Guerre en Ukraine : le FMI abaisse sa prévision de croissance mondiale pour 2022 à 3,6%<!-- --> | Atlantico.fr
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Le logo du Fonds monétaire international.
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©Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Impact du conflit

Le Fonds monétaire international revoit en nette baisse ses pronostics pour la croissance mondiale. Le regain d'inflation pourrait se prolonger. Des crises de surendettement se profilent dans les pays émergents.

La guerre en Ukraine a considérablement assombri les perspectives de l'économie mondiale, selon les prévisions de Pierre-Olivier Gourinchas, le nouveau chef économiste du Fonds monétaire international, qui évoque des effets semblables à « des ondes sismiques émanant de l'épicentre d'un tremblement de terre ».

Le FMI a publié ses prévisions actualisées à l'occasion de ses réunions de printemps. L’organisme table dorénavant sur une croissance mondiale de 3,6% cette année contre 4,4% en janvier.

« Le conflit et les sanctions affectent directement l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie », selon les explications des économistes de l'institution de Washington. « Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l'approvisionnement (en produits alimentaires et énergétiques, ndlr) et l'impact humanitaire ».

L'Ukraine et la Russie sont d'importants producteurs de céréales pour de nombreux pays. La Russie est également une source d'énergie clé pour l'Europe, notamment vis-à-vis de l’Allemagne.

Le FMI a donc révisé en baisse les prévisions économiques d'une écrasante majorité de pays. La croissance du PIB des Etats-Unis a été ramenée à 3,7% (-0,3 point).

Cette nouvelle projection prend en compte « le retrait plus rapide que prévu du soutien monétaire pour contenir l'inflation ainsi que l'impact d'une croissance plus faible de leurs partenaires commerciaux (...) résultant de la guerre » en Ukraine, a détaillé le FMI.

L'économie chinoise est elle aussi touchée. La croissance devrait ainsi tomber à 4,4% (-0,4 point) après 8,1% l'an passé.

Pour les pays de la zone euro, la dégradation est encore plus forte: +2,8% contre +3,9% en janvier. L'Allemagne, qui dépend fortement de la Russie pour l'approvisionnement en énergie, voit sa prévision amputée de 1,7 point à 2,1%. « Parce qu'ils sont importateurs d'énergie, la hausse des prix mondiaux représente un choc négatif », résume le FMI.

La croissance de la France a été ramenée à 2,9%, celle de l'Italie à 2,3%.

La Russie va connaître un plongeon : son PIB va se contracter de 8,5%.

L'économie ukrainienne, directement freinée et impactée par la guerre, s'effondre: -35% sont attendus cette année.

Seuls les pays exportateurs de pétrole tirent leur épingle du jeu avec la hausse des prix. La prévision de croissance de l'Arabie saoudite atteint ainsi 7,6% (+2,8 points).

Le FMI anticipe une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés (+1,8 point) et de 8,7% (+2,8 points) pour les économies émergentes et en développement.

Le FMI, qui a aussi dégradé la perspective de croissance mondiale pour 2023 (+3,6%, -0,2 point), alerte sur la multitude de nuages à l'horizon.

Le premier risque est l'enlisement de la guerre, l'aggravation de la crise humanitaire et des sanctions. La hausse des prix est aussi susceptible de provoquer des protestations sociales qui pourraient être exacerbées dans les pays accueillant un grand nombre de réfugiés.

Les Echos

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