Islamisme : Blanquer résiste à l’intelligentsia, CNews fait un doigt d’honneur à la même ; Louis Aliot prend sa revanche sur Marine Le Pen ; Le Point s’en prend à Erdogan, L’Obs à Boris Johnson<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Inquiétude pour les Chantiers de l'Atlantique.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Voile : Blanquer sûr d’avoir sur la laïcité la population avec lui et l’intelligentsia contre lui

Jean-Michel Blanquer a osé formuler, un beau dimanche du mois d’octobre, à la télévision, que le voile n’était pas interdit mais « pas souhaitable dans notre société ». Le lendemain de son intervention télévisée, quand il découvre les réactions outrées à ses propos, le flegmatique Blanquer fulmine : « Je ne sais pas par quel bout m’énerver. C’était une phrase d’une banalité considérable il y a encore dix ou quinze ans, c’est le féminisme de tout un chacun, et aujourd’hui ça devient une phrase fasciste ! »

Alors, qu’est-ce qui fait tenir le soldat Blanquer ? Une certitude parmi d'autres : "celle d’avoir sur la laïcité la population avec lui et l’intelligentsia contre lui. Essentiel pour un ministre qui, certes, a fait ses classes dans les meilleures écoles privées de Paris, mais dont le père, modeste avocat rapatrié d’Algérie, a grandi dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger, le même que celui d’Albert Camus.

Le voile et l'école laïque

Le voile à la Une de Valeurs Actuelles ("Le voile ou la France ? Le pouvoir pris au piège. Trente ans de lâcheté. Provocateurs islamistes et idiots utiles" ­­et de l'Express (via l'école laïque). Pour Valeurs Actuelles (15 pages) : "le boomerang du réel est revenu cogner la politique d’Emmanuel Macron. Derrière lui, tout un pays s’interroge sur la compatibilité de l’islam avec la France."

"Si le foulard, qui n’était pas considéré comme obligatoire par les générations antérieures, est devenu une prescription sous l’influence des islamistes, on peut comprendre qu’il suscite des interrogations..."  souligne l'Express en donnant la parole (3 pages) à l’essayiste Hakim El Karoui, auteur de L’Islam, une religion française et à la féministe Fatiha Agag-Boudjahlat, enseignante d’histoire-géographie, qui a publié récemment l’essai Combattre le voilement (Le Cerf).

Fatiha Agag-Boudjahlat déclare : "Beaucoup de femmes sont voilées, et personne ne le leur arrache dans la rue, que je sache. Dire le contraire, c’est être dans l’hystérisation. Le voile, quelles que soient les motivations que l’on ait à le porter, pose la question profonde du rapport égalité femmes-hommes. Il ne s’agit pas là d’une vision occidentale qui peinerait à être universalisée, mais d’un principe de base non négociable".

Dans l'Obs, on lit que Nathalie Loiseau "n'est pas une fan du foulard islamique, mais elle considère qu'il faut cesser de harceler celles qui le portent." et elle critique Blanquer.

Qui protège Zemmour ?

Qui protège Zemmour ? titre l'Obs (4 pages) qui répond : CNews  " « Vous pouvez bien faire grève pendant six mois, je l'ai décidé, il viendra. CNews, on sait que le patron, Serge Nedjar, ne bluffe pas. En 2016, la grève massive des journalistes pour empêcher le recrutement de Jean-Marc Morandini avait tourné au suicide collectif : beaucoup pointent à Pôle Emploi, Morandini est toujours là. Les élus du personnel du groupe Canal font eux aussi pression. Mais peu de chances que le boucan anti-Zemmour le dissuade. Bien au contraire. Quelle superbe bande-annonce gratuite ! Indignation des politiques (« Propos nauséabonds », tonne Edouard Philippe...), éditorial lance-flammes du « Monde » qui exhorte à prendre Zemmour « pour ce qu'il est, un délinquant et un pyromane », défection des annonceurs et boycott de la chaîne par les Villani, Attali... L'historien Gérard Noiriel, qui établit une filiation entre la grammaire identitaire de Zemmour et « la France juive » d'Edouard Drumont, analyse : « Si un fanatique du "grand remplacement" commet un massacre [...] [LCI et CNews] en porteront une lourde responsabilité... » Pour la chaîne, le pire aurait été l'indifférence. Quand on vise le créneau populiste à la Fox News, faire un doigt d'honneur à l'intelligentsia, quelle jubilation !"

