Emeutes : David Cameron vise les réseaux sociaux

[Mise à jour à 19h]

David Cameron a affiché sa fermeté ce jeudi devant les députés britanniques. Le Premier ministre a confirmé que l'armée pourrait intervenir en cas de nouvelles émeutes, il a autorisé les policiers à démasquer les manifestants et a renforcé le dispositif policier en place.

David Cameron a également indiqué que l'Etat prendra en charge l'indemnisation des habitants et des magasins touchés par les violences urbaines. Des chiffres provisoires avancés ce jeudi évoquent déjà la somme de 220 millions d'euros.  

20 Minutes explique sur son site que ces émeutes risquent d'infléchir la politique économique du Premier ministre. Des pressions, notamment dans la police, se font de plus en plus insistantes pour que le gouvernement revienne sur certaines coupes budgétaires drastiques.

David Cameron a également évoqué le rôle des réseaux sociaux devant les députés. Le Premier ministre a expliqué qu'il réfléchissait à la manière de bloquer ces sites pour que les émeutiers ne puissent plus s'y organiser. Intention dont la réalisation pratique sera loin d'être aisée, sans compter sur le fait que les pillards communiquaient davantage grâce à la messagerie cryptée des téléphones portables Blackberry.

[Le 11 août]

Il n'y a pas eu de 5e nuit d'émeutes consécutives en Angleterre. Aucun incident ne s'est produit dans la nuit de mercredi à jeudi. David Cameron avait hier autorisé les forces de l'ordre à utiliser des canons à eau pour disperser les casseurs - comme en Irlande du Nord. Le Parlement britannique doit se réunir ce jeudi pour évoquer ces violences.

A Birmingham, plusieurs centaines de personnes se sont recueillies en hommage aux trois personnes tuées alors qu'elles tentaient, semble t-il, de protéger leur quartier.

Pus de 1 000 personnes ont été arrêtées dans le pays, et les premiers jugements commencent à tomber.

Par ailleurs, The Guardian publie d'impressionnantes photos avant et après les émeutes.

[Le 10 août]

4e nuit d'émeutes consécutive en Angleterre. Si les incidents ont connu quelque répit à Londres, les violences ont gagné Manchester, troisième ville du pays qui n'avait pas connu de tels événements depuis une trentaine d'années. Des dizaines de magasins ont été pillés. Près de 300 personnes ont été interpellées.

Emeutes aussi à Birmingham où trois hommes ont été tués par un véhicule. On ignore encore s'il existe un lien avec les violences urbaines. En 4 jours, on compte déjà 768 arrestations et 111 policiers blessés dans toute l'Angleterre.

Une session extraordinaire du Parlement britannique consacrée aux émeutes doit se tenir jeudi. Plusieurs rencontres sportives ont été annulées, notamment le match amical de football entre l'Angleterre et les Pays-Bas qui devait se jouer ce mercredi à Wembley. Des inquiétudes montent dans le milieu sportif à un an des jeux Olympiques de Londres.

Selon certains analystes, ces violences urbaines pourraient coûter plusieurs dizaines de millions de livres à l'Etat. Une loi vieille de 125 ans stipule en effet que les dégâts commis lors d'émeutes (tout rassemblement "bruyant" de plus de 12 personnes) sont à la charge de la police au motif que celle-ci a échoué dans sa mission de maintien de l'ordre.

La presse britannique, de son côté, appelle à dénoncer les pillards et les émeutiers en diffusant de nombreuses photos captées par des caméra de surveillance. Même chose sur Internet où la police de Londres diffuse sur Flickr des images des émeutes. Twitter et Facebook sont également utilisés, mais pour nettoyer les dégâts cette fois. La campagne "Riot Cleanup" dispose aussi de son propre site Internet.

La marque de téléphone portable Blackberry est par ailleurs dans le collimateur de plusieurs députés britanniques. David Lammy demande que le service Messenger de RIM soit coupé. Celui-ci permettrait aux émeutiers de s'organiser en s'envoyant des messages cryptés. Et sitôt que Blackberry a annoncé son intention de collaborer pleinement avec la police britannique, le blog de la firme a été piraté...

[Le 9 août]

10 000 policiers supplémentaires.

C'est la réponse de David Cameron face aux émeutes qui agitent Londres depuis 3 jours. Revenu précipitamment de vacances, le Premier ministre britannique demande des jugements rapides pour les personnes interpellées et convoque une session extraordinaire du Parlement jeudi consacrée aux émeutes.

Vitrines brisées, bâtiments incendiés, magasins dévalisés... L'ampleur des émeutes s'est accentué ce lundi soir, et a gagné plusieurs quartiers périphériques de la capitale britannique. Un homme de 26 ans, retrouvé blessé par balles dans une voiture, est décédé ce mardi. Au total, 334 personnes auraient été arrêtées, et près d'une centaine à Birmingham, dans le centre du pays, où des scènes de violence se sont également produites. Plusieurs voitures ont été incendiées à Liverpool.

Ces émeutes ont débuté vendredi après une marché en l'honneur d'un homme de 29 ans tué lors d'une fusillade avec la police jeudi dernier.