Discours de rentrée : François Hollande reconnait "une crise d'une gravité exceptionnelle"

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Les proches de François Hollande avaient prévenu : le discours de ce vendredi à la foire de Châlons-en-Champagne serait "important". Sur un ton grave et solennel, le chef de l'état s'est voulu réaliste et franc, en déclarant que son "devoir" était de "dire la vérité aux Français" et que la crise actuelle était "d'une gravité exceptionnelle, longue" n'épargnant aucun pays. 

"Nous sommes devant une crise d'une gravité exceptionnelle, une crise longue qui dure depuis maintenant plus de quatre ans et aucune des grandes puissances économiques, même les émergentes, n'est désormais épargnée", a-t-il admis, ajoutant que "les plans d'austérité s’additionnent sans que la confiance revienne". François Hollande dresse donc un portrait pessimiste de la situation, et surtout réaliste : "Je n'ai rien ignoré des réalités. Il ne s'agit plus de juger le passé mais de préparer l'avenir. La France doit faire les bons choix dans le bon rythme et le bon ordre".

Il a rappelé la priorité du gouvernement : "l'urgence, c'est l'emploi"."Je suis là pour ceux qui craignent pour leur emploi", a-t-il promis. Le président a souhaité montrer qu'il était présent sur le front social. Il s'agit d'"anticiper les restructurations" et "prévenir" les plans sociaux par une négociation qui débutera dès le mois prochain. Concernant le chômage, il explique que "les entreprises, les grandes et les petites sont prêtes à s'adapter. Agir pour l'emploi, c'est aussi anticiper les restructurations, accompagner les mutations professionnelles. Le Premier ministre est chargé de mettre en œuvre ce mouvement".

Autre annonce : la création imminente de la Banque Publique d'Investissement (BPI) : "Une banque publique d'investissement sera créée dans les jours qui viennent", a déclaré François Hollande.Ce chantier phare devait à l'origine être opérationnel en janvier 2013. Mais le gouvernement a accéléré le calendrier. 

La BPI vise entre autres à remédier aux difficultés de financement des petites et moyennes entreprises, en proposant un guichet unique en région. Elle devrait entraîner une profonde réorganisation des différents outils de financement public qui gravitent autour de la Caisse des dépôts. 

Pour réussir tout ce qu'il compte accomplir, "le cap [...] emploi, croissance, compétitivité", François Hollande en appelle dans son discours à tout le monde, réclamant l'aide des salariés, des syndicats, du patronat et des fonctionnaires. Il ajoute par ailleurs que "pour gagner cette bataille de la croissance, il faudra du temps", expliquant : "l'action que je conduis s'inscrit dans la durée du mandat que les Français m'ont confié. Il n'y a pas de jour à perdre, trop de périls nous menacent. Le changement c'est pas une somme d'annonces, c'est une force qui sait où elle va, susceptible de rassembler le pays. Oui, il y aura des efforts à faire, mais ils seront consentis dans la justice."