Le Point (4 pages) tente de faire un portrait de Zemmour. Y compris avec des détails  disons... secondaires : on apprend ainsi qu'il choisit méticuleusement ses fruits quand il fait ses courses. "C'est la personne la plus autocentrée que je connaisse sur Terre !' s'esclaffe un proche cité par Le Point.

"S'il fallait chercher les causes de sa mégalomanie triste, son échec, par deux fois à l'Ena y figurerait. Il reconnaît avoir mis quinze ans à s'en relever" ajoute l'hebdo à propos de ce "rejeton d'ambulancier de Montreuil, lui le gosse de banlieue, élevé par une mère adorée et souvent seule."

Louis Aliot, "la revanche" de l'ex de Marine Le Pen

A Perpignan, Louis Aliot va être candidat aux municipales : "L’appartement se niche au sein d’un magnifique hôtel particulier du centre-ville perpignanais, rue Mailly, à la façade jaunie par les années. Au premier étage d’un bel escalier, 200 mètres carrés de moulures, de parquet en point de Hongrie, de cheminées" raconte l'Express.

" Ici, pas le début d’un logo du Rassemblement national, pas la moindre affiche du mouvement, pas l’ombre d’une flamme tricolore. Et surtout, dans le parti le plus personnalisé de France, pas la moindre trace du chef : Marine Le Pen a disparu. « C’est la permanence du candidat, pas la permanence du RN », justifie celui qui va bientôt fêter ses trente ans d’adhésion au parti."

L'Express rappelle : "A la fin de l’été, le compagnon de dix ans de vie de Marine Le Pen a rendu publique leur séparation, dans le journal L’Opinion".

Brexit : le suicide d’une nation ou le Royaume désuni

Un portrait de Boris Johnson à la Une de l'Obs qui parle de suicide politique : "Comment la vieille démocratie britannique a-t-elle pu sombrer dans cette crise politique, constitutionnelle et identitaire qui menace son existence même ? Retour sur le crash d’une nation." un dossier d'une douzaine de pages dans l'Obs qui revient, entre autres sur le début de ce psychodrame : "le Premier ministre conservateur  David Cameron a pensé, en organisant ce référendum, pouvoir faire taire une fois pour toutes la frange eurosceptique de son parti et le souverainiste Nigel Farage qui le menaçait sur son flanc droit. C’est le péché originel. Croyant éteindre un départ de feu, il l’a, en fait, attisé. Ce qu’il n’a pas anticipé, c’est que ce vote allait servir de caisse de résonance à d'autres enjeux souterrains  : la désaffection croissante pour une élite politique jugée impuissante et servant ses propres intérêts ; la nostalgie d’une grandeur britannique passée ; le ras-le-bol des laissés-pour-compte épuisés par l’austérité qui a suivi la crise financière, ou encore une xénophobie alimentée par l’afflux des Européens de l’Est puis par la crise migratoire…"

Erdogan dictateur

Pour Le Point, le président turc, Erdogan, c'est "L'éradicateur" qui pratique le "nettoyage ethnique". L'hebdo demande, dans un dossier de 15 pages "Va-t-on le laisser massacrer les Kurdes (et menacer l'Europe) ?"

Inquiétude pour les Chantiers de l'Atlantique

A Saint-Nazaire, on vit, on mange, on dort avec les Chantiers de l’Atlantique note l'Express : "Avec 3 200 salariés, auxquels il faut ajouter 5 000 postes chez les sous-traitants, l’entreprise est le plus gros employeur de la région avec Airbus. Mais on l’aurait presque oublié : depuis février 2018, ce fleuron français est, sur le papier et sous réserve du feu vert bruxellois, qui doit tomber à la fin du mois, la propriété de l’italien Fincantieri, le leader mondial du secteur."

