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Les déclarations et les engagements de Laurent Wauquiez sur l'Europe
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Une nouvelle vision pour l'UE

Le dirigeant des Républicains, Laurent Wauquiez, a accordé un entretien à la rédaction des Echos et a donné sa vision sur l'Europe.

Après les polémiques sur le tract des Républicains ou le limogeage de Virginie Calmels, Laurent Wauquiez a répondu aux questions des Echos. L'Europe était au cœur de cet entretien. Laurent Wauquiez prépare donc déjà le terrain pour les élections européennes de mai 2019 et a tenu à présenter ses arguments juste avant le conseil national de LR sur l'Europe ce samedi. 

Laurent Wauquiez s'est dit prêt à porter des idées européennes novatrices qui pourraient déplaire à une partie des Républicains. 
"mon devoir, c'est de ne pas en rester à ce constat d'échec en tirant les leçons de ce désenchantement. Sauver l'Europe, c'est avoir le courage de la refonder, c'est avoir la lucidité de dénoncer ce qui ne marche pas pour enfin pouvoir tourner la page des aveuglements successifs qui ont conduit l'Europe dans une impasse. (…) Les eurosceptiques sont ceux qui persistent à ne pas ouvrir les yeux sur ce qui ne marche plus en Europe. Ceux qui sauveront l'Europe sont ceux qui auront eu le courage et la lucidité de la changer".
Laurent Wauquiez a réaffirmé son attachement à l'Europe et pour le projet européen : 
"Ma conviction, c'est que l'on a trahi l'esprit initial des pères fondateurs de l'Europe. On a laissé l'esprit européen se perdre, dans l'élargissement, dans le droit de la concurrence aveugle, dans notre naïveté dans les rapports de force avec le monde. Je suis impressionné de voir la vitesse à laquelle les choses se sont détricotées. Plus personne ne peut exclure une catastrophe dans la construction européenne. Prenons garde, sur la durée, au danger qu'il y a à ne pas écouter les peuples. (…) Le projet européen que nous voulons porter, c'est au contraire une Europe réaliste, capable d'assumer à la fois sa mission de protection et d'être à l'offensive. Je pense très profondément que l'on n'a jamais eu autant besoin de l'Europe. Et je pense, dans le même temps, que l'Europe que nous connaissons n'a jamais semblé à ce point incapable d'apporter des réponses aux défis que nous avons".
Le président des Républicains a critiqué les projets européens de ses deux principaux opposants (Emmanuel Macron et Marine Le Pen) :
"Pour moi, il y a deux dangers équidistants. D'une part la position de Marine Le Pen, qui prône la sortie de l'euro, l'isolement de la France et donc l'affaiblissement du continent européen. Et de l'autre, l'utopie fédéraliste et technocratique portée par Emmanuel Macron, qui, de plus en plus coupé des réalités, veut continuer tout ce qui a amené l'Europe dans le mur : l'élargissement, l'extension de Schengen à la Bulgarie et à la Roumanie, l'augmentation sans contrôle des pouvoirs de la Commission, la poursuite d'une construction technocratique et peu opérationnelle de l'Europe. Le chemin des Républicains, entre ces deux dangers tout aussi extrêmes, c'est de porter le seul projet lucide qui peut permettre une renaissance de la construction européenne".
Laurent Wauquiez a dévoilé des mesures concrètes sur le plan européen dans le cadre de ce long entretien. Il a notamment indiqué qu'il était opposé à tout nouvel élargissement. Il souhaite également "construire une Europe qui fait clairement le choix du travail et des entreprises". 
Laurent Wauquiez s'est d'ailleurs montré très ferme sur la politique économique et commerciale notamment : 
"Je ne peux pas accepter qu'un commissaire européen continue à nous dire qu'il ne fait pas la différence entre une entreprise chinoise et une entreprise européenne, au moment où l'on a, face à nous, les barrières protectionnistes de Trump et l'habileté des chinois à protéger leur marché intérieur. Il faut remettre à plat notre doctrine de la concurrence, qui est totalement folle.
Nous ne devons pas être les ravis de la crèche de la compétition mondiale. Il faut donc faire de la réciprocité le principe fondateur de notre politique commerciale. Et mettre en oeuvre la préférence communautaire pour réserver la préférence à nos propres entreprises sur un certain nombre de marchés publics. Pensez-vous un seul instant que l'armée américaine va se mettre à acheter autre chose que des avions de combats américains ? La préférence communautaire doit devenir la pierre angulaire de la construction européenne. L'Europe doit rapprendre à chasser en meute".
Le dirigeant des Républicains a tenu également a affiché sa fermeté sur les questions d'immigration et sur la crise des migrants :
"La crise migratoire est le révélateur de l'incapacité européenne à protéger. La première urgence, c'est de reconduire systématiquement dans leurs ports de départ les embarcations de migrants afin d'éviter les catastrophes en mer et de neutraliser les filières mafieuses d'immigration clandestine. Cela nécessite la mise en place d'une force navale européenne pour contrôler la Méditerranée.
Enfin, il est évident que les demandes d'asile doivent être traitées en amont en dehors de l'espace européen. Créer des centres d'accueil sur notre sol serait catastrophique : nous savons très bien qu'une fois les migrants sur notre sol, ils ne repartent pas. Ce serait donc créer un nouvel appel d'air. (…) Les deux priorités sont d'arrêter la vague migratoire de masse - en conditionnant notamment une aide plus vigoureuse au développement de l'Afrique à une politique de lutte, dans les différents pays, contre le départ d'une immigration clandestine et illégale à destination de l'Europe - et de retrouver une stratégie économique et industrielle permettant de jouer le rapport de force sur la scène mondiale".
Laurent Wauquiez s'est montré très critique envers le couple franco-allemand :
"je ne crois pas à la capacité du couple franco-allemand à imposer seul sa volonté sur la scène européenne".
L'homme à la tête des Républicains a également répondu à la question des têtes de liste aux élections européennes. 
"Une des erreurs majeures de la politique, c'est d'être obsédée par les castings et de penser que la communication a remplacé l'action. La tête de liste sera définie en fonction du programme, pas l'inverse. Cela viendra plus tard.
Lu sur Les Echos.fr

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