortir la troïka qui, après Athènes, Madrid et Rome, viendra à Paris. Quelle perspective !

Le sujet vous intéresse ?

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !