Du pour et du contre
Discours de politique générale de Manuel Valls : les réactions affluent, la gauche salue les annonces, la droite les critique
Manuel Valls était particulièrement attendu ce mardi à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre a tracé la feuille de route du gouvernement et a fait des annonces saluées par la gauche et critiquées par la droite.
C'était une évidence. La gauche allait applaudir Manuel Valls, la droite allait tancer le nouveau Premier ministre. Cela n'a pas manqué. A peine son discours de politique générale prononcée devant les députés, l'ex-ministre de l'Intérieur a reçu tous les honneurs de "sa" majorité mais a subi les foudres des membres de l'opposition.
Manuel #Valls obtient la confiance avec 306 voix. Jean-Marc Ayrault en avait eu "que" 302. #DirectAN#findufeuilletonPS
— Michel Soudais (@msoudais) 8 Avril 2014
Le PS et la gauche
Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS
"La réforme des collectivités territoriales est audacieuse (...) je pense que la confiance sera largement votée, au-delà des bancs du parti socialiste".
La confiance est nettement votée à l'AN, maintenant au combat pour regagner la confiance des français !
— David Assouline (@dassouline) 8 Avril 2014
Malek Boutih, député PS
"Il y a un vrai plan de bataille pour entrer dans le XXIe siècle. Pour la première fois, j'ai eu l'impression que mon pays n'avait pas un siècle de retard. Manuel Valls a essayé d'être extrêmement attentif au message des élections municipales et, disons le, particulièrement à tous ces Françaises et Français qui ne se sont pas déplacés parce que pour eux la politique n'était que déception après déception (...)."
"Ce qui a été frappant dans le discours du premier ministre c'est sa clarté, son dynamisme, son professionnalisme, sa modernité. Il y a un effet dans le style, dans la forme et dans le fond où on sent que désormais l'équipe gouvernementale a un capitaine et une direction"
Jean-Paul Huchon, président de la région Ile de France
"Je salue la déclaration de politique générale du premier ministre ce jour. Ce qui m’a frappé, c’est le réalisme et la lucidité du Premier Ministre devant la situation du pays. Ce qui m’a frappé également, c’est la capacité d’entraînement dont il a fait montre pour lui faire face et la confiance qu’il a mise dans le dialogue avec le Parlement. Comment faire ? : La confiance et les exigences portées aux entreprises et à l’ensemble des corps intermédiaires de ce pays sont non seulement salutaires mais également souhaitables pour prendre le chemin de la baisse durable du chômage et raviver la croissance. Je salue également la décision de doter les Régions de compétences claires et renforcées comme je l’appelais de mes vœux et je prends acte de la possibilité donnée aux collectivités de s’agrandir. La réduction du nombre de Régions par deux ? Allons-y3.
Pascal Cherki : "Sur le fond c'est du Schroeder, sur la forme tout est verrouillé (...) Dans ces conditions, je m'abstiens". #DPGValls
— Bastien Bonnefous (@Bonnefous) 8 Avril 2014
Martin Malvy, ancien ministre et président de la Région Midi-Pyrénées
"En situant les enjeux à hauteur de l'essentiel, Manuel Valls a répondu à l'attente des Français et renvoyé chacun à sa vérité et à ses responsabilités. Le temps d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier. Oui, des réformes en profondeur doivent être consenties si on veut la modernisation du pays, la compétitivité de ses entreprises, une plus grande justice sociale, le retour à la croissance, la plus grande efficacité de l'action publique, le redressement et renouer avec la confiance".
