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Primaires PS-LR, des élections pour de rire ?
©Reuters

Caucus-pocus

Si les primaires sont devenues populaires en France, c’est sans doute parce qu’elles sont désormais le seul moyen de voter « pour » plutôt que « contre » de temps en temps. Ça ne sert à rien mais c'est toujours ça de pris.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je n’ai pas encore vraiment compris ce qui poussait la gauche du PS à exiger des primaires avec autant d’énergie. D’abord, c’est un concept directement importé des États-Unis, ce qui devrait le rendre suspect, et, ensuite, les deux socialistes les plus populaires d’après les sondages – Valls et Macron – sont justement ceux que les sinistres extrêmes rêvent de dégommer.

Mais c’est sans doute qu’à l’instar de tous les Français, quel que soit leur pied d’appel, les tenants de la gauche authentique se sont rendu compte que ces élections pour de rire étaient devenues la seule occasion de voter « pour » plutôt que « contre ».

Et un second tour de présidentielle Hollande-Le Pen ou Sarkozy-Le Pen, comme d’hab désormais, ça ne doit plus faire rêver grand monde.

Du coup, s’il y a moyen de s’épargner ça…

Personnellement, j’envisage très sérieusement de voter dans les deux camps (à un ou deux euros le bulletin, même en période de disette, je peux encore me permettre ça). Chez les réacs, j’irai sans doute soutenir Juppé. Il est sympathique, pas collet monté, n’aime pas le FN, peut peut-être nous débarrasser de l’ex-maire de Neuilly une bonne fois pour toutes et on dit qu’il a fait du bon boulot à Bordeaux même si c’est peut-être juste de l’intox parce que je n’ai pas refichu les pieds dans ce patelin depuis des années.

Mais est-ce qu’il saurait effectivement remettre le pays en route ? Rien n’est moins sûr : il fait de la politique depuis le haut Moyen-âge et, s’il avait servi à quelque chose de concret depuis, ça se saurait. Pas grave. I can live with that.

Chez les progressistes, je miserai plutôt sur Macron. Il a tout un tas de bonnes idées sociales-libérales sur lesquelles je ne reviendrai pas ici, n’a pas le petit côté psychorigide de Valls et garde cette capacité à mettre les pieds dans le plat que l’on finit par perdre à force d’éviter de désespérer Billancourt. Est-ce qu’il pourrait, lui, nous rendre un peu du lustre perdu ? Disons qu’il essaierait au moins de passer le chiffon ici et là. Ça serait déjà pas mal. A l’impossible nul n’est tenu.

Dans les deux cas, en tout cas, j’aurais effectivement l’impression de ne pas seulement voter par défaut. Allez, pour Macron, on pourrait même parler d’un certain enthousiasme. Pourquoi pas. Soyons fou.

Le hic, c’est que Juppé, isolé dans sa province, a en réalité aussi peu de chances de mettre le propriétaire de l’ex-UMP au tapis que Macron en a de passer les barrages de la légendaire synthèse socialiste, Hollande étant bien fichu de se requalifier (lui ou Aubry, son clone sans le sens de l’humour et avec plus de cheveux). Résultat des courses, primaires ou pas : un second tour Sarkozy-Le Pen. Ou Hollande-Le Pen. Mais bon, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise... On revotera contre. Comme d’hab.

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