Certains experts et syndicats s'inquiètent, loin d’éloigner le spectre de la menace chinoise, la fusion franco-italienne ferait au contraire entrer le loup dans la bergerie. « Fincantieri a créé une coentreprise avec China State Shipbuilding Corporation (CSSC), prévoyant notamment un transfert de technologie et un éventuel transfert de charge : qui nous dit que nos commandes ne finiront pas par être aspirées par les chantiers chinois? » s’inquiète Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire FO des Chantiers de l’Atlantique. Ce qui est sûr, c’est que Pékin se met en ordre de marche. En juillet, la Chine a annoncé la fusion de ses deux champions nationaux, CSIC et CSSC, pour créer un acteur mondial de premier plan." 

Edouard Levrault, le juge qui accuse Monaco

Evincé cet été de son poste en Principauté, le magistrat français Edouard Levrault dans l'Obs (4 pages) dénonce les pressions, les lenteurs et les coups bas. Et il appelle à une réforme profonde.

 Parmi les dossiers laissés par son prédécesseur, le juge a hérité d’un pan de la retentissante affaire Rybolovlev. En février 2015, Yves Bouvier, homme d’affaires suisse très présent dans le monde de l’art, était inculpé par la justice monégasque pour escroquerie à la suite d’une plainte de Dmitri Rybolovlev, l’influent propriétaire de l’AS Monaco. 

Le juge Levrault rouvre le dossier qui allait être clôt. Et découvre dans un téléphone portable "Des mails, des SMS qui témoignent d’une grande proximité, voire d’une collusion entre l’entourage de Dmitri Rybolovlev et plusieurs hautes personnalités de la Principauté. Tous les ingrédients d’un « Monacogate ».L’affaire prend alors une autre tournure : censée déboucher sur un non-lieu, elle déclenche un séisme qui va secouer tout le Rocher.

Il poursuit ses investigations. En novembre 2018, celles-ci franchissent une nouvelle étape. En tout, dix personnes sont inculpées (comme on dit encore à Monaco) dans le dossier de corruption : Dmitri Rybolovlev et son avocate, l’ancien procureur général, l’ancien garde des Sceaux, mais également sa femme et son fils, l’ex-chef de la police monégasque, les deux policiers chargés de l’enquête et l’ancien ministre de l’Intérieur…  En avril 2019, le magistrat apprend, à son grand étonnement, que son renouvellement pour trois nouvelles années a été demandé par les autorités monégasques et validé par la Place-Vendôme. Mais en juin 2019 Edouard Levrault découvre dans la presse la fin de son détachement.

Facebook, Twitter, nouveaux tribunaux populaires

Marianne évoque les "nouveaux tribunaux populaires" que seraient Facebook ou Twitter, en mélangeant un peu tout : la Ligue du LOL, des journalistes et des influenceurs dont certains s'en prenaient à d'autres internautes, un couple de gérants de supermarché qui affichaient fièrement en ligne leurs chasses en Afrique, et le mouvement Me Too, entre autres.

Libra :soucis pour la monnaie de Facebook 

"La cryptomonnaie lancée par Facebook s'est attiré les foudres des Etats et des régulateurs du monde entier. Au point qu'on commence à douter qu'elle voie le jour." constate l'Express

"Déjà allègrement pilonnée par les autorités publiques, elle est désormais lâchée par ses soutiens de la première heure. Les défections fracassantes des géants Booking et eBay, et, plus grave encore, de PayPal, Visa et Mastercard - trois poids lourds du monde de la finance sur lesquels Facebook comptait pour crédibiliser son projet - ont calmé tout le monde. Les membres qui ne sont pas partis, comme Uber, Iliad ou Spotify, sont dans leurs petits souliers et n'ont pas souhaité répondre à nos sollicitations".

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