Mariage homosexuel : l'UMP ne lâche rien et multiplie les interventions au Sénat<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Les débats sur le mariage pour tous au Sénat sont prévus de durer jusqu'au 12 ou 13 avril
Les débats sur le mariage pour tous au Sénat sont prévus de durer jusqu'au 12 ou 13 avril
©

De l'art d'être tenace...

L'UMP est montée au créneau vendredi dans l'hémicycle du Sénat en multipliant les interventions contre le projet de loi sur le mariage homosexuel.

La balle est dans le camp du Sénat. C'est au tour de la Chambre haute de débattre sur la question du mariage pour tous. Si les discussions semblent plus studieuses et moins houleuses qu'à l'Assemblée nationale, les désaccords existent toujours. Ainsi, l'UMP est montée au créneau vendredi dans l'hémicycle en multipliant les interventions contre le projet de loi sur le mariage homosexuel. En dehors du Sénat les manifestations d'opposants, notamment des catholiques intégristes de Civitas, se multiplient.
Ces derniers, qui avaient déjà prié devant la Chambre haute jeudi à l'ouverture du débat, se sont donné rendez-vous vendredi pour une autre veillée de prière près du Palais du Luxembourg et samedi pour une manifestation nationale. Le sénateur PS de Mayotte Thani Mohamed Soilihi a rappelé que les "prières de rue sont interdites" depuis 2011 et a mis en garde contre le fait que "cette interdiction ne saurait s'appliquer qu'aux musulmans". Dans l'hémicycle, les sénateurs ont commencé à discuter la série de quatre motions de procédure déposées par la droite sénatoriale qui entend ainsi montrer qu'elle est mobilisée à l'image des manifestants.

"Vous avez le devoir de consulter les Français"

Ces motions devraient sauf énorme surprise êtres rejetées par la majorité de gauche. Cette discussion risque de s'étirer en longueur, le nombre des intervenants de droite grossissant au fur et à mesure des débats. La première motion vise à renvoyer le mariage homosexuel à un référendum, une demande récurrente de l'UMP. Elle a été rejetée par 167 voix contre et 164 pour. La garde des Sceaux Christine Taubira s'est félicitée que le débat puisse ainsi se poursuivre. "Vous avez le devoir de consulter les Français et vous en avez la possibilité juridique contrairement à ce que vous nous prétendez", a lancé Bruno Retailleau (UMP), qui défendait la motion.

Selon l'article 11 de la Constitution, modifié en 1995 puis en 2008, "le président de la République (...) peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent". Pour justifier leur refus, la gauche et le gouvernement estiment que le mariage homosexuel ne relève pas de la politique sociale et ne peut donc être soumis au référendum. "Le référendum dans la République quinquennale, c'est la respiration qu'attend le peuple", a renchéri Gérard Longuet (UMP).

"Nous rétablissons l'égalité"

"C'est de l'obstruction parlementaire", a répliqué le rapporteur Jean-Pierre Michel (PS). Il a souligné que même si on pouvait considérer que l'article 11 était applicable un référendum ne pouvait être convoqué puisque que l'Assemblée nationale a voté contre cette procédure en première lecture et qu'il faut l'accord des deux Assemblées Christiane Taubira a insisté : "Nous rétablissons simplement l'égalité". "La différence entre social et sociétal est absolument claire", a-t-elle assuré. Elle a cité à l'appui le garde des Sceaux de droite à l'époque de la réforme constitutionnelle de 1995 Jacques Toubon : "Il ne saurait y avoir de référendum sur des sujet tels que la peine de mort, la repénalisation de l'avortement, sur l'expulsion des immigrés clandestins, le référendum n'étant pas et ne devant pas être un instrument de démagogie". Les débats sont prévus de durer jusqu'au 12 ou 13 avril.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !