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Emmanuel Macron est resté plus de 13 heures au Salon de l'Agriculture.
Emmanuel Macron est resté plus de 13 heures au Salon de l'Agriculture.
©Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Chronique parlementaire

Les vacances parlementaires sont terminées, et les travaux reprennent dans les assemblées.

Samuel Le Goff

Samuel Le Goff

Ancien assistant de députés, ancien journaliste parlementaire et aujourd'hui consultant, Samuel Le Goff fréquente le palais Bourbon et ses environs depuis 20 ans.

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Les vacances parlementaires sont terminées, et les travaux reprennent dans les assemblées. Mais la semaine sera calme, Assemblée et Sénat n’ayant à l’ordre du jour que des débats et ratification de textes sans enjeu. En apparence tranquille cette semaine ne sera pas de tout repos, car c’est le Salon de l’Agriculture, avec ses défilés d’élus déambulant au milieu des animaux et des stands.

Ce haut lieu politique et symbolique, porte de Versailles, pourrait voir passer davantage de parlementaires que les hémicycles. Entre visites présidentielles, ministérielles, délégations venues de la circonscription, et dégustations de produits du terroir, les occupations ne manquent pas. Ce n’est pas sans rappeler le Salon des maires, en novembre, où le Palais du Luxembourg (et son restaurant parlementaire) deviennent des annexes du salon, avec des sénateurs qui se transforment en guides conférenciers pour leurs grands électeurs en goguette parisienne.

Même si le monde de l’agriculture a perdu beaucoup de sa superbe et de sa puissance économique et politique, son salon reste une pierre blanche de l’agenda parlementaire. C’est l’occasion, pour des élus, d’aller à la rencontre du “terrain”, et accessoirement, de leurs électeurs. Si le nombre d’agriculteurs a beaucoup baissé, leurs organisations restent encore puissantes et bien structurées. Dans nombre de territoires ruraux, les agriculteurs fournissent encore un gros bataillon d’élus locaux et de responsables associatifs.

Dans la construction symbolique et l’imaginaire du paysage politique français, l'agriculture continue d’occuper une place à part, avec ces images de présidents et de grands fauves politiques, qui prennent la pose en “tâtant le cul des vaches”.

Plus tactiquement, ces moments de haute visibilité médiatique sont l’occasion de faire le point sur l’actualité du secteur, et répondre à ses demandes et angoisses avec des annonces sonnantes et trébuchantes.

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, dont l’image n’est pas spécialement associée à l’agriculture et au terroir (rien à voir avec Jacques Chirac…) se sont prêtés au jeu. Le chef de l’État y est même resté 13 heures. Les parlementaires ont respecté cette année une tradition, qui veut que pendant, ou juste avant le salon, un texte de loi intéressant le secteur est discuté au Parlement. Le 18 janvier à l’Assemblée et le 15 février au Sénat, une proposition de loi a été adoptée, afin de rééquilibrer les rapports entre la grande distributeurs et ses fournisseurs, au premier rang desquels se trouve l’industrie agro-alimentaire.

Il n’est pas certain que cela soit suffisant pour mettre du baume à un secteur agricole en désarroi. En effet, Emmanuel Macron n’a pas annoncé grand-chose, et les betteraviers viennent d’encaisser une défaite sur l’utilisation de produits de traitements pour les betteraves, définitivement interdits par Bruxelles, qui a suscité grogne et agacement. Et surtout, il n’a pas plu depuis 31 jours…

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