Claudy Lebreton, président socialiste de l'Assemblée des départements de France (ADF)
"Je suis abasourdi. Je dénonce vivement la brutalité de la méthode employée par le gouvernement puisqu'aucun échange préalable n'a eu lieu avec l'ADF avant cette annonce". (NDLR : Manuel Valls a annoncé vouloir supprimer les conseils départementaux à l'horizon 2021)
Jean-Vincent Placé, sénateur EELV
"Je donne une forme de quitus à la décision de notre parti de ne plus participer au gouvernement, dans la mesure où c'est la continuité de la politique économique et social. Je vois toutefois des signaux. Un signal quand Manuel Valls demande à l'Europe de retrouver le chemin de la croissance. Un signal quand à la loi sur la transition énergétique. Un signal de revalorisation du rôle des parlementaires. Et un signal très fort sur la décentralisation, et on aurait pu croire qu'il s'agit d'un discours écologiste en faveur de la France des régions et des intercommunalités"
Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche
Discours de politique générale de Manuel #Valls : le reniement assumé - Communiqué - #DPGValls#DiscoursValls - pic.twitter.com/RtyH3bvDMe
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 8 Avril 2014
La droite
Le communiqué de l'UMP
"Après avoir dressé un réquisitoire à charges des 22 mois Ayrault en dénonçant notamment le trop plein d'impôt, le communautarisme ou encore l'insécurité, Manuel Valls a tenté de faire la synthèse du Hollandisme qui se définit par l'indécision. (...) Les annonces faites sur la baisse des charges outre qu'elles sont reportées à début 2016 au lieu de 2015 comme le président de la République l'avait annoncé n'ont pas de compensation annoncée ! Il y a fort à parier que c'est la branche sociale de la famille et donc les familles elles-mêmes qui vont avoir à le financer. Concernant la baisse des charges, pourquoi ce gouvernement a supprimé la TVA sociale votée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui permettait, elle, un vrai transfert de charges ? Pourquoi avoir supprimé les heures supplémentaires défiscalisées qui permettaient à plus de 9 millions de Français d'augmenter leur pouvoir d'achat ? Enfin sur le mille-feuille territoriale Monsieur Valls a juste recyclé des propositions éparses dont la plupart devront voir le jour en 2018 voire 2021. (...) Ce discours a clairement permis de démontrer que Manuel Valls n'a ni entendu ni compris le message du peuple lors des élections municipales. En cela, il ne mérite pas notre confiance !"
Discours de @manuelvalls devant l'@AssembleeNat : ni convaincant, ni cohérent ! > https://t.co/5XoUFvO9XU#DPG
— Bernard Accoyer (@BernardAccoyer) 8 Avril 2014
Valérie Pécresse, députée UMP
"Le discours de politique générale de Manuel Valls illustre le vide sidéral de la pensée socialiste en matière économique... (...) Sur la compétitivité, il est urgent de recréer de l'emploi en France et de tenir enfin les engagements de François Hollande sur ce sujet. (...) Sur la sécurité, il faut mettre fin aux signaux d'impunité donnés par Christiane Taubira. Sur l'éducation, il est urgent de remettre à plat la réforme des rythmes scolaires"
Vidéo (#DPGValls) - Un constat lucide, sévère même pour F. Hollande, mais des mesures en aucun cas à la hauteur http://t.co/z117kzFh2e
— Eric Ciotti (@ECiotti) 8 Avril 2014
Benoist Apparu, ancien ministre, député UMP
"Je suis très déçu par le discours du Premier ministre. C'est facile d'annoncer des baisses d'impôts et des baisses de charges à condition qu'on nous dise comment on les finance"
#DPGValls les dépenses c'est pour maintenant sans financement ! les recettes pour demain 2018 !
— Valérie Debord (@DebordValerie) 8 Avril 2014
Yannick Moreau, député de Vendée
"Manuel Valls est une erreur de casting. Valls ou Ayrault, c’est « Rouge bonnet et Bonnet rouge ». Son prédécesseur à Matignon aurait très bien pu prononcer le même discours. Comment alors faire croire que l’on va changer de politique et faire gagner la France, alors que le remaniement n’a été qu’un jeu de chaises musicales renforcé par les vieilles gloires socialistes des années 1990 ? Ce n’est pas à la hauteur des enjeux".
Le Front national
Marine Le Pen, présidente du FN
"De ce discours sans envergure, il n'y a qu'une seule chose à retenir : le gouvernement socialiste envoie la France dans le mur, en poursuivant une politique bruxelloise déjà mise en oeuvre par l'UMP, et qui, chaque jour, fait un peu plus la preuve de ses échecs. C'est un nouvel exercice de communication sur la forme et une confirmation des choix mortifères de l''UMPS' sur le fond. (...) Il n'a d'ailleurs rien annoncé que ce que nous savions déjà: préparation d'une terrible cure d'austérité dictée par l'UE, adaptation sociale et territoriale de notre pays sur la base du modèle allemand; à ce sujet le nouveau premier ministre s'est fait le porte-parole de la caste qui veut fragmenter la France en grands Länder".
Manuel Valls reconnaît certes toutes les souffrances que l'euro cher fait endurer à notre économie depuis plus de dix ans, mais n'apporte, après ce constat, pas le moindre début de solution. (...) Ce ne sont pas les annonces d’allègements de charges patronales et salariales non financés qui tromperont quiconque: ces promesses ont un fort goût électoraliste à quelques semaines du scrutin européen".
Le résumé du discours de Manuel Valls
ZAPPING - Le discours de Manuel Valls en 2'30 - 08/04by BFMTVDiscours de @manuelvalls devant l'@AssembleeNat : ni convaincant, ni cohérent ! > https://t.co/5XoUFvO9XU#DPG
— Bernard Accoyer (@BernardAccoyer) 8 Avril 2014
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