Insécurité : hausse des cambriolages dans les quartiers aisés près des cités sensibles<!-- --> | Atlantico.fr
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Des policiers bouclaient la zone près de la maison de Bernard Tapie et de son épouse Dominique Tapie, le 4 avril 2021. Des hommes sont entrés dans leur maison avant de s'enfuir avec des bijoux.
Des policiers bouclaient la zone près de la maison de Bernard Tapie et de son épouse Dominique Tapie, le 4 avril 2021. Des hommes sont entrés dans leur maison avant de s'enfuir avec des bijoux.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Réalité des statistiques

Les cambriolages et tentatives de cambriolages ont augmenté de 10 % en France en 2022, selon une nouvelle étude nationale du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Les Français ne sont pas tous soumis aux mêmes menaces et aux mêmes risques face aux cambriolages. Une étude nationale menée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) s’est intéressé à cette réalité. D’après les conclusions de cette étude et selon des informations du Figaro, les individus qui mènent des vols à domicile apprécient particulièrement l’anonymat des grandes villes et ciblent les quartiers aisés le plus près de leur zone géographique.

« Le taux de cambriolage de logements augmente avec la taille des villes, jusqu’à 8,2 pour mille dans les agglomérations de plus de 700.000 habitants, en particulier celle de Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Grenoble, Marseille, Aix-en-Provence », d’après cette étude.

Les zones à la campagne sont moins touchées par le fléau des cambriolages. En 2022, « les 14.700 communes dans lesquelles aucun cambriolage n’a été enregistré en 2022 sont moins peuplées (320 habitants en moyenne) et 99 % d’entre elles sont rurales ».

D’après l’étude du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure, les cambrioleurs se rendent dans les zones où les niveaux de vie sont les plus aisés.

« D’une manière générale, plus les habitants d’une commune ont un niveau de vie élevé, plus le taux de cambriolages et de tentatives de cambriolages y est élevé. Par exemple, le taux de cambriolage annuel serait de 4,4 pour mille pour une commune présentant les caractéristiques moyennes du rural périurbain et un niveau de vie médian de 20.000 euros, alors qu’il serait de 5,4 pour mille pour une commune similaire avec un niveau de vie médian de 24.000 euros ».

Cette étude démontre que les taux de cambriolages augmentent à mesure que l’on habite à côté de cités défavorisées.

« Une commune située dans un bassin de vie avec une pauvreté marquée, et dans une moindre mesure avec d’importantes inégalités de revenus, est susceptible de subir plus de cambriolages », selon le rapport. Une commune enregistre 5,9 cambriolages par an pour mille logements quand l’« intensité de pauvreté » est de 17,5 %.

Lorsque cet indicateur atteint les 20,5 %, la moyenne des « casses » s’établit à 6,2 par an pour 1000 logements.

L’étude parvient à établir que « le taux de cambriolages d’une commune est lié à la pauvreté et aux inégalités de revenus dans le bassin de vie dans lequel elle s’intègre. Plus globalement, il est corrélé aux difficultés sociales présentes dans son voisinage. Le lien est d’autant plus fort que le QPV 5quartier prioritaire de la politique de la ville est proche et il s’amenuise au fur et à mesure que l’on s’en éloigne, jusqu’à devenir quasi négligeable. Une commune, aux caractéristiques moyennes de l’urbain dense, est ainsi susceptible de subir 7,7 cambriolages pour 1000 logements sur un an dans le cas où son centre serait situé à trois kilomètres - à vol d’oiseau - du centre d’un QPV, contre 8,6 pour mille dans le cas où cette distance serait de 750 mètres ».

L’étude révèle également des éléments importants sur une partie des auteurs de cambriolages :

« Parmi les personnes mises en cause et habitant un QPV en 2020, 63 % le sont pour un cambriolage commis au sein de leur agglomération de résidence - en dehors des QPV ».

L’évolution entre 2016 et 2022 est contrastée à travers le pays. La Guadeloupe (- 61 %), la Corse (- 47 %) et l’Occitanie (- 34 %) sont les bons élèves du classement. Les régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 9 %) ou l’Île-de-France (- 7 %) ont enregistré une baisse plus modérée. Une hausse a en revanche été constatée dans les Pays de la Loire (+ 10 %) et en Bretagne (+ 18 %).

Les cambriolages et tentatives, qui avaient reculé de 20 % pendant la pandémie de Covid en raison des périodes d’isolements à domicile et du télétravail, ont connu une hausse de 10 % l’année dernière. En 2022, en France hors Mayotte, 211.400 faits ont été répertoriés par les services de police et de gendarmerie, presque un toutes les deux minutes.

Le Figaro

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