Marion Le Pen, "étoile montante" du FN pour Time magazine

Gare à la nouvelle génération ! Selon le Time, "malgré l'étonnant succès du parti de Marine Le Pen à l'élection présidentielle (...) la patronne du FN pourrait bientôt être éclipsée par sa propre nièce". Le magazine américain estime en effet qu'à seulement 22 ans, Marion Maréchal - Le Pen est "en mesure de devenir l'étoile montante du FN pour les élections législatives" de juin. Mais pas question que cela entraîne des tensions dans le clan Le Pen, souligne le Time : "Le scénario a été créé par le fondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, qui a sacrifié sa propre candidature aux législatives pour que sa petite-fille puisse se présenter à sa place."

Son "charme désarmant et son regard angélique" mis à part, il y a bien "une logique à la fois génétique et politique" à ce que Marion Le Pen aide sa tante à redorer le blason d'un parti, "souvent taxé de xénophobie, de nationalismeexacerbé et même de racisme".

La circonscription du Vaucluse, où la jeune femme est candidate, est très "FN friendly" : Marine Le Pen y a réalisé son meilleur score au premier tour de l'élection présidentielle le 22 avril dernier : 31,5% des voix, loin devant Nicolas Sarkozy (27,65%) et François Hollande (19,10%). De quoi donner des ailes à la benjamine du clan. "Un résultat qui a achevé de convaincre Le Pen père que les conditions étaient idéales pour que Marion Le Pen assure un rôle central dans la tactique de sa tante. Tactique qui vise à donner au FN un visage plus jeune, moderne et apparemment modéré." 

En attendant cette "possible victoire", "Maréchal-Le Pen jette toutes ses forces dans la campagne. Contrairement à Marine Le Pen - qui use d'un style assez bagarreur et tranchant pendant les débats - Marion Le Pen opte pour un ton plus modéré". Le Time souligne tout de même que la jeune femme peut se montrer aussi sanguine que sa tante, notamment lorsque ses détracteurs la surnomme "Marion-ette". "Je ne suis pas la marionnette de mon grand-père", se défend-t-elle. "Adhérente au Front national depuis mes 17 ans, militante de terrain depuis très longtemps (...), je dispose d'une certaine légitimité à être candidate.C'est vrai que la députation, c'est quelque chose de tout nouveau et c'est une énorme responsabilité."

"Une responsabilité peut être plus grande qu'elle ne veut bien l'admettre", suggère le Time, pour qui la candidature de Marion Le Pen est avant tout symbolique : "Jean-Marie Le Penlui-même asoulignéle symbolismeprécieuxqu'il attache à cette jeune femme blonde, aux yeux brillants, lapetite-fillevengeressedu FNdans le Vaucluse."

Le Time rappelle qu'en mai 1990, 34 tombes avaient été profanées et le corps d'un défunt exhumé dans le cimetière juif de Carpentras (Vaucluse), provoquant une immense émotion dans le pays et des manifestations contre le racisme et l'antisémitisme, où Jean-Marie Le Pen et le FN avaient été montrés du doigt. Quatre néo-nazis, sans lien avec le Front national, avaient finalement été condamnés pour ce saccage, après les aveux de l'un d'eux, six ans après les faits. Et de citer la phrase de Jean-Marie Le Pen lorsqu'il annonçait qu'il allait céder sa place à sa petite fille dans cette circonscription : "Le Front nationalveut vengerce qui s'est passéà Carpentraspar le biaisde cettejeune fille quiest un symbolede sa génération."