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Plus d'un tiers des Français (37%) affirment avoir déjà connu, à un moment de leur vie, une situation de pauvreté, soit deux points de plus que l'an dernier.
Plus d'un tiers des Français (37%) affirment avoir déjà connu, à un moment de leur vie, une situation de pauvreté, soit deux points de plus que l'an dernier.
©Reuters

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Selon un sondage Ipsos, la part de Français ayant connu une situation de pauvreté au cours de leur vie est en hausse constante depuis trois ans. Ils sont désormais 37% (+7 points par rapport à 2009).

 Ipsos

Ipsos

Ipsos est un institut de sondages français et une société internationale de marketing d’opinion, créé en 1975 et dirigée par Didier Truchot et Jean-Marc Lech.

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La part de Français ayant connu une situation de pauvreté est en hausse constante depuis 2009

En 2012, on observe à nouveau l’augmentation inexorable de la part de Français ayant déjà connu une situation de pauvreté au cours de leur vie : ils sont désormais 37% (+2 points par rapport à 2011 ; +7 points par rapport à 2009).

Cette progression se confirme également chez les jeunes : désormais 31% des moins de 35 ans déclarent avoir déjà fait l’expérience de la précarité (+1 point par rapport à 2011 et surtout +9 points par rapport à 2009).

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Les Français les plus touchés à un moment de leur vie par la pauvreté restent les personnes aux revenus les plus modestes (64% des personnes dont le revenu mensuel net du foyer est actuellement de moins de 1200€), les moins diplômées (44% de celles ayant un niveau d’études inférieur au bac, contre 26% de celles qui ont un niveau d’études supérieur au bac), appartenant à des catégories socioprofessionnelles modestes (50% des employés et ouvriers). Les femmes sont également plus nombreuses à avoir déjà connu une situation de pauvreté au cours de leur vie (40% contre 33% des hommes).

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La crainte de la pauvreté reste toujours aussi élevée

En 2012, ce sont désormais 56% des Français qui déclarent s’être déjà dit à un moment de leur vie qu’ils étaient sur le point de connaître une situation de pauvreté. Cette proportion est relativement stable par rapport à 2011 (-1 point) mais toujours supérieure à celle observée en 2010 (+3 points) et surtout par rapport à 2007 (+11 points).

Si la part de Français qui n’ont pas vu leurs craintes se réaliser reste stable, voire en léger recul (19% contre 22% en 2011 ou 23% en 2009), la part de ceux qui ont basculé dans la pauvreté continue d’augmenter (37% contre 35% en 2011 et 30% en 2009). Avec la crise, ces Français fragilisés ont ainsi basculé dans la précarité.


Le niveau d’inquiétude pour l’avenir des enfants reste lui aussi stable et très élevé : 85% des Français considèrent que les risques que leurs enfants connaissent un jour une situation de pauvreté sont plus élevés que pour leur génération (stable par rapport à 2011 et 2009). La part de ceux qui jugent qu’ils sont même « beaucoup plus élevés » progresse : les Français sont désormais 55% à le penser (+5 points par rapport à 2011 ; +1 point par rapport à 2009).

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La génération des baby-boomers, qui a vraisemblablement le sentiment d’avoir été privilégiée, est particulièrement soucieuse sur ce point : 61% des 45-59 ans pensent que les risques sont beaucoup plus élevés pour leurs enfants. Les catégories de population qui s’estiment vraisemblablement moins bien armées face à la mondialisation, la désindustrialisation de la France et à l’augmentation du chômage sont elles aussi logiquement très soucieuses : les catégories socioprofessionnelles modestes (63% des employés et des ouvriers estiment que les risques sont « beaucoup plus élevés » pour leurs enfants) ou encore les personnes dont le niveau d’études est inférieur au bac (59%).

Une définition qualitative de la pauvreté qui évolue peu : alimentation, mais aussi accès à la culture, aux loisirs et aux vacances sont désormais des indicateurs à part entière de la pauvreté

Pour les Français, si le fait d’éprouver régulièrement d’importantes difficultés pour se procurer une alimentation saine et équilibrée demeure l’indicateur majeur d’une situation de pauvreté (91% pensent qu’on est en situation de pauvreté lorsque l’on rencontre ce type de difficultés, dont 69% « tout à fait »), d’autres critères sont désormais largement partagés.

Pour près de 3 Français sur 4, éprouver régulièrement d’importantes difficultés pour accéder à des biens ou des activités culturelles pour soi ou pour sa famille est également un signe de pauvreté (74% ; +3 points par rapport à 2011). Avoir des difficultés pour envoyer ses enfants en vacances au moins une fois par an est également considéré comme un indicateur de pauvreté par une large majorité de Français (73% ; stable par rapport à 2011).

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Les personnes appartenant aux catégories socioprofessionnelles les plus modestes ont davantage tendance que la moyenne (et surtout que les catégories socioprofessionnelles supérieures) à inclure ces indicateurs dans leur définition de la pauvreté : 76% des employés / ouvriers pour les problèmes d’accès à la culture et aux loisirs (contre 68% des cadres supérieurs et professions intermédiaires) et 75% des employés / ouvriers pour les vacances (contre 65%).

Si l’accès à la culture, aux loisirs et aux vacances restent des indicateurs moins « durs » de la pauvreté (d’ailleurs seule une minorité de Français considère qu’il s’agit « tout à fait » d’indicateurs de pauvreté, contrairement à l’alimentation), ils font désormais partie de la définition d’une situation de pauvreté partagée par une majorité de Français, qui voient vraisemblablement dans ces privations un facteur supplémentaire d’exclusion sociale.

Le seuil de pauvreté aux yeux des Français est désormais de 1062 €, un montant toujours inférieur au SMIC mensuel net

En 2012, les Français considèrent qu’une personne seule est pauvre dans un pays comme la France quand elle dispose d’un revenu mensuel net de moins de 1062 € en moyenne. Si ce seuil moyen est supérieur à celui de 2011 (+31 €), il reste inférieur au SMIC mensuel net (1118,36 € depuis le 1er juillet 2012). L’annonce de la hausse du SMIC au 1er juillet 2012, soit quelques jours avant le terrain de l’enquête, a vraisemblablement contribué à la réévaluation à la hausse du seuil de pauvreté subjectif.

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Ce montant reste par ailleurs légèrement supérieur au seuil de pauvreté officiel calculé sur la base de 60% du revenu médian national (954€ en 2009 selon l’INSEE) et qui sert de base au calcul par la CAF du plafond de revenus jusqu’auquel un individu peut prétendre au Revenu de Solidarité Active (RSA).

Alors qu’en 2010 et 2011, on observait une réduction des écarts entre les niveaux donnés par les plus riches et les plus pauvres, les évaluations divergent à nouveau : les plus modestes ont revu leur seuil à la baisse (les personnes dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1200 € évaluent le seuil de pauvreté à 869 € soit 108€ de moins qu’en 2011) et les plus aisés à la hausse (les personnes dont le revenu mensuel net du foyer est supérieur ou égal à 3000€ le situent à 1167€, soit +116€ par rapport à 2011).

Méthodologie : Enquête réalisée pour le Secours populaire français du 6 au 9 juillet auprès d'un échantillon de 1 021 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Questionnaire réalisé par téléphone. Méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération et région.

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