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Coronavirus : Emmanuel Macron "assume totalement" le maintien des municipales et sa stratégie face à l’épidémie
©PASCAL ROSSIGNOL / POOL / AFP

Premier bilan de la crise

Emmanuel Macron affirme "assumer totalement" le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars, deux jours avant le confinement et refuse les "procès" en mauvaise gestion sur la question des masques, dans un entretien au Point.

La rédaction du Point a publié un article en ce mercredi 15 avril après une rencontre exclusive avec le chef de l’Etat. Emmanuel Macron a abordé de très nombreux sujets et a tenu à défendre ses choix face à la crise sanitaire. 

Le chef de l'Etat raconte à nos confrères du Point avoir hésité à reporter les élections municipales du 15 mars dernier avant de décider, le 12 mars, de les maintenir, grâce notamment aux avis du Conseil scientifique. 

"Si le Conseil scientifique m'avait dit que les maintenir mettrait la santé des Français en danger, je ne les aurais pas maintenue. J'assume totalement la décision. Si le Conseil scientifique nous éclaire par des avis, il y a tout au long de cette crise un ordre politique et un ordre scientifique. Les choix politiques sont faits par le pouvoir démocratique. […] Le Premier ministre a consulté toutes les forces politiques et personne n'a pensé qu'il fallait les reporter. Il en est de même lorsque je consulte Richard Ferrand et Gérard Larcher. Je ne voulais pas que le pays pense qu'il y avait une manipulation, que les gens puissent se dire que j'avais trouvé là un prétexte pour ne pas les organiser".

Le chef de l’Etat a également évoqué le sujet sensible des risques éventuels de contamination suite à l’organisation des élections municipales :  

"Les gens ont sans doute été davantage contaminés ces jours-là dans les bars ou les sorties en plein air que dans les bureaux de vote".

Le deuxième tour des élections municipales a finalement été reporté. Le gouvernement va décider, suite à un rapport qui sera remis le 23 mai, si ce scrutin sera organisé le 21 juin ou s’il sera à nouveau reporté à l'automne ou en 2021.

Emmanuel Macron a souhaité aussi se défendre sur la question de la pénurie de masques, à l’occasion de cet échange avec les journalistes du Point : 

"Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées. Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait. Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c'est normal et c'est bien l'objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente. On me fait le procès d'il y a 15 jours, mais moi, sur les stocks, je ne ferai pas le procès de mes prédécesseurs, même si parfois ce serait plus facile".

Le président de la République a reprécisé les enjeux du confinement : 

"La priorité est d'endiguer la dynamique du virus et d'alléger nos services d'urgences et de réanimation. Ensuite, nous aurons une phase intermédiaire. Nous n'aurons pas tout de suite un retour à la vie normale. Peut-être que cette vie ressemblera à celle que nous avons connue au début de l'épidémie, avec ses fermetures et ses contraintes. Pour moi, la priorité est d'abord et avant tout sanitaire, sociale et morale, elle est aussi évidemment économique". 

Emmanuel Macron rappelle les efforts déployés par le gouvernement sur le plan économique et sur la question du chômage partiel : 

"Qu'avons-nous fait ? Peu le soulignent, mais nous avons, si j'ose dire, nationalisé le paiement des salaires ! Pour quiconque emploie des salariés qu'il ne peut pas payer en les faisant travailler, l'État prend en charge, grâce au chômage partiel, une grande partie et parfois la totalité de leur rémunération. Cela n'a jamais existé dans l'histoire économique contemporaine. On s'est mis en situation de préserver l'emploi et les compétences. L'enjeu sera de retrouver ensuite de l'activité. La sortie sera décisive et il nous faudra donner de la visibilité aux acteurs économiques".  

Emmanuel Macron a évoqué aussi sa prise de conscience face à l’épidémie liée à la "polémique" suite aux propos d’Agnès Buzyn dans Le Monde : 

"Cela s'est fait en plusieurs étapes et cela suit d'ailleurs l'évolution des scientifiques eux-mêmes. On comprend que quelque chose de grave se passe en Chine, au début du mois de janvier, mais on n'en connaît pas la nature. Quand je dis "on", je parle d'Agnès Buzyn, qui voit tout de suite le risque, car elle a une expertise sur le sujet".

Le chef de l’Etat réfute le terme de "polémique" : 

"Ce n'est pas du tout une polémique !". 

Il confirme qu'elle l'a prévenu très tôt, comme elle a prévenu Édouard Philippe, de l'imminence d'une catastrophe sanitaire : 

"La ministre de la Santé prévient que ça peut mal évoluer, en effet. Elle dit qu'il faut faire attention. Elle prend donc des décisions très rapidement. Elle commande, avec le directeur général de la Santé (DGS), Jérôme Salomon, du matériel à Santé publique France et elle active les agences régionales de santé. Le dispositif sanitaire de crise s'organise et réagit comme il se doit".

Emmanuel Macron réfute la thèse selon laquelle les régimes autoritaires réussiraient mieux que les démocraties face au coronavirus : 

"Nous avons un débat vivant sur la gestion de cette crise, comme il n'existe pas ailleurs. Je pense que c'est un défi de savoir gérer une pandémie pour une démocratie. Il n'y a jamais eu de moment avec autant d'inconnues dans l'histoire contemporaine".  

Lors de son allocution du lundi 13 avril, Emmanuel Macron a précisé que le confinement en France allait être prolongé jusqu'au 11 mai prochain.  

Le Point

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